Le Japon s’engage à appuyer l’Afrique afin de doubler sa production rizicole d’ici à 2030

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Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a profité de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) à Yokohama, jeudi 29 août 2019 pour expliquer que la technologie et l’innovation japonaises joueraient un rôle clé pour atteindre le doublement de la production de riz en Afrique d’ici à 11 ans. C’est dans cette optique que le Japon s’est engagé à aider l’Afrique à réussir cette mission d’une rencontre à laquelle participent les dirigeants africains.

En termes clairs, Tokyo souhaite aider l’Afrique à produire 50 millions de tonnes de riz par an en 2030. La Banque africaine de développement (BAD) a soutenu cette initiative nippone.

« Malgré tous les progrès réalisés dans l’agriculture, nous ne gagnons pas la guerre mondiale contre la faim. Nous devons tous nous mobiliser collectivement et mettre fin à la faim dans le monde. Pour ce faire, nous devons mettre fin à la faim en Afrique. La faim diminue notre humanité », a déclaré le président de la BAD, M. Akinwumi Adesina.

Selon le rapport de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2019, l’Afrique comptait plus de 250 millions personnes souffrant de la faim l’année dernière.

Le Japon est un partenaire de longue date des pays africains en matière de riziculture. Pour les Japonais, le riz est un aliment quasi sacré. Symbole de richesse, il a même servi de monnaie locale au cours de l’histoire. Cette céréale, de plus en plus prisée en Afrique, constituait donc un pont évident entre Tokyo et les pays africains. De fait, depuis les années 1980, le Japon coopère activement dans le domaine de la riziculture en Afrique et soutien des agences comme le Centre du riz pour l’Afrique, l’ex-Adrao.

Dans le cadre d’une initiative visant à améliorer la productivité agricole, le Japon, en partenariat avec la BAD, espère aider les petits exploitants agricoles africains à passer de la production pour la consommation à la production pour la vente.

Et si la production africaine de riz augmente en moyenne de 5% par an, le soutien japonais n’y est pas pour rien. Reste que doubler la production de riz africain en dix ans n’est pas une mince affaire. Jusqu’à présent, les pays africains, et notamment ceux d’Afrique de l’Ouest, ont mené des politiques très dynamiques : subvention des semences, des engrais et des équipements, soutien aux producteurs et parfois même aux prix.

Mais l’appétit africain pour le riz est tel que le continent importe encore entre 40 et 45% de ses besoins. L’autosuffisance est encore loin. Le salut pourrait venir d’une hausse de la productivité, car les rendements africains restent faibles comparés aux rendements asiatiques. En moyenne, l’Afrique produit 2,2 tonnes de riz à l’hectare, contre 4,5 en Asie.       

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, qui copréside la conférence, prévoit d’annoncer des mesures pour soutenir les entreprises japonaises qui veulent faire des affaires sur le continent ainsi que des mesures pour aider les pays africains à consolider leurs finances publiques. Il est prévu d’envoyer des experts financiers dans des pays endettés pour des missions pluriannuelles afin de les aider à améliorer leurs finances et à échapper ainsi au « piège de la dette chinoise ».    

Moctar FICOU / VivAfrik  

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