Secteur hydrique, préservation des forêts au cœur de l’adaptation climatique

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PNUD :  demande de placer le secteur hydrique au cœur de l’adaptation au climat

 L’adaptation est la priorité de l’Afrique en matière climatique, en raison de sa vulnérabilité. Elle ne recueille cependant qu’une infime partie de la finance climatique. Dans ce déséquilibre, le secteur hydrique qui est l’un des plus touchés par ces changements doit être une priorité selon le PNUD. Le secteur hydrique devrait être le premier bénéficiaire du financement climatique destiné à l’adaptation, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). « L’eau est le médium par lequel la nature et les sociétés humaines expérimentent le plus profondément les changements climatiques. Les mesures d’adaptation doivent inclure une gestion durable des ressources hydriques. Les secteurs prioritaires tels que la sécurité alimentaire, la productivité, la santé humaine et les ressources en eau douce qui sont fréquemment inclus dans les contributions nationales déterminées dépendent tous d’une gestion propice de l’eau », a affirmé Marianne Kjellén, conseillère senior en eau au PNUD, dans les lignes d’Agence Ecofin. Cette affirmation relance la problématique de l’infime part consacrée à l’adaptation dans la finance climat. Cette dernière mobilise environ 5 % de l’ensemble des fonds climatiques. Même si 43 % de ces fonds sont destinés à une meilleure gestion de l’eau, l’organisation recommande une meilleure allocation de ces fonds rares. Plus d’interventions doivent en effet être menées dans les pays les plus pauvres et les plus vulnérables dans lesquels les populations sont disproportionnellement exposées aux risques et chocs climatiques. Une telle concentration sur les plus pauvres permettra un bénéfice marginal plus grand et aura un impact catalyseur sur la santé publique et les autres secteurs. C’est dans cette optique que le PNUD développe des projets en Afrique pour aider les pays tels que le Mozambique et le Nigeria à faire face aux risques d’inondation, notamment. L’organisation s’apprête également à mettre un accent particulier sur la mobilisation des fonds au profit du secteur hydrique afin de participer à combler le déficit de financement dans ce secteur crucial.

CAMEROUN : quand les femmes malades de l’eau et du climat se font discriminer, titre Afrik 21, hier

Le programme eau, climat et développement-genre (Wacdep-G) vient d’être lancé au Cameroun. Le projet initié par l’antenne Cameroun du Partenariat mondial de l’Eau (GWP-Cmr) vise à réduire les inégalités entre les sexes dans la gestion des projets d’eau et de résilience climatique. Dans l’extrême-nord du pays, les femmes sont particulièrement affectées par ces inégalités. Le climat et le difficile accès à l’eau les exposent à une maladie très peu connue : la fluorose dentaire, nous informe Afrik 21. Le bureau Afrique-centrale du Partenariat mondial de l’Eau (GWP) lève le voile sur une maladie causée par le réchauffement climatique dans la partie septentrionale du Cameroun. Selon Afrik 21, dans la région de l’extrême-nord, plus de 500 000 personnes sont affectées par la fluorose. Il s’agit d’une maladie causée par l’intoxication chronique au fluor lors de la phase de minéralisation des dents, jusqu’à l’âge de 6 ans. Elle se manifeste par l’apparition de taches jaunes, rouges ou noires sur l’émail ainsi qu’une détérioration de la couronne dentaire. D’après le site d’information, cette maladie touche les personnes vivant dans les zones arides où les températures extrêmes augmentent la concentration du fluor d’origine géologique dans les eaux souterraines. Aussi, à l’extrême nord Cameroun, les eaux souterraines des communes telles que Mbozo 3, Bamguel 1 et Bamguel 2 ont des concentrations en fluor comprises entre 4 et 6 milligrammes par litre (mg/l), alors que la norme établie par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est de 1,5 mg/l. Les données réunies par le GWP-Cmr sur les mentalités et comportements humains face à la fluorose dentaire dans l’arrondissement de Méri (région de l’extrême nord-Cameroun) ont permis de constater que les femmes sont davantage stigmatisées que les hommes. Elles sont considérées comme des vecteurs et accusées de transmettre la maladie aux enfants. Les femmes affectées ont également des difficultés à se marier, car considérées comme moins belles que les autres, sales et suscitant la honte en société. Outre les stigmates dus à la fluorose dentaire, les femmes de la région septentrionale subissent un stress hydrique caractérisé par la rareté des points d’eau et la perturbation des saisons de pluies qui a un impact négatif sur les activités agricoles. Les travaux menés durant l’année 2020 par le GWP-Cmr dans la région de l’extrême-nord, mais aussi dans la région du littoral, s’inscrivaient dans le cadre de la phase pilote du programme eau, climat et développement-genre (Wacdep-G) Cameroun. « L’objectif de ce programme étendu sur une durée de deux ans est de réduire les inégalités entre sexes en promouvant une planification, une prise de décision et un développement institutionnel qui tiennent compte des différences entre sexes pour les investissements dans les infrastructures d’eau résistantes au climat en Afrique et au Cameroun en particulier », explique Murielle Elouga, chargée du programme Wacdep-G Cameroun. Enfin, selon Afrik 21, ce projet fait lui-même partie des trois principaux projets stratégiques du programme d’investissement dans le secteur de l’eau en Afrique (PIA). Un programme géré par le GWP en partenariat avec le conseil des ministres africains de l’eau (AMCOW), l’Agence du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) et la Banque africaine de développement (BAD).

