Journée internationale des forêts (JIF) : le monde a plus que jamais besoin de se reconnecter à la nature, fait la Une de Maghreb Arabe Presse (MAP)
Plus d’une année après l’apparition et la propagation de la pandémie du coronavirus, le monde a plus que jamais besoin de se reconnecter à la magnificence de la nature, de pénétrer le paysage forestier et de s’émerveiller devant la beauté printanière d’un arbre fleurissant. Selon le MAP, la journée internationale des forêts, célébrée ce 21 mars, est l’occasion idoine de mesurer l’importance de la biodiversité naturelle, de se pencher sur les bienfaits de la nature et de se concentrer sur la valeur inestimable des forêts pour la vie de chaque être sur terre. Faut-il encore rappeler que les forêts couvrent environ 30 % de la surface terrestre et abritent 80 % de toutes les espèces terrestres ? Les services écosystémiques qu’elles fournissent à l’humanité vont de la purification de l’air et de l’eau à la production d’aliments, de médicaments et de produits en bois et en papier. Aussi, au-delà de l’aspect écologique, le contact avec la nature favorise le bien-être physique et psychologique, mais aussi réduit de manière significative le stress et la dépression comme l’atteste bon nombre d’études. La nature et la forêt auraient donc le pouvoir de stimuler le sentiment de bonheur et de chasser les ondes négatives. Approché par la MAP, le directeur de la planification, du système d’information et de la coopération au département des Eaux et forêts Isam Ahabri, a indiqué que les forêts abritent 80 % de la faune et de la flore terrestres et procurent un lieu de vie, des moyens de subsistance, de l’eau, du combustible et de la nourriture, tout en contribuant participant à la régulation du climat dont bénéficie l’humanité tout entière. Il souligne que les forêts, auxquelles une journée internationale est consacrée tous les 21 mars, sont au cœur de la lutte contre le changement climatique et du développement durable, en plus, relevant qu’il s’agit de l’un des réservoirs de carbone les plus importants de la planète. Il poursuit qu’en effet, les forêts jouent un rôle central contre le changement climatique, en absorbant les gaz à effets de serre (GES) et en renforçant la résilience des paysages : régulation des flux, maintien et enrichissement des sols pour l’agriculture, protection des communautés côtières contre les phénomènes climatiques extrêmes et l’élévation du niveau de la mer, ou encore la création de couloirs migratoires pour les espèces animales et végétales. D’après toujours le directeur de la planification, le Maroc dispose de 9 millions ha de forêts, y compris les steppes d’alfa, dont 5,8 millions ha de forêts naturelles, les 154 Sites d’Intérêt biologique et écologique (S.I.B.E.), couvrant une superficie de 2,5 millions d’hectares, autant d’espaces privilégiés pour la conservation, le développement et la valorisation de cette biodiversité. Ces espaces forestiers constituent le principal réceptacle de l’essentiel de la faune et de la flore naturelle puisqu’elle abrite les deux tiers des plantes et un tiers des espèces animales. M. Ahabri ajoute qu’au niveau méditerranéen, le Maroc occupe la deuxième place en matière de biodiversité et la première place pour ce qui est de l’endémisme, c’est-à-dire les espèces exclusivement marocaines. M. Ahabri précise que la forêt au Maroc constitue un véritable rempart contre la désertification et un garant des grands équilibres environnementaux : conservation des terres pastorales et agricoles, lutte contre l’ensablement, protection des barrages et des infrastructures, en notant qu’elles contribuent à l’adaptation et à l’atténuation des effets des changements climatiques et des phénomènes extrêmes ainsi qu’à la régulation des cycles de l’eau par l’approvisionnement de la nappe phréatique, des sources et des rivières. S’agissant de la nouvelle stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 », M. Ahabri indique qu’elle été conçue dans la perspective du secteur plus compétitif et moderne grâce à un modèle de gestion intégré, durable et créateur de richesse. Il fait constater que l’originalité de cette vision est de placer la population usagère des zones forestières au cœur de la gestion des forêts. La stratégie vient répondre à un certain nombre de problématiques, principalement la dégradation du couvert forestier sur une superficie de 17.000 hectares par an, et la faible capacité de production du bois à hauteur de seulement 20 à 30% par rapport au potentiel des forêts productives, a-t-il poursuivi. Le nombre de poursuites judiciaires liées au domaine forestier, soit 12.000 par an, montre clairement selon lui qu’il existe un dysfonctionnement dans la gestion des conflits avec la population riveraine de la forêt. « Ce sont autant de contraintes qui appellent une intervention urgente afin d’améliorer la situation de la forêt marocaine, et de préserver ses multiples fonctions », a-t-il précisé. Aussi, pour M. Ahabri, concrètement, la nouvelle stratégie s’assigne trois ambitions majeures à l’horizon 2030 à savoir : rattraper 30 années de dégradation en récupérant 133.000 ha de forêts, créer