Bonne nouvelle pour la République démocratique du Congo. Ce pays d’Afrique centrale sera bientôt doté d’un document de politique agricole durable dans le cadre de la gestion des forêts. C’est dans cette optique qu’un premier draft du diagnostic actualisé du secteur agricole congolais a été produit.
D’après Willy Katemo, dans les colonnes du site d’information allafrica.com, ce draft inclue une analyse des atouts, contraintes et faiblesses du système agricole actuel ainsi que les recommandations pour une utilisation rationnelle des forêts et la gestion durable de l’agriculture. C’est ce qu’ont annoncé les parties prenantes au processus d’élaboration dudit document lors des travaux de l’atelier d’identification des enjeux majeurs et des opportunités agricoles organisé durant trois jours (du 7 au 9 décembre 2020) à Kinshasa, par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), avec le financement du Fonds national REDD (FONAREDD).
Les participants à ces assises ont identifié et analysé les enjeux majeurs ainsi que les opportunités agricoles en RDC. Pendant les travaux techniques, quatre thématiques ont été abordées, à savoir : les ressources agricoles, la tenure foncière, les forêts, le genre et la législation.
Interrogé par la presse, le Secrétaire Général à l’Agriculture, Evariste Bushabu Bopeming a fait savoir que le pays est confronté à plusieurs défis. « En RDC, nous avons la forêt ou les gens coupent sans aucune norme. Les paysans qui font l’agriculture déboisent tous les jours et ne savent pas faire la rotation de culture », a-t-il expliqué, avant d’insister sur le fait qu’il faut utiliser cette forêt d’une manière rationnelle.
Notre source ajoute qu’avec l’appui de la FAO, un projet de gestion durable a été mis en place pour éviter d’être confronté à un désert demain. « Avec l’appui de la FAO, nous avons mis en place un projet de gestion durable afin qu’on ne puisse pas être confronté demain à un désert », a-t-il rappelé.
Pour lui, la priorité demeure la formation car, dit-il, il faut former les paysans, les agriculteurs et les fermiers. « La formation est très importante en ce qu’à partir d’elle, on peut définir d’autres priorités », a-t-il soutenu dans des propos relayés par allafrica.com.
De son côté, le chef du projet gestion durable de l’agriculture à la FAO, Serge Sabi Oleko a fait savoir que l’agriculture a été identifiée comme le premier moteur de la déforestation en RDC et le Gouvernement a pris l’engagement d’élaborer un document de politique agricole pour une agriculture durable.
Selon lui, il s’agit d’un long processus lancé qui va se poursuivre jusqu’à ce qu’on puisse avoir un document national de politique qui sera validé par le Gouvernement. « Ce processus va s’étendre jusqu’à l’année prochaine », a-t-il confié à Willy Katemo. A en croire cet expert, la priorité est de doter le pays de ce document puis réfléchir sur les textes réglementaires qu’il faudra élaborer pour que ce document politique soit applicable.
Il convient de signaler que cet atelier s’est inscrit dans le cadre du projet « Gestion durable de l’agriculture » et a contribué directement à l’atteinte des domaines prioritaires 1 et 3 du Cadre de Programmation Pays (CPP) à savoir : le renforcement de la gouvernance des secteurs de l’agriculture, de la pêche et élevage, du développement et de l’environnement, la promotion d’une gestion des risques liés aux changements climatiques.
La RDC avec ses 80 millions d’hectares de terres arables, est la deuxième surface cultivable au monde après le Brésil. Cependant, plus de 70% de populations pratiquent l’agriculture itinérante sur brûlis pour le développement des cultures vivrières. Ceci constitue le premier moteur de déforestation en RDC.
Notons que le secteur agricole est un des enjeux les plus critiques du processus de Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+) dans lequel la RDC est engagée depuis 2009.
Moctar FICOU / VivAfrik