L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a profité de la tenue de la 25ème Conférence des parties à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP25) à Madrid en Espagne pour indiquer que l’année 2019 vient clore une décennie d’une « chaleur exceptionnelle ». Selon les Nations unies, 2019 pourrait même être la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée.
Ce record de plus vient s’ajouter à la longue série de mauvaises nouvelles pour le climat. La semaine dernière, l’ONU annonçait déjà des concentrations record de gaz à effet de serre dans l’atmosphère en 2018. Sans aucun signe de ralentissement. Aujourd’hui, les Nations unies confirment que ce qui se dessine, c’est le scénario du pire : accélération de la fonte des glaces, élévation du niveau des mers, acidification des océans.
Sur les dix premiers mois de l’année, la température moyenne a été plus élevée d’environ 1,1°C comparé à la période pré-industrielle. C’est-à-dire le milieu du XIXe siècle.
Un autre chiffre permet aussi de mesurer l’ampleur du phénomène : sur les 10 millions de personnes qui ont été déplacées entre janvier et juin 2019, 7 millions l’ont été à cause d’événements climatiques extrêmes comme les ouragans et les inondations.
2019, année noire pour le climat. Ce ne sera sans doute pas la dernière. Au rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre, on se dirige vers 3 à 5 degrés en plus à la fin du siècle. Très loin donc de l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement à 1,5 degré. « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » avait dit Jacques Chirac. Ce que dit l’ONU aujourd’hui, c’est qu’en plus, nous jetons de l’huile sur le feu.
Moctar FICOU / VivAfrik