plus de 27.500 emplois directs supplémentaires et enfin générer près de 5 milliards de DH de valeur annuelle par les filières productives et écotouristiques, au lieu de 2 milliards actuellement. En termes de réalisations, la stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 » vise à réinventer et à structurer l’approche participative et à assurer la réconciliation des Marocains avec leur espace forestier, indique le directeur, soulignant que cette approche tend à faire de la population usagère le premier partenaire dans la gestion forestière pour changer sa perception vis-à-vis de la forêt et marquer ainsi une rupture avec le passé. En outre, elle permettra d’asseoir une gouvernance locale basée sur des structures de terrains dédiées sous la forme d’Organismes de développement forestier (ODF) qui regrouperont toutes les structures actuelles d’usagers et constitueront une interface avec la Commune et l’Administration des eaux et forêts. Cette stratégie prévoit d’autre part de différencier et de développer les différents espaces forestiers selon leur vocation en valorisant le réseau des 10 Parcs nationaux et amorçant la filière écotouristique pour atteindre 1 million d’écotouristes d’ici 2030, a-t-il ajouté. « Le patrimoine forestier subit chaque année une dégradation estimée à 17.000 ha, due à de multiples facteurs dont la surexploitation des ressources forestières qui dépasse largement les potentialités des écosystèmes forestiers, conjugués aux effets des changements climatiques », a déploré le responsable. La MAP informe que selon la FAO, les menaces naturelles, comme le feu, les insectes et les maladies, font partie intégrante de la dynamique forestière. Cependant, elles peuvent perturber le flux des biens et services procurés par les forêts, en nuisant à la croissance et à la survie des arbres, à la qualité et au débit de l’eau et à la biodiversité.
Protection marine : elle proteste à 20 mètres de profondeur pour faire réagir les autorités, lance lexpress.mu
C’est à quelque 735 kilomètres des côtes des Seychelles que Shaama Sandooyea a brandi une pancarte avec la phrase « Nou Reklam Lazistis Klimatik » écris dessus en signe de protestation. Une initiative historique, qui s’inscrit dans le cadre de la grève mondiale pour le climat, qui a eu lieu hier, à l’appel des militants du mouvement Fridays for Future. Même si les photos de cette Mauricienne de 24 ans, sous les eaux de Saya de Malha, font le tour des médias internationaux, la scientifique et militante engagée contre le changement climatique garde les pieds sur terre. « Dès que j’ai entamé ce parcours vers la science marine, c’est devenu un devoir pour moi d’informer et de réclamer des actions pour la protection marine et le climat. Le plus important pour moi, c’est que des actions concrètes soient prises spécialement pour Saya de Malha. », d’après lexpress.mu. Le site précise que pourquoi avoir choisi cet endroit précis ? En effet, Saya de Malha est un banc d’une superficie de plus de 40 000 kilomètres carrés, soit la prairie sous-marine la plus immense connue au monde. Shaama Sandooyea explique que cette prairie doit être au centre d’un projet de conservation car les herbiers marins s’y trouvant sont reconnus comme des absorbeurs considérables du principal responsable du réchauffement climatique : le dioxyde de carbone. Mais chaque année, 7 % de ces herbiers marins disparaissent à cause du changement climatique ou des activités humaines. C’est la raison pour laquelle cette ancienne médaillée aux Jeux africains de la Jeunesse est montée à bord de l’Arctic Sunrise, un bateau appartenant à l’organisation internationale Greenpeace, le 28 février dernier, pour réaliser cette mission. Les photos d’elle brandissant les pancartes ont été prises le 6 mars, dans un lieu à 20 mètres de profondeur. « Nous n’avons pas attendu le 19 mars car le temps était parfait ce jour-là et je me trouvais dans des eaux inconnues. » Qui plus est, l’exercice s’est avéré plus périlleux qu’il ne le paraît sur la photo, vu la profondeur de l’eau et le fait que l’activiste n’était pas habituée à ce genre de plongée. Lexpress.mu explique que lorsque Shaama Sandooyea a regardé sous l’eau pendant cette action de protestation, elle dit que tout a eu un sens. « C’était un moment valorisant, surtout lorsque j’ai aperçu les herbiers marins et les colonies de coraux au-dessous de moi. Je me suis demandée pourquoi les autorités ne veulent pas protéger un espace aussi merveilleux. Ce n’était pas seulement un rêve mais également un privilège pour moi de pouvoir faire une différence dans la protection marine ». Shaama raconte que son parcours dans ce domaine a débuté lorsqu’elle a commencé à étudier les sciences marines à l’université de Maurice en 2016. Depuis, elle est tombée amoureuse de l’océan et n’a pas cessé de militer pour la conservation marine. L’année dernière, elle a utilisé sa plateforme en tant qu’activiste pour lancer une campagne de sensibilisation sur la protection des coraux après l’échouement du MV Wakashio. Shaama est reconnaissante envers ses proches pour leur soutien indéfectible. « Elle est consciente que les actions sont urgentes ».
