Forte du travail collectif engagé au plan national depuis 1 an, la France, via AFNOR, propose à l’ISO, l’Organisation internationale de normalisation, d’engager la création de normes internationales sur la biodiversité. Le 27 janvier, à l’occasion de la venue en France de Eddy Njoroge, nouveau président de l’ISO, Olivier Peyrat, directeur général d’AFNOR, a remis officiellement la proposition française de créer un comité technique international sur la biodiversité. Une initiative qui intervient dans la perspective de la COP 15, qui se tiendra à Kunming en Chine en octobre 2020, où sera fixée la trajectoire mondiale en termes de biodiversité pour les dix prochaines années. Pour certains, la biodiversité est ce qui donne son cachet à un paysage, son identité à un terroir. Pour les scientifiques, le terme recouvre l’ensemble des espèces d’un écosystème et leurs interactions. Une entreprise y voit surtout une source de matières premières indispensables à son activité. « L’enjeu de la biodiversité ne sera pleinement partagé qu’à partir du moment où les initiatives ont des dénominateurs communs, tels que les normes internationales le permettent. Nous souhaitons engager ce projet avec les acteurs socio-économiques de tous les pays volontaires pour dépasser les approches nationales », résume Olivier Peyrat, directeur général d’AFNOR. Vocabulaire commun, exigences sur la méthode, outils pour structurer des actions à l’échelle d’un territoire ou pour une entreprise qui dépasse les frontières, renseigne mediaterre.org.
164 pays pour coproduire des normes voulues
Les normes internationales qu’ambitionne de faire naître la France auront vocation à favoriser la prise en compte de la biodiversité et la mise en œuvre de mesures de protection dans tout projet. Elles faciliteront aussi le dialogue entre différents acteurs impliqués, publics et privés, dès la phase de travail sous l’égide de l’ISO, cette ONG réunissant 164 pays pour coproduire des normes voulues, coécrites et régulièrement mises à jour par les acteurs concernés. Plus de 20 organisations françaises sont déjà mobilisées pour prendre part à ce projet international, au sein de la commission biodiversité d’AFNOR : Etat et agences publiques, entreprises, représentants de la profession du génie écologique, organisations non gouvernementales pour l’environnement, consommateurs, collectivités territoriales, élus. L’ISO apportera une réponse à la proposition de la France d’ici mai 2020. Si la réponse est positive, un appel à participation sera lancé. AFNOR accompagne et soutient aux plans international ou européen les stratégies offensives et défensives des champions français en les aidant à conjuguer innovation et normalisation. Prendre les devants en proposant la création de normes volontaires est une action d’influence positive. Cela a par exemple été le cas en 2019 sur la question de l’économie circulaire : plus de 60 pays sont aujourd’hui engagés via l’ISO pour élaborer des cadres de référence, des recommandations, des outils d’aide et des exigences pour mettre en œuvre ce modèle économique. AFNOR figure dans le top 6 des contributeurs de l’ISO, selon le classement établi par l’organisation elle-même. Cette position lui donne droit de participer de façon permanente aux instances de gouvernance de l’organisation internationale, ajoute le média français.
Environnement et jeunesse : la société civile tunisienne mobilisée
En Tunisie, la jeunesse et l’environnement prennent une place de plus en plus importante au sein de la société civile. Deux thématiques également priorisées par l’Agence française de développement (AFD), comme le montre ce reportage photo au centre de la Tunisie illustrant dix initiatives locales portées par des Organisations de la société civiles partenaires. L’Association des jeunes agriculteurs de (AJA) Sned a été fondée en 2012 par des jeunes diplômés au chômage, dans l’objectif d’encourager les jeunes à s’investir dans l’agriculture, d’améliorer leurs pratiques et de fédérer un réseau. L’AJA rassemble désormais 200 agriculteurs dont 90 % sont des nouveaux agriculteurs. Grâce à l’AJA, Chams Edine, jeune serveur dans un restaurant sur la côte tunisienne, a fait le choix de rentrer à Sned pour s’occuper des 17 hectares d’exploitation agricole de sa famille. Depuis il a créé trois emplois pour la culture des oliviers, des amandiers et le maraîchage, et parvient à générer des revenus suffisants. Grâce au partenariat avec l’association Agriculteurs français et développement international (AFDI) soutenue par l’AFD, l’AJA est appuyée depuis 2015 pour développer des nouveaux projets tels que la culture des fleurs de souci en lien avec un laboratoire pharmaceutique des Pays de la Loire, qui utilise ces fleurs à des fins médicales. L’Association de sauvegarde de l’oasis de Chenini (ASOC) protège depuis 2015 l’oasis de Chenini Gabès qui alimente en fruits et légumes la région de Gabès. L’oasis est exposée depuis des années à de nombreux dangers : érosion des ressources naturelles, concurrence pour l’approvisionnement en eau et baisse de la nappe phréatique, urbanisation, pollution, abandon des terres. L’association sensibilise les agriculteurs de la région à la préservation de la biodiversité avec la création d’un jardin de la biodiversité reconstituant l’ensemble de la flore de l’oasis d’antan, ainsi qu’à la gestion des ressources naturelles grâce à des formations sur la gestion de l’eau pour l’irrigation ou la fertilité des sols, indique afd.fr.
Moctar FICOU / VivAfrik