Si au Sénégal les navires étrangers continuent de piller tranquillement les ressources halieutiques, ce n’est pas le cas en Mauritanie où avec l’installation du système de surveillance Argos, la Marine a arraisonné 10 navires dans la Zone Économique Exclusive (ZÉE). Dix bateaux pélagiques, sur les 18 autorisés pour ce genre de pêcherie dans la zone économique exclusive (ZEE) mauritanienne, ont été arraisonnés au cours de la nuit de mardi à mercredi décembre par les gardes-côtes. Si certains navires ont jeté leur dévolu dans les eaux territoriales sénégalaises où ils s’adonnent impunément à un pillage en règle, la Mauritanie a définitivement résolu cela avec des gardes-côtes qui veillent au grain. Des bateaux qui pêchaient tranquillement en zoné interdite ont été interceptés par les gardes-côtes et sommés de rentrer dare dare à Nouadhibou. Comment une opération d’une telle envergure a pu être menée en un temps record ? Le système de surveillance Argos, dont la Mauritanie s’était dotée depuis plus d’une décennie et qui obligeait chaque bateau à avoir à son bord une balise pour indiquer sa position, ayant été hacké, il a fallu recourir à un autre plus performant, dénommé Iridium. Après beaucoup de plaintes et malgré l’absence de moyens, le nouveau commandant des gardes-côtes a décidé de sauter le pas. Installé depuis le 1er novembre dernier, il a fallu moins de trois semaines aux hackers pour trouver une parade et permettre ainsi aux bateaux, comme avec Argos, de donner de fausses positions. Mais malheureusement pour eux, les balises de cette nouvelle génération sont protégées et émettent un signal de détresse quand on essaye de les manipuler. Les amendes étaient fixées selon la tête du client. Des bateaux étaient amendés à hauteur d’un million de dollars assortis de 5 semaines d’arraisonnement et 100 tonnes de poisson confisquées. Le nouveau système de surveillance mis en place en Mauritanie pourra mettre fin à cette impunité et empêcher que la ZEE ne soit plus une zone de non-droit. Car, tous les navires détenteurs de licences de pêches sont dotés de balises, une façon pour la Marine de surveiller tous les gestes et mouvements. Ce que la surveillance ignorait avant que la société pourvoyeuse des balises ne dispense à ses agents une formation pour lutter contre ce genre de pratiques. Et le 4 décembre, un système anti-fraude est activé. Les fraudeurs tombent dans la nasse sans s’en rendre compte. 10 bateaux, dont les balises émettaient des signaux de détresse, ont reçu l’ordre des gardes-côtes de faire cap sur Nouadhibou. Auront-ils le châtiment qu’ils méritent ? Vont-ils être amendés et s’en tirer à bon compte pour repartir de nouveau infester nos côtes et piller nos ressources ? Le droit sera-t-il dit sachant que, selon la réglementation, s’il y a récidive, le bateau est arraisonné pendant un mois, son armateur fortement amendé et son capitaine interdit de pêche en Mauritanie. Mais jamais, la loi n’a été appliquée dans toute sa rigueur. Si dans d’autres pays comme le Sénégal, les navires délinquants se retrouvaient avec des amendes symboliques et repartaient tranquilles, Nouakchott a durci sa législation en matière de pêche illégale. Depuis que la zone de pêche pélagique a été reculée de 12 à 20 miles, certains bateaux protégés pouvaient pêcher là où ils voulaient sans être inquiétés comme le désormais célèbre Ocean Fresh de la société IPR appartenant à des proches d’Aziz, qui a péché pendant près de 8 ans sans payer ni licence ni aucune autre taxe. Les autres, dont les consignataires n’avaient pas de bras longs, se sont retrouvés au carreau, obligés de pêcher dans des zones où la ressource est plutôt rare. Résultat des courses : certains qui avaient entre 15 et 20 bateaux, n’en avaient plus que 5 et encore. D’autres, qui trimaient avec moins de 3, sont devenus leaders, relaie atlanticactu.com.
