RUSAL, l’un des plus grands producteurs d’aluminium au monde annonce l’achèvement et la mise en service d’un nouveau pont routier sur la rivière Samou dans la préfecture de Kindia en Guinée. Le pont automobile sur la rivière Samou long de 65 mètres a été réalisé par la Compagnie de Bauxites de Kindia (CBK, filiale de RUSAL) en vue d’assurer la desserte du gisement de Férifou (mine de Débélé), la source d’approvisionnement de RUSAL en matières premières de qualité pour les prochaines années. La construction du pont a été achevé en un temps record, avec deux mois d’avance sur le planning initial et ce malgré l’état d’urgence COVID-19 en vigueur en Guinée. Les solutions techniques appliquées lors de la construction du pont sur la rivière Samou assureront son exploitation pendant une période d’au moins 35 ans. Les solutions d’ingénierie modernes permettront son exploitation toute l’année, ce qui est surtout précieux en Guinée où la saison des pluies peut durer jusqu’à cinq mois. 13 ponceaux ont été construits afin d’assurer l’évacuation des eaux lors de la saison des pluies. Pour augmenter la résistance de la charpente du pont, les structures métalliques restantes des structures auxiliaires lors de la construction de la jetée du port de Taressa (projet Dian-Dian) ont été utilisées. Lors de la conception et de la construction du pont, outre les aspects techniques, une attention particulière a également été portée aux questions environnementales. Pendant le processus de construction, un suivi systématique de la composition chimique et biologique de l’eau de la rivière Samou a été effectué. Des prélèvements réguliers et des analyses d’échantillons effectués par des employés accrédités du laboratoire certifié ONCQ (Office Nationale du Contrôle de Qualité) lors de la construction, ont confirmé la haute qualité de l’eau de la rivière Samou, ainsi que l’absence d’impact de la construction du pont et des mines de la CBK sur sa composition, informe msn.com.
Développement économique de la région et de la Guinée
Ce projet prend également en compte les intérêts de la population locale, pour laquelle de nouvelles opportunités logistiques s’ouvrent. Le nouveau pont, construit par RUSAL, reliera les coins reculés de la préfecture avec le centre régional de Kindia, ce qui créera des perspectives supplémentaires pour le développement économique de la région et de la Guinée dans son ensemble. A l’occasion de l’ouverture du nouveau pont, Yakov ITSKOV, le Directeur du business Alumine de RUSAL a déclaré : « Grâce à la nouvelle infrastructure de transport, la CBK a obtenu un accès pour développer de nouveaux gisements de bauxite à Kindia, et des opportunités logistiques supplémentaires ont été créées pour l’État guinéen et les autorités locales pour transporter des personnes et des marchandises à l’intérieur du pays. Je suis convaincu que la nature de la coopération mutuellement avantageuse avec la République de Guinée contribuera à améliorer le climat d’investissement dans ce pays et à renforcer la compétitivité de RUSAL en tant que leader de l’industrie mondiale de l’aluminium et l’un des plus grands investisseurs étrangers dans l’économie guinéenne». RUSAL opère en République de Guinée depuis 2001, étant l’un des plus grands investisseurs étrangers dans ce pays. En Guinée, RUSAL possède la compagnie des bauxites de Kindia (CBK), ainsi que le complexe de bauxite et d’alumine Friguia. En outre, RUSAL continue à réaliser un projet d’exploitation du plus grand gisement de bauxite dans le monde Dian-Dian dans la région de Boké. Le volume des réserves prouvées de ce gisement s’élève à 564 millions de tonnes, conclut notre source.
Troubles en Côte D’ivoire : la première mine de bauxite fermée
Les violences électorales en Côte d’Ivoire ont provoqué la fermeture de la première mine de bauxite, un gisement à forte potentialité situé dans le centre-est du pays, épicentre des affrontements qui ont fait 85 morts, a déploré mercredi auprès de l’AFP, le patron de l’usine. « La mine est arrêtée depuis le mois d’août, début des manifestations politiques. Il était prévu de produire 300.000 tonnes pour un chiffre d’affaires de cinq milliards de FCFA (7,6 millions d’euros). On n’a même pas produit un kilo », affirme Moumouni Bictogo, le PDG de Lagune exploitation Bongouanou (LEB), la société exploitante. Il « espère pouvoir reprendre l’activité ce mois de novembre si les routes vers le port d’Abidjan (à 200 km) sont ouvertes et sécurisées », dit-il. La mine qui emploie 200 personnes actuellement vise 1.250 emplois dans son projet de transformation avec une production de 100.000 tonnes de bauxite par mois. « La mine a été la cible d’attaques (…) mais nous avons sauvé le matériel roulant » a souligné M. Bictogo. « Nous avons débuté en 2019 l’exploitation de la mine et on espérait un pic de développement en 2020, malheureusement les événements successifs ont ralenti nos objectifs, notamment les exportations vers les raffineries extérieures » poursuit-il. Bâti sur une superficie de 13.000 hectares, le gisement de bauxite de Bénéné a une potentialité de 245 millions de tonnes. Il est situé entre Daoukro (centre-est), bastion de l’ancien président et chef de l’opposition Henri Konan Bédié, et Bongouanou, ville de l’opposant et ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan. Ces deux villes ont été le théâtre d’affrontements intercommunautaires qui ont fait une quinzaine de morts depuis le mois d’août. En tout, les violences électorales ont fait au moins 85 morts. Le président ivoirien Alassane Ouattara a été réélu le 31 octobre pour un troisième mandat controversé face à une opposition qui a boycotté le scrutin et appelé à la désobéissance civile puis a créé Conseil National de transition (CNT) censé remplacer M. Ouattara. La justice ivoirienne a lancé des poursuites pour « complot contre la sécurité de l’Etat » contre plusieurs leaders de l’opposition, les accusant d’être responsables de violences meurtrières. Un dialogue a cependant débuté avec une rencontre le 11 novembre entre M. Ouattara et Henri Konan Bédié, faisant baisser la tension. Le sous-sol ivoirien contient des minerais très divers comme l’or (cinq mines), le diamant, le fer, le nickel, le manganèse (quatre mines), la bauxite ou encore le cuivre. Seul l’or était jusque-là exploité industriellement. L’activité minière contribue à 5% du produit intérieur brut de la Côte d’Ivoire, a-t-on appris de africaradio.com.
Moctar FICOU / VivAfrik