Afrique : l’UE accorde 9,9 M€ à FDA et WIA pour la conservation des zones humides

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En Afrique de l’Ouest, les zones humides et surtout les mangroves, sont de plus en plus menacées par l’action de l’homme. Pour conserver ces espaces pourtant riches en biodiversité, un programme de sensibilisation sera mis en œuvre par différents acteurs dans la sous-région, et financé via une subvention de 9,9 millions d’euros de l’Union européenne (UE). « La sensibilisation ». C’est la solution préconisée par la Forestry Development Authority (FDA) du Libéria et Wetlands International Africa (WIA) pour sauver les zones humides d’Afrique de l’ouest. Depuis de nombreuses années, ces espaces naturels, pourtant indispensables au bon fonctionnement de l’écosystème sont fragilisés par l’Homme, à travers la pollution et la surexploitation.  Pourtant, ces zones composées de mangroves absorbent environ 50 % du dioxyde de carbone émis dans le cadre des activités humaines.  Elle sert aussi de zone de reproduction pour de nombreuses espèces de poissons et autres animaux aquatiques. Pour mener à bien leur programme de sensibilisation, la FDA et WIA ont obtenu 9,9 millions d’euros de l’Union européenne (UE). La subvention a été allouée après une demande émise le 5 décembre 2020 par les deux institutions. Au total neuf pays d’Afrique de l’Ouest bénéficieront du projet de protection et de conservation des zones humides qui sera mis en œuvre par différents acteurs. Ils devront soumettre leurs plans d’action avant réception du financement. Parmi les parties prenantes à ce projet, figure l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui mettra en œuvre le projet de « Gestion des forêts de mangrove du Sénégal et du Bénin ». L’organisation internationale réalise également le projet de gestion des mangroves du grand paysage de Mano en Sierra Leone et au Libéria par l’intermédiaire de Wetlands International Africa (WIA) et le Collectif des 5 Deltas, qui sont co-demandeurs du fonds. Le Programme de protection et de conservation des zones humides en Afrique de l’Ouest devrait à terme assurer la durabilité de la gouvernance régionale des zones protégées. L’initiative devrait aussi permettre d’établir un lien entre les systèmes de gouvernance et de production, ainsi que la conservation des mangroves. Elle permettra également une protection intégrée de la diversité et de la fragilité des écosystèmes, et s’assurera de la résilience des mangroves au changement climatique, a-t-on appris de afrik21.africa.

Résumé des Sessions virtuelles spéciales de la Convention sur la diversité biologique – ENB IISD

L’Ouganda, au nom du Groupe africain, a déclaré que les indicateurs devraient considérer la biodiversité à plusieurs échelles et que le projet de texte devrait reconnaître l’utilisation durable comme une stratégie de réduction de la pauvreté. 2020 était censée être une super année pour la biodiversité. La quinzième réunion de la Conférence des Parties (COP) à la Convention sur la diversité biologique (CDB) prévue à Kunming, Chine, en octobre 2020, était censée adopter un Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020, contenant un nouvel ensemble décennal d’objectifs mondiaux et cibles pour inverser l’évolution négative en matière de perte de biodiversité. Cependant, à cause de la pandémie de la COVID-19, cela n’a pas eu lieu. De nombreuses réunions liées à la biodiversité ont été reportées. La 24e réunion de l’Organe subsidiaire de la CDB chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques (SBSTTA) et la troisième réunion de l’Organe subsidiaire de mise en œuvre (SBI), initialement prévues en mai 2020 pour préparer la COP 15, sont désormais prévues pour début 2021. La COP 15 a été reportée au moins à mai 2021. Les négociations en présentiel sur le cadre pour l’après-2020 ont également été suspendues et renvoyées à l’année prochaine. Pour maintenir la dynamique en vue du Sommet des Nations Unies sur la biodiversité, le 30 septembre 2020, et de la COP 15, en 2021, la CDB a organisé une série de sessions virtuelles spéciales. Les sessions virtuelles ont été menées sous la direction des Présidents du SBSTTA et du SBI et ont été l’occasion de présenter des données et des déclarations des Parties et des observateurs. Les sessions virtuelles ont commencé par de mauvaises nouvelles pour la biodiversité mondiale. Le lancement de la cinquième édition des Perspectives mondiales de la diversité biologique, un rapport final sur les avancées accomplies dans la réalisation des 20 Objectifs d’Aichi pour la biodiversité, adoptés en 2010, avec une date limite fixée pour 2020, a annoncé, de manière catégorique, qu’aucun des objectifs ne sera atteint. Le rapport décrit huit chapitres de transition qui reconnaissent la valeur de la biodiversité, la nécessité de restaurer les écosystèmes dont dépend toute l’activité humaine et l’urgence de réduire les impacts négatifs de ces activités. Parmi d’autres événements, il y a lieu de mentionner le test d’un processus d’examen de la mise en œuvre dirigé par les Parties, un rapport d’un groupe d’experts sur la stratégie de mobilisation des ressources pour le Cadre mondial de la biodiversité applicable à l’après-2020 et une mise à jour sur le processus d’élaboration du Cadre. Il y a eu des examens mitigés sur l’avant-projet mis à jour du Cadre, qui ont permis de préciser les questions devant être traitées à l’avenir pour que les Parties puissent adopter le Cadre à la COP 15. Les sessions virtuelles ont eu lieu quotidiennement de 7 h 00 à 9 h 00, heure de Montréal (heure diurne avancée de l’Est, UTC-4 h 00), en raison de la difficulté de trouver des horaires appropriés pour la réalisation d’une vidéo conférence avec des participants situés dans de nombreux fuseaux horaires à des degrés divers de la connectivité Internet. Cette note d’information résume les quatre jours des événements qui ont eu lieu aux Sessions virtuelles spéciales de la CBD, explique pfbc-cbfp.org.

