Le Burkina Faso s’est fait une santé financière grâce aux sociétés minières canadiennes. Ces dernières ont investi plus de 4 milliards de dollar canadien soit plus de 1 700 milliards de francs CFA au Burkina Faso. C’est ce qu’a révélé une étude commanditée par l’Ambassade du Canada au Burkina Faso et le Projet de services et d’appui terrain Burkina-Bénin (PSAT). Les résultats de cette étude ont été rendus publics lors d’un atelier organisé le 25 mars 2021 à Ouagadougou.
Rappelons que, l’or, premier produit d’exportation depuis 2009 Burkina Faso, contribue fortement à l’économie du pays. Le métal jaune contribue à plus de 70% aux recettes d’exportation, selon les années, à environ 14% à la formation du Produit intérieur brut (PIB) et pour environ 15% aux recettes propres annuelles de l’Etat, relèvent les chiffres du ministère en charge des Mines et des Carrières.
Parmi les sociétés minières actives au Burkina Faso, on dénombre plusieurs entreprises venues du Canada. Elles sont tout aussi efficaces sur le terrain. En 2019, sur 50 301 tonnes d’or, les sociétés canadiennes ont produit 38 153 tonnes, soit 75,85% de l’ensemble de la production. Ce qui crée une rente financière très élevée au profit de ces sociétés. Ainsi, selon les données de la direction générale des douanes, les exportations des entreprises minières canadiennes s’élevaient à 1 291,64 milliards de FCFA en 2018, a rappelé lefaso.net dans sa livraison du 25 mars 2021.
La même source stipule que pour les caisses de l’Etat, les entreprises minières canadiennes contribuent également à les alimenter. En effet, ce sont environ 200 milliards de FCFA qui ont été générés par les sociétés canadiennes pour des recettes propres annuelles de l’Etat. A travers la patente, le Fonds minier de développement local (FMDL) et les investissements volontaires au profit des communautés (RSE), elles participent au financement des projets de développement au profit des communautés au sein desquelles elles sont implantées.
Si ces chiffres existent, ils sont détenus par diverses structures et méconnus des acteurs des mines et du grand public. Pour résoudre ce manque d’informations chiffrées sur les investissements des sociétés minières, l’Ambassade du Canada au Burkina a commandité cette étude. « Nous estimons que le niveau des investissements a dépassé 4 milliards de dollar canadien. C’est énorme et c’est pour cela que nous avons estimé qu’il était important de travailler avec le gouvernement du Burkina Faso sur cette étude », a relevé Carole Mc-Queen, ambassadeur du Canada au Burkina Faso.
Pour Aimé Zongo, ministre délégué aux Mines et Carrières, le Pays des hommes intègres souffre effectivement d’absence de statistiques sur son secteur minier. A ce propos, il laisse entendre. « Cette étude qui concerne l’impact des investissements miniers du partenaire minier du Burkina Faso qui est le Canada vient renforcer les données statistiques de notre pays en matière de mines. Le secteur minier, bien que n’étant plus très récent, ne date pas de longtemps. Ce qui fait que les données statistiques sont importantes pour évaluer son impact sur la population et sur l’économie ».
Ces données, en plus de contribuer aux recherches sur l’impact des investissements miniers au Burkina, permettront de mieux encadrer le secteur. « Ces données nous permettront, au niveau administratif, de prendre les dispositions pour combler les défaillances au niveau d’autres segments de l’économie en faisant en sorte que l’impact puisse s’améliorer », a confié Aimé Zongo dans les colonnes du site d’information lefaso.net.
Moctar FICOU / VivAfrik