Changement climatique et migration
De tout temps les peuples ont toujours migré, poussés par des raisons économiques, sociales ou politiques. Le changement climatique vient aujourd’hui s’ajouter aux facteurs de migration : un nombre grandissant d’individus quittent des territoires exposés aux dérèglements climatiques pour s’installer ailleurs dans leur pays, dans des régions où ils pourront reconstruire leur vie, fait savoir ADIAC dans sa chronique. Sécheresse, inondations, ouragans, tremblements de terre, érosion des côtes, selon l’International Displacement Monitoring Center (IDMC), au cours de la dernière décennie, les catastrophes naturelles ont déplacé 166 millions de personnes, soit en moyenne chaque année près de 27,5 millions. Si un grand nombre d’entre elles trouve refuge dans leur propre pays, certaines doivent partir à l’étranger. Or ces dernières ne bénéficient d’aucune protection juridique internationale. Elles ne sont en effet pas protégées par la convention de Genève de 1951. L’afflux de migrants et de réfugiés cherchant asile en Europe est aujourd’hui principalement causé par les guerres civiles et l’effondrement des Etats au Moyen-Orient, mais le rôle du climat, bien qu’impossible à chiffrer, est plus que probable. Si l’Europe en sent déjà les effets directs et indirects, l’ampleur de ces migrations va excéder ce que nous connaissons actuellement, préviennent plusieurs experts, et toucher tous les continents, détaille la chronique. La chronique souligne que dans les années à venir, le changement climatique conduira à une dégradation des terres et à une raréfaction des ressources en eau. Les terres agricoles disponibles pourraient diminuer fortement d’ici à 2050, quand l’écart entre les besoins en eau et les ressources disponibles pourrait atteindre 40 % dans les deux prochaines décennies. Cette année simplement, 60 millions de personnes pourraient migrer des parties dégradées de l’Afrique sub-saharienne vers l’Afrique du Nord et l’Europe. La question climatique est devenue un facteur majeur de déstabilisation et de migrations dans le siècle en cours. Ainsi, une nouvelle étude de la Banque mondiale intitulée : « Se prépare aux migrations climatiques internes », analyse ce phénomène récent et ses effets à l’horizon 2050 en se penchant sur trois régions du monde : l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud et l’Amérique latine. Ses conclusions sont implacables : si l’on n’agit pas de toute urgence contre le changement climatique et pour le développement, ces régions pourraient être globalement confrontées à la présence de plus de 140 millions de migrants climatiques internes d’ici 2050. Des habitants forcés de se déplacer en raison des sécheresses, des mauvaises récoltes, de l’élévation du niveau de la mer et de l’aggravation des ondes de tempêtes. Mais il est encore possible d’éviter le pire : le nombre de migrants climatiques pourrait être réduit de 80% grâce à des mesures concertées au niveau mondial. Il est notamment indispensable d’intensifier les efforts internationaux destinés à réduire les émissions de gaz à effet de serre afin d’atténuer la hausse mondiale des températures, mais aussi, au niveau de chaque pays, de mettre en place des plans de développement solides.
