Les grands enjeux de la biodiversité en Afrique de l’Ouest

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L’Afrique de l’Ouest possède près de 11 % des 12 millions de m² de forêts tropicales denses au monde. Pourtant, ces ressources sont gravement menacées par la déforestation, la dégradation des forêts et la perte de la biodiversité. L’Afrique de l’Ouest est connue pour ses forêts de mangrove, qui apportent de véritables bénéfices économiques à la région. Cependant, au cours de ces 25 dernières années, un tiers des forêts de mangrove ont été décimés alors qu’elles sont vitales pour l’environnement. La destruction massive des forêts de mangrove a pour conséquence d’augmenter l’impact du changement climatique ce qui met directement en danger les sources de moyens de subsistances et donc les vies humaines. On observe bel et bien un manque de rigueur dans l’application des lois et des gouvernances en faveur de la conservation de la biodiversité, mais aussi un manque important de stratégies dans ce processus. De plus, peu d’engagements sont tenus en faveur d’un changement comportemental, ce qui entraîne par conséquent une dégradation et perte de biodiversité importante dans la région. Il est important de rappeler que ces forêts sont pour la plupart transfrontalières. Ainsi, les protections de ces forêts sont à la fois aux niveaux local, national, bilatéral et régional. Quelles solutions pour contribuer à réduire la déforestation, la dégradation des forêts et la perte de biodiversité ? Afin de protéger la biodiversité, certaines initiatives, à la fois régionales mais aussi mondiales, ont été prises. Pour n’en citer que quelques unes : le plan de convergence des forêts de la CEDEAO, la Convention de 1992 sur la diversité biologique, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, l’accord international sur les bois tropicaux… Néanmoins, d’autres solutions sont possibles : nous pouvons également encourager les populations locales à appliquer des mesures d’adaptation au changement climatique, en particulier dans les zones côtières mais aussi encourager le processus de renforcement de la résilience des populations locales ainsi que des écosystèmes vitaux via des programmes mis en place par exemple par l’agence des États-Unis pour le développement international et son programme quinquennal sur la Biodiversité et le changement climatique en Afrique de l’Ouest (WABiCC), renseigne mediaterre.org

Dans le désert, de précieux arbres solitaires

Le nombre d’arbres peuplant l’ouest du Sahara et le Sahel dépasse les attentes des scientifiques. Or ces arbres isolés – non forestiers – jouent un rôle crucial pour la biodiversité. Vus du ciel, ils parsèment le sol en de petites taches sombres, clairsemées, bien loin des masses denses et compactes que dessinent les forêts. Les arbres isolés occupent une place discrète sur nos territoires, et pourtant ils sont plus nombreux que ce que l’on imagine. C’est ce qu’a montré une équipe de chercheurs internationale en s’intéressant aux arbres qui peuplent… le désert. L’équipe dirigée par Martin Brandt, de l’université de Copenhague, et Compton Tucker, de la Nasa, a délimité un périmètre de 1,3 million de kilomètres carrés, couvrant l’ouest du Sahara et le Sahel jusqu’au début de la zone subhumide. Elle s’est attelée à la fastidieuse tâche de répertorier chaque arbre – dont la couronne est supérieure à 3 m2 – présent sur ces terres arides. Et le résultat les a surpris : 1,8 milliard d’arbres ont été localisés, et pourtant pas une seule forêt. « C’est la première fois que l’on est capable de cartographier les arbres un par un sur une zone de deux fois et demie la France », explique Jérôme Chave, directeur de recherche en écologie au CNRS, qui a participé à l’étude. Un travail de fourmi qui a pris plusieurs années. La méthode : la télédétection à très haute résolution. Les chercheurs ont compilé 50 000 images satellites (avec une résolution de 50 centimètres), qu’ils ont analysées grâce à une méthode d’intelligence artificielle. Préservation des écosystèmes, amélioration des sols, mais aussi ressources locales et ombre pour le bétail… Les bénéfices de ces arbres non forestiers sont multiples, a fortiori dans des zones arides. En matière de stockage de CO2, « leur contribution est énorme, pas du tout anecdotique, détaille le chercheur. Toutes les zones boréales de taïga, le sud de l’Afrique australe entre la Namibie et la Tanzanie ou même le Brésil comptent des espaces immenses de « forêts ouvertes », où les arbres sont isolés les uns des autres ». Un capital environnemental dont les États n’ont pas forcément conscience aujourd’hui, faute de données précises. « Même en France, l’inventaire forestier quantifie nos ressources en bois, mais on ne connaît pas précisément le nombre d’arbres… » Or connaître ces ressources à l’échelle mondiale permettra de mieux gérer l’environnement et suivre le changement climatique. « Je suis très confiant dans le fait que d’ici à quelques années, nous pourrons suivre individuellement chaque arbre sur la planète », conclut Jérôme Chave, souligne la-croix.com.

