La lutte contre la déforestation hante, chaque jour, le sommeil des dirigeants mondiaux. Dans le dessein d’endiguer la déforestation liée à l’agriculture qui reste aujourd’hui un véritable défi, la filière huile de palme se présente comme un leader dans ce combat. Suffisant pour certains rapports de dénoncer, ces dernières années, les ravages qui se sont multipliés et causés par ce phénomène. Cette dénonciation a contraint de nombreuses industries, même les plus controversées, à revoir leur copie.
Cette nouvelle posture des entreprises oblige l’industrie de l’huile de palme est-elle en train de à adopter une autre posture, celle de devenir une pionnière dans la réduction de l’empreinte écologique liée aux matières premières agricoles. Les compagnies actives dans l’huile de palme sont celles qui font le plus d’efforts pour réduire leur impact environnemental, a relayé la CDP, organisation de référence dans la transparence environnementale des entreprises dans un rapport publié le lundi 22 mars 2021.
D’après l’étude qui concerne aussi 6 autres filières que sont le café, le soja, le bois, le caoutchouc, le cacao et le bétail, le secteur occupe ainsi la première place avec 43 % des compagnies qui ont une politique générale ou spécifique de « déforestation zéro » accessible au public.
Selon le rapport, les entreprises du secteur du caoutchouc naturel, du bétail et du soja comptent notamment parmi les plus mauvais élèves avec un faible nombre d’entreprises engagées.
Et les chiffres font froid dans le dos : entre 2001 et 2015, 72 millions hectares de forêts ont été perdus pour la production de cacao, de café, de soja, de bétail, de caoutchouc, d’huile de palme et de bois.
L’organisme a évalué 553 entreprises agroindustrielles sur la base de 15 indicateurs clés de performances comme la robustesse des politiques de zéro-déforestation, la solidité du système de traçabilité et l’engagement des fournisseurs envers des méthodes de production plus durables, pour parvenir à cette conclusion, lit-on dans le rapport.
Les bons résultats de la filière huile de palme tiennent au fait que de nombreuses entreprises la perçoivent désormais comme un risque important pour leur réputation dans un contexte où des campagnes se sont multipliées ces dernières années, souligne la CDP.
Face à la possibilité d’un boycott par des consommateurs de plus en plus préoccupés par la durabilité des chaînes d’approvisionnement, les acteurs de l’industrie déploient des efforts sur le terrain et mettent désormais la pression sur leurs fournisseurs.
La compagnie américaine Mars est celle qui adopte les meilleures pratiques dans l’industrie de l’huile de palme avec des mesures répondant à tous les critères de performance, a fait valoir l’étude.
Ce rapport pourrait faire du bien à l’image de l’industrie de l’huile de palme surtout habituée ces dernières années à recevoir les critiques les plus virulentes de la part des ONG pour la destruction des forêts et d’autres écosystèmes importants pour le stockage du carbone comme les tourbières.
Moctar FICOU / VivAfrik