Le Sénégal bénéficie d’un soutien de taille dans la lutte pour le climat. L’Union européenne (UE) a accordé, lundi 22 juillet 2019 à l’Etat du Sénégal, un « don » de trois (3) milliards 280 millions de francs CFA, un financement destiné à la lutte contre les changements climatiques et l’érosion côtière, selon les deux parties.
La « convention de financement » a été signée à Dakar par le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, et le directeur général de la Coopération internationale à la Commission européenne, Stefano Manservisi.
Les fonds offerts par l’UE vont servir à financer le programme « Changement climatique et gestion intégrée des zones côtières », mis en œuvre par le gouvernement sénégalais. Selon M. Hott, le financement reçu de l’Europe va aider au « renforcement d’une action climatique intégrée au Sénégal », dans la lutte contre les changements climatiques et l’érosion côtière, sur la Petite Côte (ouest), au Sine-Saloum (centre) et en Casamance (sud).
La mise en œuvre du programme sera assurée par le ministère de l’Environnement et du Développement durable, a-t-il dit. Le directeur général de la Coopération internationale à la Commission européenne espère pour sa part que le « don » offert au Sénégal sera « une source d’employabilité pour les jeunes et les femmes ».
En termes clairs, cette contribution européenne, qui s’inscrit dans le cadre de l’Alliance mondiale contre le changement climatique (AMCC+), est matérialisée par la signature de la convention de financement, en présence du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, ainsi que des directeurs généraux de la Commission européenne à l’Environnement et à la Coopération internationale et au Développement, Daniel Calleja et Stefano Manservisi.
Cette cérémonie intervient dans le cadre de la conférence régionale de haut niveau pour l’économie circulaire, les industries vertes et les emplois en Afrique de l’Ouest, qui se tient les 22 et 23 juillet 2019 au Centre international de conférence Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio.
Par ailleurs, un appel à proposition sera lancé en fin d’année pour mener des actions issues des communautés de base, de la société civile et du secteur privé visant à améliorer les conditions de vie des populations par la mise en place d’activités respectueuses de l’environnement, durables et augmentant leur résilience face aux effets néfastes du changement climatique.
Venue prendre part à cette conférence de haut niveau, Irène Mingasson, ambassadrice et Cheffe de la délégation de l’Union européenne au Sénégal a indiqué que « l’action climatique est au cœur du partenariat entre l’Union européenne et le Sénégal, qui est un allié de poids sur la scène internationale dans le cadre des grandes conférences environnementales. Je me réjouis vivement du lancement de ce projet, qui est particulièrement inspirant et innovant puisqu’il combine un important appui institutionnel pour le renforcement des capacités des acteurs publics, et des activités menées sur le terrain au bénéfice des populations. Il s’agira notamment d’actions de reforestation, de restauration des mangroves ou d’activités génératrices de revenus comme l’écotourisme. La création d’emplois pour les jeunes sera également au centre de ce projet. »
Rappelons que la zone côtière au Sénégal représente un capital environnemental, économique, social et culturel essentiel pour le développement du pays. La majorité de la population du pays se concentre sur ses 700 kilomètres de façade maritime, de la Casamance à l’embouchure du fleuve Sénégal. Globalement, les zones côtières font face à de graves menaces, qui sont aggravées par le changement climatique, notamment à travers l’élévation du niveau de la mer, l’acidification des océans et la généralisation des épisodes climatiques extrêmes (sécheresses et inondations).
Moctar FICOU / VivAfrik