La déforestation continue de suivre une trajectoire ascendante dans le monde d’année en année. D’après une chercheuse du World Resources Institute, la planète terre a perdu l’équivalent d’un terrain de football de forêt toutes les 6 secondes en 2019. Cette perte des forêts représente, au cours de l’année finissante l’équivalent des émissions annuelles de 400 millions de voitures.
La chercheuse dont les propos ont été relayés par Curioctopus, ajoute que 11,9 millions d’hectares de forêt ont été rasés l’année dernière afin que l’homme puisse mener à bien ses activités. Les raisons sont diverses, mais principalement, la déforestation permet à l’Homme d’avoir de l’espace pour l’élevage, l’industrie, ou l’agriculture intensive. La superficie perdue correspond au couvert forestier tropicale primaire qui abrite la plupart des espèces de la faune et flore de la planète et jouent un rôle important dans la régulation du climat.
Une telle situation regorge de lourdes conséquences sur l’équilibre naturel et la biodiversité. C’est dans cette perspective que le rapport du World Resources Institute indique que 1,8 gigatonne d’émissions de dioxyde de carbone sont associées à la perte de forêts primaires en 2019, soit l’équivalent des émissions annuelles de 400 millions de voitures.
Les données recueillies depuis 2001 indiquent une augmentation globale de la déforestation des forêts primaires en 2019 par rapport à l’année dernière. Cela marque la fin du déclin de la déforestation de deux années précédentes et qualifie 2019 de la pire année en matière de perte de superficie de forêt primaire depuis le début du siècle. Le Brésil, Le RDC et l’Indonésie se retrouvent en tête de liste quant à la perte du couvert forestier primaire, suivi de près par la Bolivie, le Pérou et la Malaisie. Mais les données montrent également une réduction de la déforestation en Colombie, à Madagascar, au Ghana et en Côte d’Ivoire.
Le Brésil, indexé du doigt
Le Brésil est le premier pays tropical à avoir perdu le plus de forêts primaires en 2019 (avec plus d’1,3 million d’hectares), loin devant la République démocratique du Congo (475 000) et l’Indonésie (324 000). À lui seul, le Brésil est responsable de plus d’un tiers de la perte totale de forêts primaires tropicales humides dans le monde. Un triste constat, sachant que la forêt amazonienne est l’une des trois plus grandes forêts primaires du monde avec 550 millions d’hectares de superficie. Elle produirait entre 20 % et 6 % de l’oxygène dans le monde. L’Amazonie est également le lieu d’habitation de nombreux peuples indigènes. En plus de mettre à mal la biodiversité, la déforestation menace également ces êtres humains vivants en harmonie avec la forêt.
Une prise de conscience est nécessaire, mais n’est malheureusement pas encore d’actualité. L’année dernière, le gouvernement bolivien a assoupli les restrictions sur le brûlage contrôlé des forêts pour promouvoir l’expansion de l’agriculture, explique le rapport. Les gouvernements devront prendre de véritables mesures pour protéger de manière plus efficace la nature.
Moctar FICOU / VivAfrik