Afrique du Sud : un parc animalier high-tech à plus de 5 milliards d’euros

Dans la série des projets délirants puant le greenwashing qui prétendent sauver le monde, voici l’Arche de Noé. L’entrepreneur britannique Richard Prinsloo Curson mène une campagne de levée de fonds pour construire un immense parc d’attraction ultra high-tech d’une surface de 100 km² sur la côte nord-est du KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud. Si ce projet à plus de 5 milliards d’euros aboutissait, il deviendrait le plus grand et le plus avancé des parcs de conservation de la faune sauvage. Le projet comprendrait la création d’un parc national, le plus grand aquarium du monde, la construction de géodomes reproduisant artificiellement le climat de l’Antarctique et la forêt amazonienne ainsi qu’un dispositif de défense anti-aérienne. Le monde des affaires peut continuer à développer des projets artificialisant les terres et consommant des quantités gargantuesques d’énergie, il suffit de maquiller le tout à l’aide d’un verni vert fluo. Le mieux étant de faire passer cela pour une initiative au service des animaux, en général ça passe tout seul auprès d’un public décérébré. L’objectif principal avancé sur le site de l’Arche de Noé est de mener des programmes d’élevage pour augmenter la population des espèces en danger afin d’éliminer le risque d’extinction. Cela tombe bien, l’élevage d’animaux sauvages est déjà une industrie lucrative en Afrique du Sud. Et en 2019, les autorités sud-africaines reclassaient plusieurs dizaines d’espèces sauvages (rhinocéros, lion, guépard, zèbre, etc.) dans la même catégorie que le bétail dans le Animal Improvement Act (AIA). À travers la domestication, la civilisation industrielle a trouvé le moyen de poursuivre sa guerre totale contre la biosphère tout en prétendant la sauver. Un tour de force marketing admirable (Curson a fait carrière dans la publicité), certes, mais il en faut plus pour nous tromper. Préserver la diversité biologique et l’abondance des populations passe par le maintien des processus écologiques dans les milieux naturels ; et pour cela, il faut stopper l’expansion de la civilisation industrielle, la progression de ses routes, de ses centrales énergétiques et de ses usines. Un parc d’attraction et d’élevage ne répond à aucun de ces objectifs. Au contraire, 100 km² de terres seront artificialisés pour l’Arche de Noé avec l’utilisation de béton, de métaux et de verre pour les constructions et infrastructures, ainsi que de multiples autres technologies gourmandes en matériaux et en énergie. Finalement, l’Arche de Noé s’inscrit dans la vision défendue par le célèbre conservationniste kenyan Richard Leakey, ancien patron du Kenya Wildlife Service et « parrain de la nature » de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) : « Les humains ont pratiqué l’élevage de volailles, de moutons, de chèvres et de bovins depuis des temps anciens, et il n’y a aucune raison pour que nous ne puissions pas considérer la faune sauvage comme quelque chose qui doit être géré de manière intensive. Nous devons contrôler la diversité génétique et la santé des animaux. Nous devons gérer la possible interruption de la relation prédateur-proie. Il y a beaucoup de choses que nous devons faire. Et nous sommes forcés de le faire. Éthiquement cela ébranle l’histoire de la conservation, mais je crains que si nous voulons garder certains de ces parcs, il va falloir s’occuper des animaux convenablement, et cela veut dire investir de l’argent dans la gestion et réduire les problèmes qu’ils causent. La présence de la faune sauvage en dehors des parcs va devenir très discutable », souligne de son côté greenwashingeconomy.com.

Moctar FICOU / VivAfrik  

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