La conclusion d’un accord sur la fin des subventions à la pêche est reportée au début 2021
Les négociations sur la fin des aides publiques à la pêche en 2020 ont été encore infructueuses. Face aux difficultés pour parvenir à un consensus, les différentes parties engagées se donnent rendez-vous début 2021 pour la conclusion d’une entente. Les discussions dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur la fin des subventions à la pêche en 2020 n’ont pas abouti. Entre les perturbations des négociations liées au coronavirus et les désaccords sur le fond, les délégations ne sont pas parvenues à s’entendre sur les règles limitant les aides publiques qui entretiennent la surpêche. Et si un dernier sursaut avait été constaté avec la réunion informelle du comité des négociations commerciales, le 14 décembre, le bilan à l’arrivée reste mitigé. « Même si je suis déçu qu’on ait raté l’échéance de 2020, je ne suis pas découragé. Le dynamisme est là et nous ne devons pas arrêter. A ce stade critique, nous avons besoin que nos membres comblent les lacunes et débouchent sur un accord significatif prochainement », explique Santiago Wills, Ambassadeur de Colombie auprès de l’OMC et président des négociations. Les membres de l’OMC se donnent désormais jusqu’au début 2021 pour aboutir à un accord, la première série de réunion devant se tenir à partir du 18 janvier. Il faut savoir que cet accord s’inscrit dans le cadre de l’Objectif de développement durable 14.6 qui vise à supprimer les subventions qui entretiennent la pêche illicite, non déclarée et non réglementée d’ici la fin de cette année. Pour rappel, les négociations sur les subventions à la pêche dans le cadre de l’OMC ont été lancées en 2001 à la Conférence interministérielle de Doha au Qatar, note agenceecofin.com.
Un acteur de la pêche veut une surveillance accrue des côtes sénégalaises
Le nouveau président de la Plateforme des acteurs non-étatiques pêche artisanale et aquaculture au Sénégal (PANEPAS), Samba Guèye, préconise une surveillance accrue des côtes sénégalaises, pour une gestion durable de cette activité. M. Guèye, porté à la tête de cette plateforme à l’issue d’une assemblée générale tenue mercredi et jeudi à Mbour, estime que sans bonne gouvernance et transparence, l’objectif d’arriver à une pêche durable ne sera pas atteint. La Plateforme des acteurs non-étatiques pêche artisanale et aquaculture au Sénégal a une « importance capitale » dans l’atteinte de cet objectif, a indiqué Samba Guèye, en de responsables de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). « Il faudrait un suivi rapproché ainsi qu’une surveillance très (étroite) et très élargie’’ des 718 km de côtes que compte le Sénégal. « Cela nécessite des efforts considérables pour protéger nos côtes », a-t-il dit. M. Guèye, par ailleurs président du Conseil interprofessionnel de la pêche artisanale du Sénégal (CONIPAS), a insisté sur le constat lié à la raréfaction des ressources halieutiques dans le pays, notamment les espèces pélagiques, les poissons de surface et les espèces des eaux profondes. Le secrétaire général de la Plateforme des acteurs non-étatiques pêche artisanale et aquaculture en Afrique de l’Ouest (PANEPAO/WANSAFA), Moussa Mbengue, est également revenu sur ce point, dans un contexte africain et sénégalais où la pêche et l’aquaculture jouent « un rôle stratégique » dans l’alimentation, la création d’emplois et de revenus. « Nous sommes dans un contexte de raréfaction des ressources halieutiques, il est important que les acteurs non-étatiques, en application des directives volontaires de la FAO et d’autres instruments régionaux et internationaux », mettent en place « des mécanismes qui nous permettraient de mieux contribuer aux politiques publiques de pêche », a souligné M. Mbengue. La mise en place de cette plateforme nationale, la septième du genre installée en Afrique, s’inscrit dans le cadre du plan d’actions de la PANEPAO/WANSAFA PANEPAO, mise en place lors d’une assemblée générale constitutive tenue du 23 au 26 mars 2018 à Abuja (Nigéria), avec l’appui de l’Union européenne (UE), de la CEDEAO et de la FAO, le Fonds des Nations pour l’alimentation et l’agriculture. Cette plateforme nationale regroupe 18 organisations d’acteurs non-étatiques réparties en collèges d’acteurs d’organisations professionnelles de pêche artisanales, maritime et continentale. Le secteur de l’aquaculture y est également représenté, de même que des associations et ONG d’appui et d’accompagnement de la pêche, renseigne pour sa part koldanews.com.
Moctar FICOU / VivAfrik