Gabon : le ministre de l’environnement se prononce sur la préservation de la Biodiversité

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ECOFAC, Programme régional financé par l’Union européenne (UE) à travers le PIR FED, avec pour maître d’ouvrage la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) va célébrer prochainement ses 30 années d’activités en Afrique centrale. Il a pour objectif principal la préservation de la biodiversité et des écosystèmes fragiles. 

Le Professeur Lee White, ministre Gabonais des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement, Chargé du Plan Climat, et du Plan d’Affectation des Terres de la République Gabonaise par ailleurs vétéran de la conservation avec une excellente compréhension des réalités environnementales de la sous-région, et connaissant bien le Programme régional ECOFAC depuis la première édition étale sa vision des faits.

Trois axes de développement ont été notamment mis en exergue : la conservation, l’écotourisme et l’aménagement du territoire, mettant en avant la valeur ajoutée du Programme régional ECOFAC dans ces processus.

Le Programme régional ECOFAC, un levier majeur de la conservation

Le Programme régional ECOFAC représente un bon exemple de renforcement de capacités, surtout dans le contexte du changement climatique, précise d’emblée le Professeur Lee White.

Le Programme régional ECOFAC a contribué significativement à l’amélioration du travail de gestion institutionnelle de la biodiversité et environnementale au Gabon, et a aidé à faire connaître encore plus des sites comme le Parc National de la Lopé, qui est entré, aussi grâce au soutien européen, dans le Patrimoine mondial de l’UNESCO.

L’action du Programme régional ECOFAC 6 a été également un vecteur apprécié, qui a amené les autres bailleurs de fonds à s’intéresser à la sous-région sur les questions de conservation de la biodiversité et de protection de l’environnement en Afrique centrale.

Autre exemple concret de la contribution financière et technique du Programme régional ECOFAC à la conservation de la biodiversité est le soutien consécutif des différentes phases du programme à la Station de Recherche du Parc National de la Lopé. Cette station est unique au monde, parce qu’elle récolte les données scientifiques de biologie tropicale depuis plus de 35 ans, pour la valorisation de la biodiversité au Gabon et dans le Bassin du Congo en général. Là aussi, encore une fois, la vision européenne à long terme a joué positivement, en accordant des moyens supplémentaires à la recherche tropicale.

Preuve supplémentaire de l’importance du Programme régional ECOFAC 6 et du financement européen : le Parc national de la Lopé est impliqué dans des initiatives conjointes de la NASA et de l’Agence Spatiale Européenne, pour le suivi des couverts forestiers et la collection des données. Le site de la Lopé a été choisi, entre autres, en raison de la quantité de biomasse qu’il renferme, permettant ainsi une meilleure analyse scientifique des aléas liés au changement climatique.

On ne fait pas de la conservation en quelques années, affirme sans ambages le Professeur Lee WHITE. Il faut une vision à long terme et le développement d’une gestion appropriée, qui permet de prendre en considération tous les aspects de l’environnement. Grace aussi à l’approche visionnaire du Président Ali Bongo Odimba, ainsi que de son prédécesseur Omar Bongo Odimba, et avec l’appui financier de l’Union européenne, le Programme régional ECOFAC6 a joué un rôle essentiel dans la préservation de l’environnement en Afrique centrale. Notre espoir est que l’UE continuera ce financement à la fin de la sixième phase du Programme, afin de pouvoir consolider les acquis pendant de très longues années, indispensables à la conservation.

L’Union européenne a été parmi les premiers bailleurs de fonds dans ce domaine en Afrique centrale. Même si les successives phases du Programme ont connu de différences de modalités de gestion et d’approche de travail dans la mise en œuvre des activités, il a incontestablement représenté un outil de protection environnementale au service des Etats et de développement socio-économique avec l’implication des communautés locales et populations villageoises. Ce développement a été possible non seulement au Gabon, mais aussi d’une manière similaire, dans d’autres pays membre de la CEEAC.

L’écotourisme – future pierre angulaire du développement de Parcs nationaux des Etats de la CEEAC

Le Programme régional ECOFAC6 apporte une contribution importante au tourisme de niche, par exemple l’observation de grands singes au Parc national de la Lopé, en petits groupes ou des touristes individuels.

Ce parc représente un bon exemple du décollage de l’écotourisme dans la région, avec des produits intéressants, nous précise encore le Ministre Lee White, enthousiasmé du potentiel que ces activités pourraient avoir, au service de la durabilité de la conservation. Et d’ajouter que c’est un marché qui monte, prometteur, avec un vrai rôle économique dans les années à venir.

Certes, dans le contexte du Covid19 au Gabon, comme dans toute la sous-région (et au monde entier), le tourisme a été considérablement ralenti et le manque à gagner est notable. Mais ceci est une période transitoire, estime le Ministre Lee White. L’Agence Nationale des Parcs Nationaux du Gabon – ANPN est un vrai acteur de l’écotourisme et c’est un bon moment pour préparer les actions dans un futur proche, avec le Parc national de la Lopé comme bon élève en la matière.

Cette activité à la Lopé s’avère donc un succès, qui pourrait être élargie à d’autres Parcs nationaux du Gabon et non seulement. A cet effet, des synergies sont possibles avec d’autres Parcs nationaux de la sous-région, par exemple des circuits écotouristiques Gabon – Sao Tome, pays insulaire voisin.

L’aménagement du territoire – autre impact positif du Programme régional ECOFAC6

En matière d’aménagement du territoire, le Programme régional ECOFAC6 a également joué un rôle pionnier pour ce volet de la conservation en Afrique centrale, résulte de l’interview avec Professeur Lee White. Le programme a su, au fil du temps, dédier des importantes ressources pour stimuler la protection des aires protégées.

A l’avenir, cette dimension territoriale est appelée à occuper une place prépondérante, pour intégrer dans la conservation des activités qui épousent l’utilisation optimale des dynamiques territoires et des mutations sociales.

Le Ministre Lee White a fait remarquer que l’essentiel des acteurs des aires protégées a bénéficié du renforcement des capacités institutionnelles, administratives et techniques, grâce au Programme régional ECOFAC dans ses différentes phases successives.

Moctar FICOU / VivAfrik

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