Formation : la restauration des forêts et terres agricoles en Afrique

La dégradation des terres est un frein au développement durable en Afrique. Un constat qui contraint le continent à entreprendre des initiatives de restauration de ces terres à l’instar de celle du programme Land Accelerator qui consiste à la formation des acteurs de ce domaine, a fait savoir Agence Ecofin. Land Accelerator, un programme qui contribue aux efforts de restauration des forêts dégradées, des terres agricoles et des pâturages, a ouvert les candidatures pour la session 2021 de sa formation sur la restauration des terres en Afrique. L’Agence Ecofin informe que le programme offre des opportunités de mentorat et de réseautage, une formation technique et des ateliers pour développer leurs compétences. Le programme cible en particulier les chefs d’entreprise et les dirigeants agricoles qui restaurent des forêts et des terres agricoles dégradées dans toute l’Afrique. Cela comprend les initiatives dans les domaines tels que l’agriculture intelligente, la foresterie durable, le reboisement, les produits forestiers non ligneux, l’agroforesterie, la création d’engrais organiques, de pesticides et d’autres amendements du sol d’origine naturelle. L’atelier de formation se tiendra via des réunions virtuelles et des séances de formation entre avril et juillet 2021. Les séances de mentoring et de coaching qui viendront après les ateliers se dérouleront également à distance. Les 100 entrepreneurs retenus bénéficieront de trois mois de formations hebdomadaires exclusives animées par des experts, et de trois mois d’accès aux cours en ligne de Fledge pour les start-ups. Selon le site d’information, le programme prévoit également de donner aux participants des compétences sur les modèles pour créer du contenu afin de les aider à prospérer, et des séances de réseautage hebdomadaires. Grâce au mentorat d’experts, les entrepreneurs retenus recevront des compétences pour explorer de nouvelles façons de maximiser leurs modèles d’affaires afin d’accroître leur clientèle, leurs revenus et leur impact environnemental. En outre, ils auront la possibilité de postuler pour un pack d’investissement Land Accelerator qu’un groupe d’experts attribue aux 10 meilleurs entrepreneurs. Près des deux tiers des terres sont dégradées chaque année en Afrique. Une situation qui entrave le développement économique durable et la résilience au changement climatique. En conséquence, l’Afrique a la plus grande opportunité de restauration de tous les continents : plus de 700 millions d’hectares de paysage forestier dégradés qui peuvent être restaurés. Les avantages potentiels comprennent l’amélioration de la sécurité alimentaire et de l’eau, la protection de la biodiversité, la résilience au changement climatique et la croissance économique.

