Selon une étude, le confinement contribue au réchauffement climatique

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D’après une équipe internationale de chercheurs, les décisions importantes sur la manière de reconstruire les économies après la pandémie de coronavirus ont un impact sur la dynamique du réchauffement climatique.

Difficile de trouver du positif à la pandémie qui ravage notre planète. Parmi les rares bonnes nouvelles, il y a le fait que le confinement et le ralentissement des activités humaines ont provoqué en 2020 une baisse record de 7% des émissions de CO₂. Au moins, pouvait-on alors penser, le coronavirus est bon pour le climat. Mais une étude vient tempérer quelque peu ce rare élan d’enthousiasme.

Un air moins pollué

Selon le National Center for Atmospheric Research (NCAR), institut américain de recherche sur l’atmosphère, les mesures de confinement ont entraîné un air plus pur sur la planète. Ce qui est plutôt réjouissant. Sauf que la pollution a comme rare mérite de bloquer une partie du rayonnement solaire et donc de refroidir un peu la planète.

«Il y a eu une forte baisse des émissions des industries les plus polluantes – essentiellement la suie et le sulfate (SO4) – et cela a eu des effets immédiats et à court terme sur les températures», a déclaré Andrew Gettelman, scientifique du NCAR, cité par le site SciTechDaily. Ce phénomène de brutale chute d’émissions d’aérosols dès le printemps dernier a logiquement été plus marqué dans les pays fortement industrialisés comme les États-Unis et la Russie.

Ces écarts de température ne sont pas énormes, mais pas négligeables non plus. Ainsi, alors que les températures sur certaines parties de la planète étaient au printemps dernier entre 0,1 et 0,3 °C plus élevées qu’attendu vu les conditions météo, cet écart était encore plus grand dans les pays à fortes émissions d’aérosols: + 0,37 °C sur une grande partie de la Russie et des États-Unis.

Ne pas augmenter les aérosols

Du coup, les effets du confinement sur le réchauffement climatique relèvent d’une mécanique complexe. D’un côté, nous avons les aérosols qui ont un impact sur les propriétés optiques des nuages et contribuent ainsi à renvoyer la chaleur solaire dans l’espace, donc à refroidir la planète. De l’autre, le CO₂ et les gaz à effet de serre qui font l’inverse, emprisonnant la chaleur près de la surface terrestre, donc faisant augmenter les températures.

Le groupe de scientifiques qui a publié cette étude dans AGU reconnaît certaines limites aux modèles qu’il a employés pour ses calculs, faisant que ses résultats pourraient se situer dans la fourchette haute des écarts de température. Reste que, selon lui, la diminution des aérosols due à la crise du coronavirus a eu un impact plus important sur les variations de température que la diminution des émissions de CO₂ et de gaz à effet de serre. La solution n’est évidemment pas d’augmenter les émissions d’aérosols puisque cela provoquerait davantage de pollution avec des effets négatifs sur la santé et l’environnement. Il s’agit plutôt maintenant d’essayer de mieux comprendre l’influence des divers types aérosols sur les conditions atmosphériques afin d’établir la meilleure stratégie pour qu’ils ne contribuent pas, ou moins, au réchauffement. Avec lematin

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