Préservation de la biodiversité en Afrique : programme Youth for Biodiversity pour impliquer la jeunesse%u2009?

Malgré son importance pour la survie des populations et surtout celles les plus pauvres, la biodiversité subit un constant déclin dans le monde et plus particulièrement dans les pays d’Afrique. Les gouvernements et les organisations de la société civile africaine mettent en œuvre des actions pour freiner cette dynamique conformément aux stratégies et plan d’actions nationales de la biodiversité. Cependant, contrairement à la dynamique observée dans les pays développés, la faible implication de la jeunesse africaine dans les initiatives de préservation de la biodiversité est notoire. Afin de contribuer à mettre la jeunesse africaine au cœur des actions de préservation de la biodiversité dans les pays d’Afrique, l’ONG Benin Ecotourism Concern (Eco-Benin) a implémenté de mai à septembre 2020 le programme d’éco volontariat Youth for Biodiversity (Y4B) développé dans le cadre du projet « Engager la jeunesse dans la conservation de la biodiversité par le volontariat environnemental ». Ce projet financé par le Fonds d’Innovation de l’Initiative Germano-Africaine pour la Jeunesse (FI-AGYI) participe à la réalisation des cibles 7 et 3 des objectifs de développement durable 4 et 13 respectivement. Il contribue également à l’aspiration 6 et plus particulièrement à l’objectif 18 (une jeunesse engagée et responsabilisée) de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. L’objectif principal du projet était d’accroitre l’implication des jeunes africains dans la gestion durable de la biodiversité. 557 jeunes venant principalement du Bénin, du Togo, du Burkina Faso, du Mali, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée-Conakry ont pris part au programme Y4B. 46 % des participantes étaient de jeunes femmes et 8 % des personnes en situation de handicap. Le programme était subdivisé en trois phases : Organisation d’un séminaire de formation international en ligne : réalisé sous forme de MOOC, il a permis au participant de mieux comprendre : l’importance de la biodiversité, la Convention sur la Diversité Biologique ainsi que ses mécanismes de mise en œuvre et les stratégies d’implication de la jeunesse ; Coaching des participants : des séances de coaching organisées via la plateforme de conférence en ligne Zoom ont été offertes aux participants. Le but était de les guider dans : la création de groupes locaux de jeunes militants, l’identification, la planification et l’implémentation d’actions communautaires durables pour la préservation de la biodiversité ; Partage d’expériences : au terme de la réalisation de leurs premières actions communautaires, les participants ont réalisé des fiches d’expériences qui ont été mises en ligne, a encore souligné mediaterre.org.

Moctar FICOU / VivAfrik 

1 COMMENTAIRE

  1. Je voudrais signaler quelques petites choses à rectifier dans l’article sur les grands enjeux de la biodiversité en Afrique de l’ouest :
    Superficie des forêts denses tropicales : il aurait fallu écrire 12 millions de km2 au lieu de 1,2 millions de m2.

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