La cérémonie de clôture de l’atelier technique de sensibilisation et de réflexion autour de «La déclaration de principes tripartites sur les entreprises multinationales et la politique sociale », a eu lieu le jeudi 10 octobre 2019 à Ouagadougou. Au cours de la cérémonie, le vice-Président Dr Jean Baptiste YAMEOGO, représentant le Pr Domba Jean Marc PALM, Président du Haut conseil du dialogue social (HCDS), a remercié les participants qui ont, de par leurs contributions, permis de proposer des axes d’un plan d’actions pour la promotion et l’application de la déclaration au Burkina Faso. Il a également remercié l’Expert du BIT et le Secrétaire administratif permanent du CTDS de l’UEMOA pour leurs accompagnements inestimables. Le plan d’actions se décline en trois principaux axes : études ; promotion ; suivi et mise en œuvre. L’axe relatif aux études permet de faire la cartographie des opérations des entreprises multinationales (EMN) au Burkina Faso et de mener une étude sur leurs pratiques de la responsabilité sociale des entreprises (RSE). L’axe concernant la promotion consiste à sensibiliser les autorités publiques aux niveaux central et local, les EMN, les organisations d’employeurs et de travailleurs ; à former un groupe d’acteurs (gouvernement, employeurs, travailleurs, HCDS) sur la Déclaration et en techniques de négociation pour en assurer la diffusion et l’application ; faire connaitre la Déclaration par des actions de promotion et enfin, à documenter et partager les bons exemples des EMN. Et enfin, au titre de l’axe suivi et mise en œuvre les participants préconisent de créer un cadre tripartite plus de dialogue et de suivi du plan d’actions et une commission au sein du HCDS qui sera chargée de la Déclaration et de désigner des points focaux nationaux sur une base tripartite. Au sortir de cet atelier, les participants ont fortement recommandé la réalisation d’une étude sur l’état des lieux des EMN en rapport avec la Déclaration, informe aib.media.
Industrie en Afrique : les raisons d’un renouveau
Si les taux de croissance économique affichés par le continent africain dans les années 1990 et au début des années 2000 ont laissé croire à un véritable « essor africain », la chute des cours des matières premières à partir de 2014 a levé le voile sur une réalité teintée d’instabilité et de défis. A ce jour, la croissance économique de la majorité des pays d’Afrique est toujours peu compétitive, centrée sur ses matières premières, l’industrie du continent demeurant de loin le maillon faible des tissus économiques africains. Pour libérer son potentiel immense et mettre en place une croissance forte, résiliente et durable, l’Afrique doit s’appuyer sur ses avantages comparatifs et les transformer en avantages concurrentiels, notamment au niveau du secteur industriel et manufacturier. Ainsi, en tenant compte des erreurs du passé, le continent doit élaborer de nouvelles stratégies industrielles et les compléter par des politiques d’accompagnement audacieuses, tout en assurant le déversement positif des effets de l’industrialisation dans les autres secteurs de l’économie.
L’histoire industrielle africaine s’est articulée autour de 3 phases majeures :
.) La phase d’industrialisation par le remplacement des importations de 1960 à 1980 est un premier échec, négligeant le secteur agricole et n’améliorant pas la compétitivité des économies à l’étranger.
.) Cette situation de protectionnisme ayant fragmenté les marchés africains conduit alors à l’intervention des bailleurs de fonds à partir de 1980 à travers la mise en œuvre de Programmes d’ajustement structurels (PAS) de grande ampleur, centrés sur la libéralisation des économies. Les résultats de cette seconde phase n’affichent toujours pas de performances satisfaisantes. Le rôle de l’Etat s’est affaibli au profit des marchés autorégulateurs qui déstabilisent les économies africaines en mettant en danger les acteurs locaux.
.) Depuis la fin des années 1990, l’heure est aux stratégies de réduction de la pauvreté, dans le but de réduire les importants déficits cumulés des finances publiques et de la balance des paiements, et d’organiser une gestion financière déflationniste. Aujourd’hui, les économies africaines affichent une importante dépendance vis-à-vis de l’aide publique, permettant parfois aux acteurs extérieurs d’influencer fortement le choix des politiques et des voies de développement des pays, renseigne latribune.fr.
Moctar FICOU / VivAfrik