Dans une nouvelle étude, l’Agence de la transition écologique (Ademe) a caractérisé les « effets rebond » du télétravail, comprenant l’usage de la visioconférence, qui minorent d’un tiers les bénéfices environnementaux induits par cette pratique.
En cette période de crise sanitaire du coronavirus, les Gouvernements recommandent de continuer à privilégier le télétravail, lorsque cela est possible. L’Agence de la transition écologique (Ademe), un établissement public français, a étudié, en juillet dernier, l’impact du travail en ligne à domicile qui a été plébiscité par les salariés pendant le confinement. Dans une nouvelle étude publiée le 22 septembre, l’Ademe prévient toutefois des « effets rebond » qui pénalisent les bénéfices environnementaux de cette pratique. La balance environnementale globale du télétravail augmente de 52 % par jour de télétravail hebdomadaire, si le télétravailleur est en flex office. Cela représente une baisse des émissions carbone de 234 kg eqCO2/an pour chaque jour de télétravail hebdomadaire supplémentaire. Le flex office génère donc un effet rebond positif qui englobe la réduction de l’emprise foncière mais aussi la baisse des consommations énergétiques associées au sein de l’entreprise. Le télétravail réduit également les consommations de « bureaux » (papier, encre, fournitures, gobelets, décoration, vidéoprojecteurs, etc.).
A cela s’ajoute, l’absence de trajets quotidiens pour aller au bureau, principal avantage des télétravailleurs. Un jour de télétravail permet en effet de réduire de 69 % le volume des déplacements du jour. L’Ademe estime que la réduction des trajets domicile-travail génère un bénéfice environnemental moyen de 271 kilogrammes équivalent carbone (kg eqCO2) annuels, par jour de télétravail hebdomadaire.
En revanche, l’Ademe identifie quatre effets rebond directs et « défavorables » qui réduisent en moyenne de 31 % les bénéfices environnementaux du télétravail : les déplacements supplémentaires, la relocalisation du domicile, l’usage de la visioconférence et les consommations énergétiques du domicile. Ainsi, la consommation d’énergie et la sollicitation des serveurs nécessaires aux services de visioconférence génèrent, en moyenne, des émissions de l’ordre de 2,6 kg eqCO2/an, pour un jour de télétravail hebdomadaire. À noter : une minute de visioconférence émet 1g de CO2, souligne l’Ademe. La consommation d’énergie au domicile augmenterait aussi de 20,7 kg eqCO2/an pour un jour de télétravail hebdomadaire.
L’Ademe conclut que les bénéfices environnementaux sont « significatifs et justifient l’encouragement du développement du télétravail». Néanmoins, l’agence prévoit de poursuivre son évaluation des effets rebond à plus long terme.
L’agence a mené une enquête terrain, dans l’hexagone, auprès de 26 organisations françaises comptant 350 000 salariés. Ces entreprises ont été interrogées sur leur politique en matière de télétravail actuelle et future, permettant de caractériser les éventuels effets rebond.