Il y a quelques années, le Gabon a mis en œuvre une politique de délégation de pouvoir aux communautés rurales pour une gestion durable des forêts. En effet, 2013 est l’année d’’attribution des premières forêts communautaires, l’objectif est la gestion des ressources naturelles par la communauté tout en améliorant leurs conditions de vie et assurer le développement du village. Ainsi, par cette délégation de pouvoir, l’Etat veut répondre aux défis actuels de la foresterie participative qui prône l’implication des populations rurales dans la gestion de la ressource forestière.
Cependant, les retombées économiques d’une forêt communautaire pourraient ne pas bénéficier aux ayant droits si rien n’est fait dans les prochaines semaines. Les ressortissants des villages Ebéa-Ngomessi, Abong-Awoum, Mekogo et Otouma sont victimes depuis plusieurs mois d’une machination qui serait l’œuvre d’un député Président-directeur général (PDG) du siège Okala-Lalara. Ce dernier tenterait t’intimider les villageois pour s’accaparer des retombées économiques de cette partie de la forêt gabonaise.
Les villageois de cette partie du Gabon réclament depuis déjà sept mois l’arbitrage des ministères de l’Intérieur, des Eaux et Forêts et du Développement local au sujet de la forêt communautaire dénommée « Okala Perspectives Forêts ». Elles veulent que les décisions prises initialement par le Chef de l’Etat et son gouvernement soient tout simplement respectées, a indiqué gabonews.com.
En effet, il y a quelques mois, le 2 février 2020, un président issu d’un groupe minoritaire avait été élu, la majorité avait alors dénoncé cet état des faits, pour non-respect des statuts en vigueur. Dans cette même période, le Directeur général des Forêts saisi, il va alors examiner les décisions, en raison de sa compétence sur les forêts communautaires. Le 23 mars 2020, le gouverneur de la Province du Woleu-Ntem est aussi saisi pour dénoncer la tentative du Préfet sortant du Département de l’Okano qui veut absolument imposer un président ouvertement contesté par la majorité des villageois.
Le dossier étant désormais entre les mains des Autorités Compétentes après être passé entre les mains du Gouverneur, qui avait demandé au Préfet de l’Okano de cesser « les manigances », suit son cours. Mais hélas, le Préfet ne l’aurait pas entendu de cette oreille, il aurait alors demandé à informer les populations qu’il procéderait à l’installation du président « frauduleusement élu ». C’était le vendredi 10 juillet 2020.
Après cela, poursuit le média gabonais, le collectif des populations, composé de 128 signataires ont dénoncé cette « manigance » par le biais d’un courrier adressé au Directeur Général des Forêts et le SG de Province, qui sont alors intervenus en interpellant le Préfet sur le procédé illégal et non-conforme qu’il était en train de mettre en place, lui signalant par la même occasion que le dossier suivait son cours auprès des Autorités Compétentes.
Depuis lors, selon certaines sources proches de ce contentieux, le dénommé Mba Nzeng Léon, résident du village Ebéa-Ngomessi aurait été arrêté. Ce citoyen gabonais ferait partie du collectif des habitants qui réclameraient les retombées des forêts communautaires. Cette arrestation émanerait du Procureur sortant de la ville d’Oyem, sieur Ondo Mfoume Rodrigue. Toujours selon ces sources, ce serait le député PDG du siège Okala-Lalara qui serait derrière cette sombre affaire.
Ces citoyens, originaires des villages Ebéa-Ngomessi, Abong-Awoum, Mekogo et Otouma interpellent le Gouvernement sur les « manigances » de ces « malfrats » qui s’interposent dans les décisions gouvernementales. La forêt communautaire devrait bénéficier à qui de droit, et non à des tierces personnes qui veulent juste s’accaparer des retombées financières.
Moctar FICOU / VivAfrik