Au Togo, une communauté peuhle assure la durabilité de sa terre

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Dans le village de Gbanyangue, dans le canton de Biankouri, les habitants ont décidé de mettre en défens une zone de 10 hectares. Pour assurer la durabilité de cette initiative, ils ont contacté SF2D-S (Solidarité Femmes pour un Développement Durable des Savanes) et un projet vient de débuter, avec l’appui financier de l’Institut de la Francophonie pour le développement durable. Sur le site de l’IFDD, SF2D-S explique: « La zone du projet au nord Togo présente une très forte démographie (240 habitants au Km2) avec une forte pression sur la terre, des ressources forestières, des forêts et des espaces de pâturage extrêmement rares. Les causes résident dans des pratiques non respectueuses de l’environnement, la coupe abusive de bois, la non-préservation de la biodiversité conduisant à des conflits récurrents entre agriculteurs et éleveurs. Ainsi, la transhumance avec ses coûts élevés, taxes, frais de nourriture et de santé de l’éleveur, déplacements, risques de vie, de vol de bétail, tarissements précoces des points d’abreuvement, longue durée de la saison sèche ont conduit la communauté peuhle à initier par leurs propres efforts la mise en défens d’une zone pour la sauvegarde de leur patrimoine traditionnel. » Les Peuhls vivent traditionnellement d’agriculture et d’élevage. Trente-sept ménages (370 bénéficiaires) sont concernés par le projet.  SF2D-S, créée en 2009, ajoute avoir accepté de soutenir « ce projet, en tant qu’association féminine convaincue de la consolidation des actions de gestion de l’environnement dans l’autonomisation de la femme rurale pour laquelle elle lutte nuit et jour dans la région des Savanes au Nord du Togo ». La première action du projet sera d’élaborer une convention locale de gestion de la forêt communautaire, en collaboration avec toutes les autorités concernées. Coupes de bois et feux de brousse y seront interdits. L’objectif est d’y restaurer la biodiversité et mettre en place à terme des activités génératrices de revenus, telles l’apiculture, la production de plantes fourragères et médicinales. L’espace sera aménagé au moyen de diguettes et cordons pierreux afin de freiner l’érosion et mieux conserver l’eau de pluie. Un forage à motricité humaine doit y être construit et géré par le comité de gestion. Il permettra la mise à disposition d’une source d’eau pour les animaux et la production des jeunes plants, ainsi que l’émergence d’eau potable pour les ménages. Deux biodigesteurs doivent aussi voir le jour, alimentés par les boues des vaches. L’énergie générée sera utilisée pour la cuisson des aliments et, pourquoi pas, pour l’éclairage. Le budget nécessaire au projet est de 15000 euros, financé en partie par l’IFDD. Le projet répond à l’objectif 13 des 17 objectifs du  Programme de développement durable à l’horizon 2030 : « Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions », renseigne mediaterre.org.

Marée noire à l’Ile Maurice, au-delà d’un problème environnemental, un problème politique

Des dizaines de milliers de Mauriciens ont manifesté dans la capitale mauricienne, Port Louis, samedi 29 Août pour protester contre la mauvaise gestion par le gouvernement d’une marée noire géante au large de ses côtes dans l’Océan Indien. Il s’agissait de la plus grande manifestation depuis 40 ans. Beaucoup ont appelé le président Roopun et les hauts fonctionnaires à démissionner en raison de l’action gouvernementale lente voire inexistante face à cette marée noire, qui bouleverse non seulement l’économie du pays, fondée en grande partie sur le tourisme balnéaire, mais aussi tout l’écosystème de l’île. La marée noire, qui s’est produite au milieu de la pandémie de coronavirus, a été un coup dur pour le pays qui dépend fortement du tourisme et a laissé un tronçon de 15 km du littoral reconnu comme un lieu majeur de la biodiversité, désormais partiellement recouvert par le pétrole. Cette marée noire s’est produit lorsqu’un navire japonais nommé M V Wakashio a heurté un récif de corail, entraînant un déversement d’hydrocarbures de plus de 1000 tonnes dans l’océan Indien fin juillet. Le navire transportait environ 4 000 tonnes de pétrole. Les experts ont mis en garde contre une catastrophe écologique majeure et ont déclaré que l’impact sur l’île Maurice et son économie dépendante du tourisme pourrait perdurer pendant des décennies. Récemment, plus de 39 dauphins morts se sont échoués sur le rivage et on soupçonne qu’ils auraient pu mourir à la suite de la marée noire. Face à la marée noire et les bénévoles travaillent depuis des jours pour sauver la faune touchée par le déversement et créer des barrières pétrolières de fortune.  Par ailleurs, au-delà des répercussions environnementales de la marée noire sur l’écosystème de l’île, cette marée noire met en lumière un autre problème, étroitement lié à la protection de l’environnement local, à savoir le fait que le gouvernement n’est pas prêt à faire face à une catastrophe de cette ampleur. En effet, des experts ont de ce fait dû lui venir en aide, comme la France, le Japon et le Royaume-Uni et qu’une équipe a été envoyée par l’ONU pour gérer la marée noire. En conclusion, cet exemple nous montre ainsi que, sans la présence d’un gouvernement fort et impliqué dans la gestion environnementale et en faveur du développement durable, des initiatives environnementales locales ne peuvent voir le jour et se concrétiser. Ainsi, cette marée noire, au-delà d’être un problème simplement environnemental, met aussi en avant un problème lié à des questions et préoccupations politiques, et nous montre l’interdépendance qui existe entre l’environnement, sa protection, et la gouvernance du pays, croit savoir sous un autre registre mediaterre.org.

Appel à projets « eau et assainissement » en Afrique francophone

L’agence de l’eau et la Région Auvergne-Rhône-Alpes lancent un appel à projets « Fonds de coopération interrégionale : Projets eau et assainissement en Afrique francophone » dont l’objectif est de soutenir des projets d’amélioration de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, en réponse aux Objectifs de Développement Durables, notamment l’ODD N°6. Lancé pour la première fois en juillet 2020, cet appel à projets s’inscrit dans le cadre d’un partenariat privilégié entre l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et ses collectivités partenaires en Afrique francophone. Toute association du bassin Rhône-Méditerranée, située en Auvergne-Rhône-Alpes et qui souhaite s’investir ou s’investit déjà dans des actions de coopération internationale dans les domaines de l’eau et de l’assainissement, peut prétendre à une subvention. Seront considérés comme prioritaires les projets favorisant l’émergence de nouvelles coalitions d’acteurs entre ONG et entreprises afin de promouvoir des solutions innovantes et adaptées aux besoins des territoires en développement. Cet appel à projets est ouvert jusqu’au 30 septembre 2020, lit-on dans les colonnes de sauvonsleau.fr.

Moctar FICOU / VivAfrik                                       

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