AFRIQUE – l’insémination artificielle des lions, un danger pour leur conservation

La psychologue britannique Jackie Abell vient de publier une tribune dans laquelle elle met en garde contre les dangers de l’insémination artificielle chez les lions. La chercheuse, qui a étudié les conflits homme-lions au Zimbabwe, voit en cette technique une barrière psychologique contre les efforts de conservations de la faune sauvage. L’inaction face à l’impact néfaste de l’homme sur la faune sauvage est d’autant plus grave, que plus de 90 % des lions ont disparu de leur habitat naturel en Afrique, lit-on sur le site Afrik 21 de ce 02 mars. « Présenter l’insémination artificielle des lions comme une garantie pour la conservation de la faune sauvage pourrait faire plus de mal que de bien » affirme la chercheuse britannique Jackie Abell, dans une tribune scientifique publiée le 26 févier 2021, dans The Conversation, un journal qui propose du contenu provenant de la communauté universitaire. La professeure associée en psychologie à l’université de Coventry en Grande-Bretagne s’est appuyée sur les travaux du psychologue Robert Gifford. Dans une étude publiée en 2008 sur les barrières psychologiques et cognitives, ce dernier présente certaines avancées technologiques comme étant des « dragons de l’inaction » qui entravent le comportement humain en réponse à des défis comme le changement climatique. Une transposition de cette théorie dans le domaine de la conservation de la faune permet donc à Jackie Abell d’affirmer que l’insémination artificielle des lions pourrait endormir la conscience des acteurs de la conservation concernant le déclin inquiétant de la population de lions. Notamment en Afrique et plus précisément en Zambie et au Zimbabwe, où la chercheuse a étudié six ans durant les conflits homme-lions. Les lions d’Afrique sont en effet confrontés à une grave menace d’extinction, d’après le chercheur. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), estime à 75 % la chute de la population des lions d’Afrique au cours des cinquante dernières années. Ces grands félins sont ainsi passés de 100 000 à effectif compris entre 20 000 et 25 000 individus. Selon la même source, la sous-population qui vit en Afrique de l’Ouest est particulièrement en danger. Le lion d’Afrique de l’Ouest est considéré comme étant en « danger critique d’extinction », soit le dernier stade avant la disparition à l’état sauvage. Selon l’UICN, ces derniers sont passés de 980 en 1993, à un effectif de 400 individus en 2015. Jackie Abell relève que le déclin de la population des lions d’Afrique est causé par les dérives de l’homme, notamment l’envahissement de l’habitat des animaux sauvages, la diminution de leurs proies en raison de la concurrence accrue pour l’espace et la nourriture avec les humains, la désertification, les maladies et la chasse. « Des problèmes dont la résolution passe nécessairement par un changement de comportement humain, et non par la magie de la technologie » confit-elle. Cette mise en garde de Jackie Abell est consécutive aux espoirs ayant entouré les naissances de Victor et Isabel, les deux premiers lionceaux conçus par insémination artificielle. L’évènement produit en septembre 2018 à l’Ukutula Conservation Center en Afrique du Sud avait fait l’objet d’une grande campagne médiatique, tout comme la deuxième naissance du genre, celle de Simba, survenue en octobre 2020 à Singapour. Mais malheureusement, Mufasa, le père de Simba n’avait pas survécu à la procédure d’électroéjaculation nécessaire pour extraire son sperme.  Depuis la naissance de Victor et de celle d’Isabel des voix s’élèvent contre l’insémination artificielle des lions. La présidente du fonds mondial pour la nature (WWF)-France s’en était d’ailleurs offusquée, martelant que les lions n’avaient pas besoin de l’intervention humaine pour se reproduire. « Je ne sais pas combien a coûté cette plaisanterie, mais au lieu de jouer aux apprentis sorciers, il vaudrait mieux investir dans la lutte contre le braconnage », regrette Isabelle Autissier. Pour elle, les lionceaux nés à la suite d’insémination artificielle ne pourront jamais être réintroduits dans la nature, ils ne resteront que dans les zoos. La réintroduction des lions à l’état sauvage est pourtant de plus en plus prisée par les conservateurs. La plus grosse opération du genre a eu lieu en 2018 dans le delta du Mozambique. Les spécimens, à savoir 24 lions ont été transportés par avion en provenance de plusieurs aires protégées d’Afrique du Sud. Quelques mois après cette opération, trois lionnes ont donné naissance à 6 lionceaux. Avec cette réintroduction, les responsables de la réserve de Marromeu au sud du Mozambique se sont donnés 15 ans pour porter à 500, le nombre de lions vivant dans leur réserve, étendue sur 8000 kilomètres carrés, a informé le site.

Maïmouna Diop (Stagiaire / VivAfrik)

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