Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a indiqué jeudi que l’Afrique avait urgemment besoin d’un plan de relance basé sur un élan écologique. Juliette Biao Koudenoukpo, directrice régionale du PNUE pour l’Afrique, a déclaré que les ravages du changement climatique et de la perte de biodiversité appelaient à une action urgente sur le continent. « Le plan de relance est nécessaire en urgence car le climat, la biodiversité, les écosystèmes et la santé humaine sont pleinement intégrés et interdépendants », a expliqué Mme Koudenoukpo lors d’une réunion virtuelle des principaux groupes et acteurs africains dans un discours lu par Mohamed Atani, directeur de l’unité de communication et d’information au bureau africain du PNUE. Elle a soutenu que les actions des populations devaient être surveillées parce qu’elles influencent l’évolution de la planète et la survie des sociétés. « Nous ne pouvons pas attendre de nos communautés qu’elles continuent de détruire le fondement sur lequel repose notre existence tout en envisageant un avenir stable, sûr et prospère pour les générations à venir », selon Mme Koudenoukpo. « Le monde aura déjà dépassé le seuil limite du réchauffement climatique avec des conséquences probablement désastreuses, surtout pour les pauvres et les personnes vulnérables », a-t-elle poursuivi. Elle a appelé à une action environnementale renforcée pour protéger et restaurer l’environnement, contribuer à la reconstruction sur une base différente et plus saine, améliorer la résilience pour les crises futures et guider le continent sur une voie plus durable. Mme Koudenoupko a assuré que la reprise suite à la crise du COVID-19 offrait, au monde en général et à l’Afrique en particulier, une opportunité historique de transformation réelle. « La pandémie de COVID-19 a prouvé à quel point notre monde est interconnecté et nos systèmes socioéconomiques interdépendants », a-t-elle noté. Elle a incité les participants à la réunion à contribuer à la sensibilisation, à l’éducation, à la mobilisation et à l’engagement des membres de la communauté et des décideurs politiques à tous les niveaux, afin de gérer les questions environnementales émergentes et les chocs imprévisibles en vue d’inverser les tendances actuelles, note xinhuanet.com.
Les aires protégées dans le monde manquent de connexions, affirme une récente étude – mongabay
Une récente étude, publiée dans la revue Nature Communications, a découvert que 9,7 % des aires protégées dans le monde étaient connectées par des terres que l’on considère comme intactes. L’étude a utilisé la base de données de l’empreinte des activités humaines, laquelle cartographie l’impact des activités comme les routes et les terres agricoles, partout sur la planète. D’après la recherche, alors que certains pays ont protégé 17 % de leurs zones terrestres — objectif indiqué dans les objectifs d’Aichi de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique — d’autres, y compris des réserves de biodiversité comme le Vietnam et Madagascar, sont à la traîne, affichant peu ou aucune connectivité dans leurs réseaux de réserves. Les auteurs suggèrent que la recherche pourrait aider à orienter les décisions concernant les zones à protéger et la manière de les relier entre elles, de sorte à donner aux espèces la meilleure chance de survie. Selon une récente étude, les aires protégées dans le monde sont essentiellement un méli-mélo de refuges séparés les uns des autres par l’empiètement de l’activité humaine. Moins de 10 % de ces parcs et réserves sont connectés par un habitat intact, a révélé la recherche, publiée le 11 septembre dans la revue Nature Communications, même s’il existe des possibilités de connexion : plus de 40 % de la surface de la Terre reste intacte. « Ces découvertes m’ont extrêmement alarmée », a indiqué dans un e-mail Michelle Ward, auteure en chef de l’étude et candidate au doctorat à l’université australienne de Queensland. « Ces résultats [signifient] que plus de 90 % des aires protégées sont isolées dans une mer d’activités humaines. Ceci devrait servir d’avertissement pour bon nombre de pays », lit-on dans les colonnes de pfbc-cbfp.org.
L’agriculture peut décimer des habitats critiques et des écosystèmes sains
Certains pays ont augmenté la proportion de leurs terres protégées. Lorsque les terres sont intactes, c’est une bonne chose pour les espèces qui les peuplent, a expliqué Michelle Ward, car elles font office de sanctuaire soustrait à la vague d’exploitation des sols, à l’image de l’agriculture qui peut décimer des habitats critiques et des écosystèmes sains. Pour appuyer ces efforts, un grand nombre de gouvernements s’engagent à suivre l’objectif de conserver, d’ici 2020, 17 % de leurs zones terrestres et 10 % de leurs zones côtières, ainsi que certaines parties de l’océan sous leur contrôle, comme exposé dans les objectifs d’Aichi de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique. Mais toutes les aires protégées ne sont pas sur un pied d’égalité. Si elles ne sont pas reliées à d’autres aires intactes, les écologistes craignent que ces aires ne soient rien de plus qu’une statistique et, qu’à ce titre, elles n’atteignent pas l’objectif d’aider les plantes et les animaux à surmonter les problèmes auxquels ils sont confrontés dans une planète en transformation. « Les paysages connectés garantissent le déplacement des espèces dans un écopaysage », a expliqué Michelle Ward à Mongabay. « Les espèces se déplacent pour de nombreuses raisons, qu’il s’agisse de migrations, d’accouplement, d’éloignement de ses proches pour assurer la diversité génétique, ou encore de fuir une catastrophe naturelle comme un incendie ou suivre leurs climats préférés (surtout avec les changements climatiques actuels induits par l’homme) », ajoute pfbc-cbfp.org.
Moctar FICOU / VivAfrik