Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres a reconnu que les efforts fournis par la communauté internationale dans lutte contre le changement climatique ont été insuffisants pour atteindre les objectifs fixés dans l’Accord de Paris sur le climat.
Alors que, ce lundi 2 décembre 2019 au Palais des congrès de Madrid en Espagne la 25ème Conférence des parties à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP25), M. Guterres a confirmé dimanche 1er décembre de l’année en cours que celle-ci allait se hisser dans le top 5 des années les plus chaudes.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a ainsi dénoncé un manque de volonté politique en préambule de la COP 25. Confirmant que 2019 allait se hisser dans le top 5 des années les plus chaudes. Il a dressé une liste des autres effets dévastateurs et meurtriers du changement climatique : hausse du niveau des océans, fonte des calottes polaires, sécheresses.
« Depuis de nombreuses décennies, l’espèce humaine est en guerre contre la planète et la planète est en train de se défendre. Nous devons arrêter notre guerre contre la nature, et la science nous dit que nous pouvons y arriver. Nous devons limiter la hausse des températures mondiales à 1,5 degré Celsius, atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 et réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45 % par rapport à 2010 d’ici à 2030 », a-t-il martelé.
Poursuivant son speech, il poursuit : « soyons clairs : jusqu’à présent, nos efforts pour atteindre ces objectifs ont été tout à fait insuffisants. Les engagements pris à Paris amèneraient quand même à une hausse des températures de trois degrés, de nombreux pays ne respectent même pas ces engagements ».
« Ce qui manque toujours, c’est la volonté politique, la volonté politique de mettre un prix sur le carbone, d’arrêter les subventions sur les combustibles fossiles, d’arrêter la construction de centrales au charbon à partir de 2020, de taxer la pollution au lieu de taxer les personnes. Il suffit d’arrêter de creuser et de forer, et tirer parti des vastes possibilités offertes par les énergies renouvelables et les solutions fondées sur la nature. »
Cette COP 25 ne suscite pas un grand enthousiasme en Espagne. Pas non plus un rejet, mais plutôt de l’indifférence même si, bien sûr, à Madrid, on se montre fier que leur ville ait pu organiser en si peu de temps un sommet qui en général nécessite de longs mois de préparation.
C’est d’ailleurs un paradoxe, il y a d’un côté l’efficacité logistique et organisationnelle, et de l’autre une ville et un pays qui ne sont pas particulièrement en pointe quant à la prise de conscience environnementale.
En Espagne et à Madrid, le discours critique, voire sceptique, serait même en vogue. « Je sens qu‘il y a une manipulation excessive sur le changement du climat. Je crois certes qu’il faut chercher la durabilité, mais je pense que c’est très manipulé », a estimé José Maria, ingénieur.
Il y a aussi bien sûr des personnes très concernées et persuadées que c’est le grand débat du moment. Ils savent qu’après les accords de Paris, la rencontre de Madrid est importante pour mesurer l’engagement des Etats à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Or l’Espagne n’est pas précisément un modèle en la matière, se désole Inmaculada, pharmacienne. « L’Espagne est une référence sociale, mais pas politique. Nous ne sommes pas un pays qui sait légiférer pour tenter d’entraver le changement climatique », dit-elle. Tandis que le chef du gouvernement Pedro Sanchez tente pourtant de faire passer le message inverse, le maire de Madrid, José Luis Almeida parle de faciliter l’accès des véhicules dans le centre-ville.
Moctar FICOU / VivAfrik