Environnement : Un rideau de verdure pour l’Afrique

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Environ 45 % du continent africain est touché par la désertification. Pour la stopper, un projet colossal a été mis en place : ériger une grande muraille verte. L’initiative, lancée par l’Union africaine en 2007, prévoit la plantation d’arbres à travers le continent, c’est-à-dire sur une distance de 8400 km. S’il est complété, ce mur de verdure s’étendrait donc de l’océan Atlantique à la mer Rouge et traverserait 11 pays, souligne la Convention sur la lutte contre la désertification des Nations Unies. Surtout, cette structure végétale pourrait rendre au sol du Sahel sa fertilité. Le Sahel, zone de transition entre le désert du Sahara et les savanes du Soudan, est en effet particulièrement affecté par la progression du désert, ce qui en fait l’un des endroits les plus pauvres du monde. On estime que 135 millions de personnes ont de la difficulté à s’y nourrir en raison de la dégradation de leurs terres. Le 7 septembre 2020, le premier rapport sur l’avancement de la grande muraille verte a été publié. On y apprend que 17,8 millions d’hectares ont été restaurés jusqu’à présent, la vaste majorité en Éthiopie. Le projet a également bien progressé au Sénégal et au Nigeria. Enfin, la contribution du Soudan, du Burkina Faso, du Mali et du Niger est jugée encourageante, bien que plus modeste. L’initiative a aussi mené à la création de 335 000 emplois. Toutefois, l’objectif de restaurer 100 millions d’hectares d’ici 2030 est loin d’être atteint. Pour y arriver, il faudrait accélérer la cadence et restaurer 8,2 millions d’hectares par année. Le rythme actuel est plutôt de 1,9 million d’hectares par an, a relayé africagreenmagazine.com.

Une approche efficace ?

Selon le Groupe des négociateurs-experts africains, la surface du Sahara a augmenté de 10 % pendant le 20e siècle. La grande muraille verte a-t-elle stoppé sa progression jusqu’à présent, demande le New Scientist? Non, répond Deborah Goffner, une chercheuse qui a étudié le projet. La scientifique souligne certaines lacunes de l’initiative. Notamment, le choix des plantes utilisées pour reboiser le Sahel n’est pas toujours basé sur des arguments solides. Par exemple, certaines régions ont opté pour l’eucalyptus, parce qu’il pousse rapidement. Le problème est qu’il ne contribuera pas à augmenter le rendement du sol. Par ailleurs, les espèces optimales peuvent être très différentes d’un endroit à l’autre. Ainsi, le taux de survie des acacias varie de 20 % à… 90 % selon les régions. De plus, le financement n’est pas à la hauteur du projet. À ce jour, 8 milliards de dollars ont été investis. Selon le rapport, pour atteindre les objectifs de 2030, il faudra débourser 3,6 à 4,3 milliards de dollars américains par an, pour un total de 36 à 43 milliards. Mais les experts s’entendent sur l’importance de continuer le projet. Ne rien faire n’est pas une option, souligne Deborah Goffner. D’ailleurs, d’autres régions du monde ont adopté une stratégie similaire. C’est notamment le cas de la Chine, qui prévoit de travailler jusqu’en 2050 sur sa propre muraille de verdure pour stopper la progression du désert de Gobi, a conclu le média cité plus haut.

Cameroun : la douane saisit 118 défenses d’éléphant à Ambam dans le sud

Les éléments de la douane camerounaise viennent de saisir une cargaison de 626 kilogrammes d’ivoire à Ambam, une localité située au sud du pays, à la frontière avec le Gabon et la Guinée équatoriale. L’Afrique centrale continue d’être l’une des plaques tournantes du commerce illicite de l’ivoire, malgré les interdits nationaux et internationaux. La douane camerounaise a réalisé le 22 octobre 2020 la plus grande saisie de produits de contrebande jamais faite à Ambam, une localité située au sud du pays, à la frontière avec le Gabon et la Guinée équatoriale. Il s’agit de 118 pointes d’ivoire pesant 626 kilogrammes. La cargaison était savamment dissimulée derrière une camionnette en provenance du Gabon voisin. Découverte, les éléments de la douane s’en sont saisis et le chauffeur du véhicule a été mis à la disposition de la compagnie de gendarmerie d’Ambam pour des enquêtes approfondies, le but étant de démanteler tout le réseau qui se cache dernière ce trafic illicite d’espèce protégée. Pour récolter jusqu’à 118 pointes d’ivoires, les braconniers ont dû abattre 59 éléphants, une espèce protégée par la loi faunique camerounaise en vigueur depuis 1994. Elle stipule que toute personne trouvée en possession de tout ou d’une partie d’une espèce protégée est considérée comme l’ayant tuée. Un acte passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 3 ans fermes ainsi qu’une amande dont le montant maximal peut s’élever à 10 millions de francs CFA, soit un peu plus de 15 000 euros. Le commerce international de l’ivoire est également interdit dans le monde depuis 1989, via la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), et dont le Cameroun est signataire. Le commerce illicite de l’ivoire prend de l’ampleur au Cameroun malgré les interdits nationaux et internationaux. Avant la saisie d’Ambam, trois trafiquants d’ivoire ont été appréhendés lors d’une opération coup de poing menée par la délégation régionale des Forêts et de la Faune de la région du Littoral. Et c’est dans cette même région qu’en mars 2020, quatre personnes avaient été appréhendées en possession de 153 pointes d’éléphants. Des saisies récurrentes qui positionnent le Cameroun comme étant l’épicentre du trafic illicite d’ivoire en Afrique centrale. Un trafic qui met les éléphants en voie d’extinction. Selon le « Great elephant census », le plus grand recensement des éléphants d’Afrique publié en 2016, la population de ces pachydermes a diminué de 60 % entre 2002 et 2011 en Afrique centrale et leur déclin se poursuit à un rythme de 8 % par an, la cause principale étant le braconnage, a pour sa part souligné afrik21.africa.

Moctar FICOU / VivAfrik               

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