Madagascar déplore un manque à gagner de plus de 500 millions de dollars par an sur les ressources halieutiques, a annoncé vendredi 25 septembre 2020 le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Lucien Ranarivelo. Ce manque à gagner est dû « à la pêche illicite sur les aires protégées, les fausses déclarations faites par les navires pêchant sur le territoire et l’absence d’une politique tangible sur la gestion des ressources halieutiques », a-t-il dit lors d’une conférence de presse. Comparé à d’autres pays, Madagascar n’a pas obtenu de gros accords avec les bailleurs pour l’exploitation de ses ressources. Les revenus du pays provenant des ressources halieutiques ont seulement été de 8 milliards d’ariarys en 2018 (environ 2 millions de dollars), alors que la Mauritanie a conclu un accord de 200 millions d’euros avec l’Union européenne rien que pour l’exploitation du thon. L’UE a octroyé seulement 6 millions d’euros à Madagascar pour cinq ans, alors que les Seychelles ont reçu 30 pour l’exploitation du thon pour cinq ans, toujours selon le ministre. En outre, Madagascar possède un seul bateau pour le contrôle de ses côtes et dépend de Maurice et de La Réunion pour l’alerter en cas de pêche illégale dans ses eaux, a ajouté M. Ranarivelo. Dorénavant, Madagascar obligera les personnes qui pêchent dans ses eaux à contrôler le poids exact de leur pêche, car jusqu’ici le pays se contentait des déclarations faites par ces bateaux sans vérifier le tonnage exact de leurs produits. Madagascar cherchera les moyens d’augmenter ses accords avec les bailleurs et aidera les pêcheurs traditionnels en leur donnant des moyens matériels et financiers. Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche élaborera une nouvelle stratégie de concert avec celui de la Défense nationale pour améliorer la sécurité des côtes malgaches. Madagascar possède plus de 5.000 kilomètres de côtes, plus de 1.140.000 km2 de zones maritimes et plus de 300.000 tonnes de produits potentiellement exploitables sur son territoire tels que la crevette, le thon, le crabe et le homard, lit-on dans les colonnes de xinhuanet.com.
Les pêcheurs mi’kmaq ne nuisent pas aux stocks de homard, selon une experte
Une pêche au homard menée par des Autochtones au large des côtes du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse n’est pas la grande menace environnementale décrite par certains, selon une experte des pêches. La pêche controversée lancée par la Première Nation Sipekne’katik dans la baie Sainte-Marie ne risque pas de nuire aux stocks de crustacés de la région, a assuré Megan Bailey, professeure au programme des affaires maritimes de l’Université Dalhousie, dans une récente entrevue. « L’ampleur de la pêche de subsistance telle qu’elle existe actuellement, avec 350 pièges, n’est pas un problème de conservation », a déclaré Mme Bailey. « Avec 350 pièges, si vous multipliez cela par dix, je ne pense toujours pas que ce serait un problème.» Des pêcheurs mi’kmaq disent que des pêcheurs non autochtones les ont menacés et intimidés pour leur pêche hors saison. La Première Nation de Sipekne’katik affirme que des pêcheurs non autochtones ont retiré 350 pièges à homard mi’kmaq de l’eau la fin de semaine dernière, en plus de vandaliser l’équipement et les bateaux. Colin Sproul, président de l’Association des pêcheurs côtiers de la baie de Fundy, a aidé à retirer les pièges. Il a déclaré que la saison de pêche au homard dans la baie Sainte-Marie ne commence que le dernier lundi de novembre afin de permettre aux animaux de se reproduire et de s’assurer que leurs stocks ne sont pas épuisés. Les pêcheurs mi’kmaq invoquent cependant une décision de la Cour suprême de 1999 qui confirme leur droit issu de traités de pêcher pour «gagner modérément leur vie». Ils affirment que le traité reconnaît leur droit de pêcher où ils veulent et quand ils le veulent, indépendamment des règles établies par le gouvernement fédéral, indique msn.com.
Un millier de bateaux de pêche commerciale remontent 350 pièges chaque jour entre novembre et mai
En décembre 2018, 979 permis de pêche au homard avaient été délivrés dans la zone de pêche autour de la baie Sainte-Marie, selon le ministère des Pêches et des Océans, a déclaré Mme Bailey. Ces chiffres montrent que la durabilité des stocks de homard n’est pas menacée, a-t-elle ajouté.« Il y a un millier de bateaux de pêche commerciale qui remontent plus ou moins 350 pièges chaque jour entre novembre et mai», a-t-elle dit. La pêche au homard de la Première Nation de Sipekne’katik, avec sept permis de pêche pour 350 pièges, «équivaut donc à peu près à l’un de ces bateaux commerciaux».Mme Bailey a travaillé avec des pêcheurs mi’kmaq et commerciaux pour ses cours à l’université et a déclaré que la plus grande préoccupation des deux côtés venait d’un manque d’action du gouvernement fédéral. «Aucune des deux parties ne diabolise le secteur de la pêche, qu’il soit autochtone ou non autochtone. C’est vraiment de la transparence et du leadership de la part du gouvernement qui sont nécessaires.»Vendredi, le chef de la Première Nation de Sipekne’katik, Mike Sack, a déclaré que sa communauté s’efforçait d’établir des règlements pour sa pêche. Dans un communiqué de presse, M. Sack a demandé une rencontre avec le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Stephen McNeil, pour discuter de la façon de mieux définir ce qui constitue une «pêche pour une subsistance modérée».M. Sack a indiqué qu’il reconnaît qu’il est actuellement illégal pour les gens d’acheter du homard capturé en dehors du système de permis de pêche commerciale, qui est géré par Pêches et Océans Canada.Cependant, ces règlements vont à l’encontre de la décision de la Cour suprême de 1999, «qui a conclu que les Mi’kmaq avaient le droit légal de pêcher et de faire du commerce en dehors du régime de permis (de Pêches et Océans)».«L’appel d’aujourd’hui est pour un amendement à ce système défectueux qui est une violation directe du droit des Mi’kmaq de faire du commerce et de vendre», a déclaré M. Sack dans des propos relayés par msn.com.
Moctar FICOU / VivAfrik