Sénégal : les candidats à l’émigration ont repris la route maritime, selon l’OIM

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Le Représentant de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Sénégal, Bacary Doumbia a profité de l’atelier de restitution des résultats de recherche sur les dynamiques migratoires au Sénégal, organisé par sa structure ce jeudi 26 septembre 2019 à Dakar, dans un hôtel de la place, pour souligner que les migrants ont repris la voie maritime qui était abandonnée au profit de celle terrestre, aujourd’hui menacé par l’insécurité.

L’étude intitulée « Nouvelles dynamiques migratoires au Sénégal : situation sur la reprise de la route ouest africaine » a été conduite par l’OIM de concert avec le Comité national chargé des réfugiés, rapatriés et personnes déplacées.

« L’objectif principale de cette étude est de mieux comprendre et d’expliquer la dynamique actuelle de la migration au Sénégal marquée par une reprise de la migration irrégulière par voie maritime en direction de l’Espagne et proposer des orientations dans le but de mieux répondre aux besoins des populations concernées qui proposent ou utilisent les services pour cette voie de migration irrégulière », a soutenu .M Doumbia.            

A l’en croire, cette étude permettra également de comprendre et d’expliquer cette nouvelle tendance et ses implication sur la migration en Afrique de l’Ouest et fournira aux différents acteurs intervenant dans la migration des informations pertinentes sur l’évolution des parcours migratoires, des  profils des migrants (en majorité composés d’agriculteurs et de pêcheurs et d’individus ayant un faible niveau d’instruction) et des besoins afin de mieux adapter les besoins.    

Le Représentant de l’Organisation internationale pour les migrations au Sénégal a fait valoir qu’« entre 2006 et 2010, les côtes ouest-africaines, et le Sénégal en particulier, ont été les principaux points de départ pour de nombreux candidats à la migration vers l’Europe. Cette migration a principalement emprunté deux principaux itinéraires. D’une part, l’itinéraire mixte terrestre-maritime (Mauritanie-Maroc-Espagne) et d’autre part, l’itinéraire maritime (par pirogue vers les iles Canaries). Mais, avec la surveillance accrue et coordonnée entre les pays de départ et de destination, les mouvements ont fortement diminué et de nouveaux itinéraires, principalement terrestres, ont pris le pas sur les itinéraires maritimes », a-t-il détaillé.

Pour sa part, Cheikh Mbacké Sène, chargé de l’information au bureau de l’OIM à Dakar a  d’abord indiqué que « 85% des candidats ayant tenté l’expérience migratoire ont échoué contre seulement 15% de réussite (Ndlr : arrivés à destination) ».             

Poursuivant son allocution, M. Sène a laissé entendre que « la zone d’étude comprend le littoral sénégalais, avec 700 km de côtés, les régions côtières de la Gambie et de la Guinée Bissau ».

Selon lui, tous les départs de pirogues signalés, se sont déroulés dans des localités de ces régions. Les voyages s’organisent à travers des points de départs et des points de collectes au niveau des différentes localités. Ces points changent en fonction des contraintes et opportunités pour les organisateurs.

Cependant, signale-t-il, un certain nombre de localités situées dans le littoral de la région de Thiès, Fatick, Ziguinchor, de la Gambie et de la Guinée Bissau sont clairement identifiées par l’étude exploratoire de l’OIM comme étant des zones où se mettent en place ces points de départ et de collectes. Il s’agit principalement des localités de la Langue Barbarie (région de Saint-Louis), de Fass Boye, de Kayar et de Mboro, (région de Thiès), des zones côtières des régions de Fatick, et de Ziguinchor.

L’étude s’est intéressée à 356 migrants qui ont au moins une expérience migratoire sur la voie maritime entre 2016 et 2018 et issus de 345 ménages. L’OIM a en outre aidé 5 900 sénégalais à retourner chez eux, a dit M. Doumbia.

Qui donnes quelques pistes susceptibles de freiner l’hémorragie. « Pour stopper la migration irrégulière, il faut s’intéresser à plusieurs aspects. Le premier est la sensibilisation. Nous pensons qu’en sensibilisant, on peut atteindre de très bons résultats. Les familles sont aussi impliquées dans les choix des migrants. Donc sensibiliser les migrants sans les parents ne donnera pas de très bons résultats. C’est ainsi qu’on a jugé nécessaire d’aller dans toutes les zones surtout rurales. Hormis cette étape, nous pensons aussi que créer des activités génératrices de revenus dans des zones d’origines permettra candidats à la migration de se prendre en charge financièrement », a conclu le Représentant de l’Organisation internationale pour les migrations au Sénégal.

Moctar FICOU / VivAfrik                                 

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