Les rideaux sont tombés sur la 3ème édition des Panafricaines au Maroc

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Plus de 300 femmes journalistes issues de tous les pays du continent africain ont bouclé les travaux de la 3ème édition du forum « Les Panafricaines » samedi 7 mars 2020 à Casablanca au Maroc à la veille de la Journée internationale des femmes. Les participantes ont échangé autour d’une thématique forte, « urgence climatique : les médias acteurs du changement ».

Initié par le Groupe 2M en 2017, « Les Panafricaines » est un réseau de femmes journalistes africaines dont les membres sont issues des 54 pays du continent africain. Il a pour ambition de s’ériger en véritable force de proposition citoyenne et influer sur les organisations médiatiques essentielles à une diffusion efficace et puissante de l’information.

La séance plénière a été consacrée à la session de restitution qui a permis aux cheffes d’ateliers, accompagnées des experts encadrants, de présenter un plaidoyer en faveur de la thématique qu’elles ont choisi de porter. Soutenus par des projections de vidéos-témoins, ces plaidoyers ont permis de mettre en avant les différentes pistes d’action privilégiées par les participantes du Forum.

La veille, sept ateliers avaient ainsi permis aux Panafricaines, accompagnées d’experts, d’aborder les différentes facettes de l’urgence climatique.

Le premier atelier a traité de la thématique : « Réussir la transition énergétique de l’Afrique : enjeux et défis ». Les échanges ont été conduits par Abderrahim Ksiri, Coordinateur National de l’Alliance pour le Climat et le Développement Durable. Durant la restitution, il a déclaré « qu’environ un milliard de personnes, soit 13 % de la population mondiale, vivent encore sans électricité aujourd’hui. En Afrique, un habitant sur trois dans les zones rurales n’a pas accès à l’électricité. »

Le deuxième atelier a été organisé autour du thème « Les défis d’une gestion rationnelle des ressources hydriques ». Fouad Amraoui, Professeur de l’Enseignement Supérieur, a souligné « qu’un tiers de la population africaine, soit 330 millions de personnes, n’ont pas accès à l’eau potable. Presque la moitié des Africains souffre de problèmes de santé dus au manque d’eau potable. »

Le troisième atelier avait pour thème « L’agriculture durable : une économie verte pour l’Afrique ». L’accompagnatrice, Fettouma Djerrari Benabdenbi, co-fondatrice du Mouvement Terre et Humanisme au Maroc a insisté sur le fait que « l’agriculture africaine est un secteur vital qui concentre un nombre très important d’emplois directs et qui génère les revenus de près de 70 % de la population africaine. »

Le quatrième atelier a permis de traiter le thème « Impact Sanitaire des Changements Climatiques, quelle stratégie adopter ? ». L’occasion pour Rachid Wahabi, Chef de la Division Santé Environnement au Ministère de la Santé de souligner que « le changement climatique impacte directement et indirectement la santé humaine. Cela se manifeste d’une part par les catastrophes naturelles qui engendrent des blessures et des décès, et d’autre part, par la malnutrition et la maladie. »

Le cinquième atelier a apporté des éléments de réponse à la question « Quel développement durable pour les villes africaines ? ». Mohamed Nbou, Conseiller spécial du secrétaire général de CGLU (Cités et Gouvernements Unis) Africa Climate Task Force, a déclaré : « Les villes africaines sont des bassins de problèmes mais aussi de solutions. Dans le monde, les villes consomment actuellement les deux tiers de l’énergie et sont responsables de plus de 70 % des émissions de carbone. »

Avec pour thème « La gestion des déchets, levier décisif de lutte contre les changements climatiques », le sixième atelier a été encadré par Ana Lê Moraes Rocha, Directrice Exécutive de Nipe Fagio, organisation tanzanienne pionnière en matière d’environnement et de gestion des déchets en Tanzanie. Durant la session de restitution, elle a souligné que « la mauvaise gestion des déchets nuit aux populations les plus vulnérables. Plus de 90 % des déchets brûlés ou déversés dans des décharges sauvages concernent des pays à faible revenu. »

Le septième et dernier atelier a pris la forme d’un groupe de travail itinérant, dans l’objectif de réunir les différentes propositions émises par les Panafricaines, et réfléchir à leur mise en application de manière effective. Aziz Diouf, Président du Réseau Marocain des Journalistes en énergie et développement durable a souligné que « quelles que soient les recommandations formulées par chacun des ateliers organisés autour de la problématique des changements climatiques, il est essentiel que l’ensemble de ces recommandations puissent faire l’objet d’une réflexion approfondie dans leur mise en œuvre. »

Les Panafricaines ont ensuite procédé à un vote électronique afin de hiérarchiser les priorités du plan d’actions 2020. Ce suffrage a permis de placer la thématique des « médias acteurs du changement » en tête des priorités pour l’année, avec 24 % des voix. L’impact sanitaire des changements climatiques a été la deuxième thématique la plus plébiscitée (19 %), suivie de la question de la gestion des ressources hydriques (15%), et de la problématique de la gestion des déchets (13 %). Le thème du développement durable dans les villes africaines est arrivé en cinquième position (10 %) suivi, ex-aequo, des défis et enjeux de la transition énergétique de l’Afrique et du thème de l’agriculture durable (8% chacun).

La troisième édition des Panafricaines s’est achevée sur un mot de Samira Sitail, membre du Comité Permanent des Panafricaines, qui a déclaré : « aujourd’hui, nous sommes obligés en tant que membres de la société civile de réussir là où les organisations politiques et gouvernementales ont échoué. Nous sommes tous différents et, en même temps, tous semblables. En tant que journalistes, nous affrontons les mêmes problèmes et difficultés. Nous partageons également la même énergie et le même désir de faire avancer l’Afrique. Soyons unis, c’est l’union qui fera notre force. »

Initié par 2M en 2017, « Les Panafricaines » est un réseau de femmes journalistes africaines dont les membres sont issues des 54 pays du Continent. Ce réseau a pour ambition de contribuer à une plus grande responsabilité des médias africains dans le traitement des questions centrales qui intéressent les opinions publiques du continent. Ce réseau s’assigne également comme mission de constituer une véritable force de réflexion et de proposition.

Moctar FICOU / VivAfrik             



1 COMMENTAIRE

  1. La question centrale par excellence qui intéresse les peuples en Afrique, c’est à dire, qui les affecte, est la politique. La politique, c’est à dire, l’acte par lequel les hommes agissent et l’acte sur lequel les hommes agissent. Tous les thèmes abordés renvoient à des questions qui se posent dans une structure, ils touchent dès lors, la question du leadership, plus précisément celle de la personnalité et du caractère du leadership. Car, le noble rôle que s’assigne ce réseau de journalistes africaines, n’est pleinement possible que dans une structure où la politique perçoit ce rôle comme complémentaire, comme une valeur ajoutée.

    Dans cette perspective, elles peuvent également procéder à un vote électronique afin de déterminer le ou les leaders politiques du continents qui, par le pouvoir de la volonté, façonnent des structures qui sont conditions de possibilité du rôle que s’assigne ce réseau de journalistes, auxquels il adresse ses remerciements.

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