Dame Diop, le ministre Sénégalais de l’Emploi et de la Formation professionnelle a profité de la célébration de la Journée nationale de l’arbre à Sarrème Sérère, un village situé dans la commune de Touré Mbonde (région de Diourbel) pour énumérer les vertus de cette espèce végétale en présence des autorités religieuses, coutumières, administratives et des populations de cette localité.
L’édition 2019 de la Journée nationale de l’arbre est célébrée sous le thème : « La place de l’arbre dans les planifications stratégiques » avec comme slogan : « Plants d’aujourd’hui, forêts de 2035 » et a pour arbre parrain le Sclerocarya birrea.
Rappelons que la journée nationale de l’arbre est instituée par le décret n°83-751 du 16 juillet 1983 modifié. Elle a lieu tous les ans sur toute l’étendue du territoire national, le premier dimanche du mois d’août et donne lieu à des manifestations, dans toutes les régions, présidées par un membre du gouvernement ou l’autorité administrative locale.
Elle a pour mission de sensibiliser la population sénégalaise sur l’importance de l’arbre pour son environnement et l’amélioration de ses conditions de vie (par des causeries, des démonstrations pratiques des techniques de plantations, des films documentaires, de visites de chantiers de reboisement), et de mobiliser chaque sénégalais quel que soit son âge, son sexe, à planter un arbre partout où il aura la possibilité de le faire.
« L’importance de l’arbre dans nos écosystèmes n’est plus à démontrer aussi bien pour l’hivernage que pour protéger notre environnement et des questions de santé. L’arbre a une place importante dans notre société surtout dans des pays sahélien, comme le nôtre. C’est la raison pour laquelle j’ai rappelé les importants outils que le président de la République, Macky Sall a pris depuis qu’il est arrivé au pouvoir notamment la réforme du code forestier qui permet aujourd’hui aux collectivités territoriales d’avoir des ressources additionnelles pour s’occuper des questions de l’environnement », a laissé entendre M. Diop.
Dans son speech, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle n’a pas occulté la nouvelle agence de la reforestation de la grande muraille verte qui vient d’être lancée par le président de la République, estimant que désormais, la balle est dans le camp des collectivités territoriales et des populations.
Suffisant pour le responsable de lancer un appel fort aux maires de Diourbel et au conseil départemental afin qu’ils s’engagent à mettre en place « des bois de village ».
« Nous avons la stratégie, nous avons les moyens, nous avons aujourd’hui les hommes. Donc il n’y a pas de raison que Diourbel qui ne bénéficie pas de forêts classées, ne puisse pas avoir des bois de village. C’est pour ça que j’ai demandé que d’ici à l’année prochaine, que l’on puisse s’attendre, dans toutes les communes, dans le département, avec l’accompagnement des collectivités territoriales, du commandement territoriale avec l’appui du gouvernement à travers le ministère de l’environnement et du développement durable, aux bois de village correctement entretenus », a ajouté le responsable Sénégalais.
A l’en croire, il urge de d’insister sur l’éducation environnementale, un volet important pour essayer de changer les paradigmes.
M. Diop s’est également adressé aux femmes et c’est pour leur dire : « au retour chez vous, que chacune plante un arbre et que chacune aussi implique ses enfants dans l’entretien de cet arbre ».
Tout est question de changement de paradigme dans nos têtes et je pense que cela peut se régler par la question de la formation notamment la formation sur l’éducation environnementale. A défaut de la forêt classée, on peut avoir des bois vert, l’objectif reste le même. Les forêts classées sont réglementées par décret, nous n’en avons pas mais si nous avons à côté des bois de village, ça nous permettra de pallier le manque de forêt classée, a-t-il conclu.
Pour sa part, le Colonel Youssoupha Diouf par ailleurs inspecteur régional des eaux et forêts de Diourbel a révélé que Sarème Sérère regorge de groupements dynamiques qui sont membres de la Fédération de groupements des producteurs associés du Baol qui est membre de la Fédération des organisations non-gouvernementales du Sénégal (FONGS) et du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR). « Véritablement, les gens s’activent beaucoup dans la gestion de l’environnement et des ressources forestières. Ce qui englobe beaucoup de reboisements qui sont entretenus », souligne-il.
« C’est ce que nous faisons tout le temps, mais si on a une main plus forte, ça doit aller avec la promotion des bois de village, des bois communautaires, des forêts communautaires et départementales. Avec le conseil régional, on avait réussi à avoir la forêt régionale, si maintenant les départements portent ça, en relation avec les communes pour créer des forêts départementales et les maires en relations avec les villages créer des forêts communales, avec un réseau de bois de villages, on peut juguler le manque de forêt classée. Et ça, la réglementation et la gestion de ces forêts sont du ressort du département et des communes qui peuvent élaborer leurs propres règles de gestion en conformité avec la politique forestière », a expliqué Youssoupha Diouf.
Le bilan de la campagne nationale de reboisement de l’année 2018 se présente comme suite : 9 522 866 plants ont été produits pour des plantations massives de 10 718,009 ha, linéaires de 1 098,42 km et de conservation-restauration de 9 092,12 ha.
SSY