Halte à la pollution de l’environnement. C’est le mot d’ordre des milliers de manifestants du Haut-Nil réclamant depuis lundi 24 août 2020 l’arrêt de la pollution des eaux et des sols par les producteurs de pétrole de la région de Palouch et Melut. Selon les contestataires, la pratique des compagnies pétrolières nuit gravement à leur santé. Ils demandent aussi à Juba une meilleure répartition des recettes pétrolières.
Depuis le début de la semaine dernière au Soudan du Sud, les populations riveraines des champs de Palouch et Melut, manifestent contre la pollution de l’environnement causée par les sociétés pétrolières et la faible redistribution de la manne pétrolière, aux populations. Ils ont bloqué les accès aux bureaux de la Dar Petroleum Operating Company (DPOC) qui opère sur ces champs, fermé les routes qui mènent à Palouch dans le Haut-Nil et bloqué la piste d’atterrissage de la zone.
Rappelons que début 2020, plusieurs rapports ont montré que l’industrie pétrolière locale laisse ouvertes des centaines de fosses à déchets toxiques non loin des habitations. Ces déchets qui contenaient des produits chimiques, des métaux lourds, dont l’arsenic, le mercure et le manganèse, polluent abondamment l’eau et le sol. Par conséquent, on note des malformations congénitales « alarmantes » dans la zone, de nombreuses fausses couches et d’autres problèmes de santé chez les habitants de la région.
Par ailleurs, les manifestants estiment que les 3 % des recettes pétrolières allouées à la région sont insuffisants.
« L’environnement est contaminé, ce qui entraîne de nombreuses complications sanitaires. Les habitants sont censés bénéficier du pétrole produit de leur région. Depuis 1997, cela fait maintenant plus de 20 ans que le pétrole est foré, mais il n’y a pas de bonnes écoles, pas d’eau potable, pas de routes, pas d’hôpitaux et rien de bon pour les habitants », a regretté un manifestant.
Le gouvernement n’a pas encore officiellement réagi à cette situation.
Moctar FICOU / VivAfrik