« L’Afrique de l’Ouest sous les eaux ! », s’exclame le site d’information WakatSéra. « Du Bénin au Sénégal, en passant par le Burkina Faso, le Niger et le Nigeria, pour ne citer que ces pays, les eaux en furie n’épargnent rien sur leur passage, endeuillant de nombreuses familles et détruisant habitations et infrastructures publiques. Des inondations meurtrières qui jettent également dans la rue, des sans-abri qui n’ont eu nulle part pour dormir hier, et ignorent où trouver gîte et couvert, aujourd’hui et demain. Plus inquiétant, pointe encore WakatSéra, que ce soit à Ouagadougou, à Niamey ou à Dakar, la générosité du ciel qui a ouvert ses vannes trop en abondance ne faiblit pas. Les experts en météorologie prévoient encore de fortes précipitations dans les jours à venir. »
Alors, « à quand la fin de ces inondations répétées et annuelles ?, s’interroge WakatSéra. Pourtant, elles peuvent bien trouver solution dans la construction de caniveaux non encombrés par les déchets humains, le retour au civisme des populations, l’interdiction rigoureuse de s’installer dans les zones à risque, et surtout la fermeté des autorités, débarrassées de ces mille et un calculs politiciens qui conduisent, chaque année, à l’irréparable. Et on criera encore à l’aide internationale, après soixante ans d’indépendance, pour nous sauver des eaux de pluie ! »
Des « mafias du pompage » ?
Dans certains pays frappés par ce déluge, la polémique gronde… Exemple au Sénégal. « Les fonds annoncés en 2012 ont-ils été investis dans la lutte contre les inondations ?, s’interroge le quotidien Enquête. C’est la question à 750 milliards de francs CFA. Le retour en force des inondations, durant le weekend, conséquences de pluies exceptionnelles, a amené plusieurs Sénégalais à douter de l’effectivité de l’utilisation de cet argent, tant les dégâts orchestrés par les eaux ont été importants à travers le pays. »
En effet, complète 24 Heures, autre quotidien sénégalais, « les inondations causées par les fortes pluies continuent d’alimenter les débats dans le landerneau politique sénégalais. Et c’est Ousmane Sonko, le leader du parti d’opposition Pastef, et sa coalition qui montent au créneau pour faire un diagnostic sans complaisance de la situation et étalent leurs inquiétudes face au plan Orsec. « Nous exigeons, dit-il, la mise en place immédiate d’un dispositif de contrôle indépendant, participatif et rigoureux pour éviter tout détournement de fonds ou de matériel par une mafia du pompage qui profite de la situation pour s’enrichir impunément. Le caractère urgent et catastrophique des situations d’inondation ne doit plus être un alibi aux pratiques de corruption », met encore en garde Ousmane Sonko. »
L’impact des inondations est notable sur les actifs des ménages, sur les habitations, et sur le capital humain et social. Les risques sanitaires s’accentuent sous l’effet de l’infiltration du réseau d’adduction d’eau potable par les eaux usées et à cause de la prolifération des moustiques. Le paludisme, la diarrhée, la dermatose et les maladies respiratoires sont fréquents dans ces zones. De plus, la précarité des installations électriques présente des risques d’électrocution. Les rares équipements sociocommunautaires (école, poste de santé, marché, lieux de culte) accessibles deviennent non fonctionnels. L’accès aux zones d’habitation devient également difficile de par l’impraticabilité des axes secondaires desservant ces quartiers. Tous ces facteurs rendent l’environnement résidentiel inhospitalier.
AM / VivAfrik