Le bitume serait une source largement sous-estimée de pollution par les particules fines, selon une étude américaine publiée mercredi 2 septembre dans Nature Communications. En cause, l’émission de composés organiques volatiles et semi-volatiles, sous l’effet de la température et de l’ensoleillement.
Pour évaluer l’effet du flux solaire sur les émissions liées à l’asphalte, les chercheurs américains ont soumis des échantillons d’asphalte routier du monde réel au rayonnement du spectre solaire, y compris les longueurs d’onde ultraviolettes A (UVA) et UVB, dans la même chambre de tube de quartz logée dans un four à température contrôlée et alimenté sans air. « Des conditions représentatives ont été utilisées lorsque le flux solaire artificiel sur les échantillons était établi de telle sorte que l’exposition était similaire ou inférieure aux conditions typiques. L’irradiance solaire artificielle dans nos expériences a été calculée à 50% de l’irradiance solaire de pointe aux latitudes moyennes de la surface de la Terre, permettant ainsi une estimation prudente des émissions avec des émissions plus élevées possibles dans des conditions sans nuages avec une exposition totale au soleil en été » ont-ils assuré.
Résultat des courses entre autres, à l’échelle urbaine, les estimations annuelles des émissions de précurseurs de SOA liées à l’asphalte dépassent celles des véhicules automobiles et augmentent considérablement les estimations existantes provenant de sources autres que la combustion. « Nous avons constaté que l’exposition solaire entraînait une augmentation de près de 300% des émissions totales de l’asphalte routier entre les deux premiers échantillons prélevés dos à dos sans et avec la lumière artificielle du soleil. Les composés contenant du soufre ont affiché la plus forte augmentation (700%), suivis des composés contenant de l’oxygène (400%) et des hydrocarbures (300%) » ont-ils révélé.
Les matériaux à base d’asphalte sont abondants et constituent une source non traditionnelle majeure de composés organiques réactifs dans les zones urbaines, mais leurs émissions sont essentiellement absentes des inventaires. À des températures et des conditions solaires typiques simulant différentes étapes du cycle de vie (c.-à-d. Stockage, revêtement et utilisation), les enrobés de routes et de toitures courants produisaient des mélanges complexes de composés organiques, y compris des polluants dangereux.
Une situation qui interpelle nos gouvernants si l’on sait que « le centre du Sahara oriental – la région la plus aride du globe – par exemple, à cheval entre la Libye, l’Égypte, le Soudan et le Tchad, constitue la partie de la Terre où l’astre brille le plus souvent en moyenne avec près de 4 300 h/an de soleil ce qui représente 97 à 98 % de la période diurne totale, un record mondial. L’intensité moyenne des radiations solaires y dépasse 220 kcal. cm-2. an-113, là aussi un record planétaire. »
Aly Mangassa / VivAfrik