La célébration de la26ème édition de la journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse le 17 juin 2020 a été l’occasion pour le maire de la commune de Mbao, Abdoulaye Pouye de rappeler que Macky Sall, président de la République avait proposé aux sénégalais le « programme Plan Sénégal émergeant (PSE) vert ou la reforestation durable » afin d’endiguer ce fléau.
La première édition est instituée en 1994 par l’Assemblée Générale des Nations Unies dans le seul but de renforcer la sensibilisation mondiale sur la lutte contre la désertification des terres et d’attirer l’attention sur la mise en œuvre de la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par ce phénomène, notamment en Afrique.
« Ce programme a pour ambition de lutter contre la désertification en reverdissant le pays dans ses villes et ses campagnes. Pour sa matérialisation, l’Agence sénégalaise de la reforestation et de la Grande Muraille verte a été créée et placée sous la tutelle du Ministère de l’Environnement et du Développement durable, a-t-il confié, précisant que notre pays a célébré cette journée dans un contexte particulier marqué par la propagation de la pandémie du Covid-19.
Les terres arables du Sénégal continuent à se rétrécir. Ainsi, les spécialistes relèvent que 34 % d’entre elles sont affectées par la désertification impactant les spéculations pluviales comme le mil et l’arachide qui enregistrent respectivement des pertes de 26,36% et de 21,56% ainsi que les écosystèmes forestiers.
Le rythme de l’avancée du désert est inquiétant et le Sénégal n’est pas épargné par le phénomène. Les chiffres font froid dans le dos puisque les terres arables continuent à se rétrécir. En effet, à l’instar de la communauté internationale, le Sénégal célèbre aujourd’hui la Journée mondiale de la lutte contre la désertification dont le thème porte sur les liens entre la consommation, la production et la terre d’où le slogan : «Aliments-Fourrage-Fibres : production et consommation durable».
L’ONG Enda Energie qui s’engage dans la lutte contre la désertification déplore le fait qu’ « au Sénégal, les terres arables continuent à se rétrécir et on estime que 34% des terres sont affectées par la désertification (CSE, 2011). Cette dégradation des terres se reflète par la diminution des rendements des cultures».
La progression du désert a fait que « les spéculations pluviales comme le mil et l’arachide enregistrent respectivement des pertes de 26,36% et de 21,56%.Il en est de même pour les écosystèmes forestiers dont les pertes sont estimées à 30,88% pour les plantations de gommier, 25,27% au niveau des steppes et 16,47% au niveau des savanes (ELD Initiative 2019)», lit-on dans une note de l’ONG.
La situation du Sénégal rejoint le constat global sur le rythme non viable de la transformation et de la dégradation des terres nuisant à la production, aux écosystèmes et à la biodiversité. « Plus de deux milliards d’hectares de terres auparavant cultivables sont dégradées. Plus de 70 % des écosystèmes naturels ont été transformés. Ce chiffre pourrait grimper jusqu’à 90 % d’ici à 2050 », rapporte la même source.
Selon les prévisions, d’ici à 2030, la production alimentaire nécessitera plus de 300 millions d’hectares de terres supplémentaires. « Dans le même laps de temps, l’industrie de la mode devrait utiliser 35 % de terres supplémentaires, soit plus de 115 millions d’hectares », précise-t-on dans le document.
C’est cette une situation alarmante qui a poussé le Secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), Ibrahim Thiaw, à tirer la sonnette d’alarme. « Si nous maintenons nos habitudes excessives de consommation, exigeant une constante croissance de la production, nous épuiserons les ressources de la Terre au moment où nous en avons le plus besoin. Il faut faire de meilleurs choix alimentaires afin de contribuer à la protection et la restauration des terres », prévient-il.
Pour contribuer à la lutte contre la désertification, Enda Energie va s’appuyer sur le programme de bonne gouvernance écologique dans l’Entente intercommunale de la Petite Côte pour une Gestion intégrée des zones côtières (EIPC- GIZC).
Ainsi, pour marquer cette journée, elle va effectuer des reboisements dans des établissements et sites publics de la localité.
Moctar FICOU / VivAfrik