La propagation de la pandémie du Coronavirus (Covid-19) a mis à genou plusieurs secteurs d’activités. Malgré cette paralysie, la finance verte a été l’une des grandes gagnantes de ce choc avec des mobilisations records au cœur de la crise sanitaire.
En effet, BloombergNEF (BNEF) a fait part que le financement sous forme de prêt consacré aux projets durables a atteint la somme record de 732 milliards $ en 2020. Ces fonds, mobilisés via une variété d’obligations et de prêts, représentent une croissance de 29 % par rapport aux chiffres de 2019.
La forme d’instruments qui a connu la plus grande hausse est l’obligation sociale qui a mobilisé 147,7 milliards $. Les obligations durables quant à elles ont effectué un bond de 81 %, s’établissant à 68,7 milliards $.
Dans le détail, précises BloombergNEF, ces green bonds de leur côté, ont permis la levée de 305,3 milliards $ grâce à une hausse de 13 %, établissant un nouveau record.
Cette performance bien qu’inédite est en dessous des 400 milliards $ d’obligations vertes prédites par Moody’s en février 2020. La croissance globale s’est faite différemment d’un instrument de mobilisation de finance verte à un autre.
S’exprimant sue cette état de fait, Mallory Rutigliano, analyste de la finance durable à BNEF laisse entendre : « les changements de paradigme induits par la covid-19 ont affecté certains instruments de mobilisation de la dette durable tout en favorisant d’autres. La croissance globale de près de 30 % du marché montre que la finance durable continue à prendre une place croissante dans l’agenda des investisseurs, des entreprises et des gouvernements. Ce marché relativement neuf est maintenant perçu comme un outil que les économies du monde peuvent utiliser pour une relance plus verte et socialement plus juste ».
Rappelons que l’année écoulée, l’appétit des investisseurs pour la finance verte a considérablement grandi face à la résilience aux chocs provoqués par la pandémie, contrairement aux outils classiques. De nombreux pays et institutions, dont la Banque africaine de développement, ont également émis des obligations sociales pour faire face aux conséquences de la pandémie.
Cette croissance du marché de la dette durable devrait se poursuivre si l’ensemble des acteurs suivent les incitations des institutions financières mondiales, le Fonds monétaire international (FMI) notamment, pour la mise en place d’une relance verte. Cependant, l’ensemble des projets de relance dévoilés jusque-là ne vont pas encore dans ce sens.
Moctar FICOU / VivAfrik