Lutte contre la criminalité maritime : La marine nationale lance des exercices dans le golfe de Guinée, balance Framat.info
La marine nationale effectuera du 20 au 25 mars, un exercice dans le golfe de Guinée. Initiée par les Etats du golfe de Guinée, en partenariat avec les Etats-Unis, cette opération dénommée « Obangamé express 2021 », portera sur différents thèmes qui touchent à la sécurité maritime. Notamment, la piraterie maritime, la pêche illicite, la recherche et le sauvetage en mer, la pollution maritime, le trafic de drogue, le trafic d’armes dans le golfe de Guinée. Le lancement officiel a eu lieu ce vendredi 19 mars, à la base navale d’Abidjan, à Locodjro (commune d’Attécoubé). Framat.info rappelle qu’à l’occasion, le capitaine de Vaisseau, Yeman Achille, Commandant des opérations, représentant le Chef d’état-major de la marine nationale, a soutenu que ces exercices permettront d’améliorer la coopération régionale et le partage d’informations dans le golfe de Guinée. Elles permettront également, selon lui, de renforcer les capacités collectives des pays du golfe de Guinée dans la lutte contre les fléaux qui gangrènent cet espace maritime. « La Côte d’Ivoire accorde une grande importance à cet évènement. Je voudrais remercier les Etats-Unis ainsi que les autres partenaires qui permettent que cet exercice ait lieu en dépit de la situation sanitaire difficile ». Le Capitaine de Corvette Sanogo Choilio, Commandant du patrouilleur « Emergence », coordonnateur du projet, a indiqué que « Obangamé » est un exercice régional qui se déroule depuis une dizaine d’années, dans tout le golfe de Guinée, à partir de l’Angola jusqu’au Sénégal. « Il y aura des exercices en mer dans tous les pays du golfe de Guinée pendant ces six jours. Ces exercices visent essentiellement à promouvoir la coopération entre les marines des différents pays du golfe de Guinée, avec pour objectif de renforcer la sécurité maritime dans nos eaux », a-t-il souligné. Il a aussi ajouté qu’au niveau de la Côte d’Ivoire, ce sont environ une centaine de personnes qui prendront part à l’exercice. Soit une cinquantaine issue de la marine et une cinquantaine des autres administrations partenaires. A savoir, les Affaires maritimes, la Gendarmerie, la Police, les Douanes, le Ciapol. Il a également indiqué que plusieurs moyens seront engagés à cet effet. Entre autres, des navires, une dizaine d’embarcations, les Centres opérationnels de la marine, le Centre de contrôle des pêches, le Centre des opérations de l’Armée de l’air seront engagés. Pour sa part, le Lieutenant de Vaisseau Thomas Blevins, de la marine des Etats-Unis, chef du Bureau de coopération pour la sécurité, représentant l’ambassade des Etats-Unis en Côte d’Ivoire, a soutenu que ces exercices permettront de développer les capacités nécessaires pour une meilleure gestion des situations en mer. Soulignons que l’édition 2020 n’a pu se tenir à cause du Covid-19.
Afrique de l’est / l’Ouganda – Tanzanie : la société civile opposée au financement de l’oléoduc
D’après Agence d’Information d’Afrique Centrale (ADIAC), près de 265 organisations de la société civile ont appelé les banques à ne pas financer la construction du pipeline pétrolier de 1445 kilomètres reliant l’Ouganda à la Tanzanie. Ces organisations estiment que l’oléoduc « se révélera financièrement non viable ou produira des dommages climatiques inacceptables », et menacera les communautés locales, l’approvisionnement en eau et la biodiversité. Elles ont consigné leurs requêtes dans une lettre ouverte adressée à trois banques, agissant en tant que conseillers financiers pour le projet et à 22 banques de crédits. Les signataires comprennent des organisations de 49 pays, dont 122 sont basées en Afrique et 84 de pays touchés (Ouganda, Kenya, RD Congo). Le groupe a détaillé les effets néfastes potentiels du projet, selon lui. Selon cette lettre, ADIAC rapporte que le projet alimentera le changement climatique en transportant du pétrole qui générera plus de 34 millions de tonnes d’émissions de carbone chaque année – plus que les émissions annuelles actuelles de l’Ouganda et de la Tanzanie réunies. En outre, le gazoduc aurait des impacts négatifs sur les communautés et les droits. Environ 14 000 ménages en Ouganda et Tanzanie perdraient des terres à cause du gazoduc, d’après la coalition. L’autre préoccupation concerne les déversements d’hydrocarbures potentiels : un tiers de l’EACOP (East african crude oil pipeline) sera construit dans le bassin du lac Victoria, source d’eau et de moyens de subsistance pour jusqu’à 40 millions de personnes. A en croire David Pred, directeur exécutif de Inclusive Development International (IDI), « il est difficile de concevoir un projet plus dangereux à un moment plus périlleux pour la planète ». La décision finale d’investissement est attendue dans les semaines à venir. Le pipeline devrait coûter 3,5 milliards$, dont 2,5 milliards $ proviendront des financiers. Soutenu par le Programme des Nations unies pour le développement, ce domaine d’intervention explore l’impact du changement climatique et d’autres déséquilibres planétaires sur la tendance croissante des inégalités humaines et vice-versa.
Maïmouna Diop (Stagiaire /VivAfrik)