L’innovation est une clé pour lutter contre les émissions de carbone, et les gouvernements devraient être encouragés à investir davantage qu’ils ne l’ont fait, a déclaré le cofondateur de Microsoft Bill Gates. Dans un entretien exclusif, M. Gates qui est également coprésident de la Fondation Bill & Melinda Gates, a cité de nombreuses sources d’émissions comme les aciéries et les cimenteries, ainsi que la façon dont les gens cultivent le riz, fabriquent les engrais et élèvent le bétail, en affirmant que le monde ne peut passer outre aucune de ces sources pour atteindre l’objectif de zéro émission. « Pour résoudre ces problèmes, l’innovation est une clé », a-t-il dit, notant que la recherche et développement (R&D) de base est un domaine de coopération énorme, en particulier en matières les plus difficiles telles que la production d’hydrogène écologique très bon marché afin de fabriquer de l’acier et des engrais écologiques. « Nous attendons tous avec impatience (la COP26) à Glasgow en novembre, et nous espérons y assister à beaucoup plus de discussions sur les outils innovants », a indiqué M. Gates, ajoutant que sans innovation, même les pays riches ne seront pas capable d’atteindre l’objectif de zéro émissions. M. Gates va publier mardi son nouveau livre, intitulé « Climat: Comment éviter un désastre : les solutions actuelles, les innovations nécessaires ». Il y suggère quelques mesures concrètes que les individus, les gouvernements et les entreprises peuvent prendre pour éliminer les émissions de gaz à effet de serre. « Dans mon livre, je partagerai ce que j’ai appris en plus d’une décennie d’étude auprès d’experts du changement climatique et d’investissement dans les innovations dont nous aurons besoin pour y faire face », a-t-il révélé. M. Gates a exprimé l’espoir qu’en publiant ce livre, le monde pourra élaborer un plan impliquant davantage d’innovation, une forte coopération entre les différents pays et un grand nombre de politiques très innovantes. Au cours de l’entretien, le philanthrope milliardaire américain a estimé que les véhicules électriques auront absolument un avenir, même s’ils ne représentent qu’un modeste pourcentage des ventes de voitures aujourd’hui, citant le plan de General Motors consistant à cesser de fabriquer des voitures particulières à essence d’ici 2035. Il a mentionné les nombreux enseignements tirés de l’industrie des véhicules électriques, affirmant que de meilleurs résultats pourraient être obtenus si une grande partie de ces subventions étaient transférées vers ces domaines plus difficiles. Parmi les nouvelles catégories d’énergie, M. Gates a souligné qu’il privilégie surtout l’énergie nucléaire, qui bénéficie d’avantages en matière de la transmission et la fiabilité du stockage. Comme les centrales nucléaires deviennent plus sûres et moins chères, a-t-il ajouté, l’énergie nucléaire pourrait avoir un rôle à jouer, car elle est toujours disponible quel que soit le temps qu’il fait. Pour lui, il ne fait aucun doute que les énergies éolienne et solaire représenteront une part gigantesque de la future production d’électricité, mais qu’à moins d’un miracle en matière de stockage, des sources comme le nucléaire qui ne dépendent ni du vent ni du soleil sont nécessaires, souligne xinhuanet.com.
Industrie : la GIZ et Cluster Menara lancent un centre d’innovation
L’Agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ) et le Cluster Menara, spécialisé dans les industries agroalimentaire et cosmétique de luxe ont signé, mercredi à Marrakech, une convention de partenariat pour la création d’une halle technologique. Ce nouveau centre sera dédié à l’industrie agroalimentaire et cosmétique, et implémenté au sein de la Cité de l’innovation de l’université Cadi Ayyad (UCA). L’accord de partenariat a été signé par la cheffe Business Desk du projet de programme «Partenariat pour l’emploi et appui aux moyennes entreprises au Maroc» (PPE) de la GIZ, Antje Uhlig et le président du Cluster Menara, Youssef Mouhyi. L’objectif est d’offrir une plateforme technologique qui permettra aux membres du cluster de venir tester leurs produits et de continuer à se former afin d’être capables de créer de nouveaux produits répondant aux standards internationaux, leur permettant d’accéder aux nouveaux marchés en Europe et en Afrique. Dans cette optique, Antje Uhlig a souligné, lors de la cérémonie de signature de cette convention, que «c’est un projet pilote lancé dans le cadre de l’initiative «Invest for Jobs» (l’initiative spéciale formation et emploi) de la GIZ, qui est dédié aux secteurs de l’agroalimentaire et de la bio-cosmétique, dans le but de soutenir le Cluster Menara et d’ériger deux laboratoires pour promouvoir et hisser la qualité des produits des entreprises à des standards élevés». De son côté, Youssef Mouhyi s’est réjoui de la signature de cette convention «qui revêt un caractère stratégique pour les secteurs agroalimentaire et cosmétique. Le Cluster Menara a scellé une collaboration stratégique avec la GIZ qui a abouti à la création d’un centre africain d’innovation dans l’agroalimentaire et les cosmétiques». Et d’ajouter que «ce partenariat constitue l’aboutissement de cinq ans de travail et de maturité de ce réseau professionnel, spécialisé dans les industries agroalimentaire et cosmétique de luxe, qui agrège plus de 70 entreprises, institutionnels, ONG et centres de recherches et de formation». Effectivement, cette convention est une chance importante qui s’offre au cluster grâce à l’Université Cadi Ayyad qui a permis d’implémenter cette halle technologique dans la Cité de l’innovation, note eseco.ma.
La Cité de l’innovation de l’UCA de Marrakech
Pour sa part, Mohamed Tounassi, conseiller agroalimentaire du PPE, a assuré que la GIZ vient soutenir ce cluster pour la création d’une halle technologique qui sera implémentée au sein de la Cité de l’innovation de l’UCA de Marrakech, relevant que ce centre abritera un certain nombre d’outils qui serviront à former les entrepreneurs de la région aux métiers de l’agroalimentaire. Dans le détail, cette halle technologique permettra notamment d’entamer de nouveaux moyens d’emballage et d’effectuer des analyses bio au sein de ces deux laboratoires, a-t-il expliqué, relevant que la GIZ aspire à ce que ce projet profite à un grand nombre d’entreprises à travers une expertise technique profonde, de sorte que ces PME soient capables de produire selon un haut standard et qu’ils puissent accéder aux nouveaux marchés en Europe et en Afrique. Pour rappel, la GIZ opère au Maroc depuis 1975 pour le compte du ministère fédéral de la Coopération économique (BMZ). Elle intervient également dans des proportions croissantes au royaume pour le compte d’autres commettants tels que le ministère fédéral de l’Environnement, de la protection de la nature et de la sûreté nucléaire (BMU), le ministère fédéral des Affaires étrangères (AA), le ministère fédéral de l’Économie et de l’énergie (BMWE), l’Union européenne et des entreprises marocaines. Pour sa part, le Cluster Menara continue d’œuvrer pour le co-développement, la création de startups et l’investissement dans les industries agroalimentaire et cosmétique de luxe marocaines. En 2019, il a lancé le premier écosystème territorial du Maroc qui englobe toute la valorisation de la chaîne des plantes aromatiques et médicinales, la Marrakech Health et Beauty Valley, renchérit eseco.ma.
Moctar FICOU / VivAfrik