La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé le déblocage de 15,8 milliards de francs CFA (plus de 24 millions d’euros) pour le financement d’un projet de lutte contre l’ensablement dans le bassin du fleuve Niger qui traverse la Côte d’Ivoire. Ce n’est plus un secret pour personne, le réchauffement de la planète impacte le continent africain avec la progression des déserts comme le Sahara. La sécheresse s’accentue dans les zones autour du Sahel, avec des terres qui deviennent de plus en plus arides. Le phénomène participe de l’ensablement du fleuve Niger et à la réduction de son débit. Pourtant, neuf pays africains dépendent du bassin de ce fleuve, qui prend sa source en Afrique de l’ouest, avant de se jeter dans l’océan atlantique au niveau du Nigéria, c’est-à-dire presqu’en Afrique centrale. Pour combattre les effets du changement climatique et permettre la résilience des populations, l’Autorité du bassin du Niger (ABN), qui regroupe neuf pays d’Afrique de l’ouest et du centre (le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Tchad, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger et le Nigéria) a lancé le Programme intégré de développement et d’adaptation au changement climatique dans le bassin du fleuve Niger (PIDACC/BN). Il est mis en œuvre dans l’ensemble des pays de l’ABN, dont la Côte d’Ivoire. Pays pour lequel la Banque africaine de développement (BAD) vient d’annoncer la décision de son conseil d’administration d’allouer 15,8 milliards de francs CFA (plus de 24 millions d’euros) afin de mettre en œuvre le PIDACC/BN sur son territoire, renseigne afrik21.africa.
Renforcement de la résilience des populations au changement climatique
L’objectif du PIDACC/BN est de contribuer à l’amélioration de la résilience des populations et des écosystèmes du bassin du fleuve Niger grâce à une gestion durable des ressources naturelles. « La composante PIDACC-Côte d’Ivoire sera mise en œuvre dans deux zones. La première est située au centre du pays et comprend cinq régions administratives. Il s’agit de Bélier, Gbèkè, N’zi, Moronou et Iffou. Cette zone couvre une bonne partie de l’ancienne « boucle de cacao » et s’étend sur 25 965 km². La seconde, d’une superficie de 28 982 km², couvre la portion nationale du bassin du Niger, située au nord-ouest du pays et qui s’étend sur trois régions administratives : la Bagoué, le Kabadougou et Folon », explique Martin Kouassi Kouadio, le coordonnateur du PIDACC en Côte d’Ivoire. Dans son ensemble, PIDACC permet de lutter contre l’érosion et l’ensablement, notamment à travers la stabilisation des dunes dans le bassin du fleuve Niger sur 8 000 hectares, la conservation et la réhabilitation des terres dégradées sur 74 000 hectares, ainsi que le traitement mécanique et biologique des ravins. Pour protéger les berges du fleuve Niger contre l’érosion, les arbres devront être plantés sur 15 000 hectares. Les populations locales pratiqueront de l’agroforesterie sur 21 000 hectares. Les réserves de faunes seront aménagées ainsi que des frayères pour la reproduction des poissons, ajoute cette source.
Protection durable de la Langue de Barbarie contre l’érosion côtière
Le Projet de Relèvement d’Urgence et Résilience à Saint-Louis (SERRP en anglais) est l’une des nombreuses initiatives déployées par le Gouvernement de la République du Sénégal, avec le concours technique et financier de la Banque mondiale, dans le cadre de sa stratégie de lutte contre les effets du changement climatique à Saint-Louis. Le SERRP a pour objectif de développement de réduire la vulnérabilité aux risques côtiers des populations établies le long de la langue de Barbarie et de renforcer la planification de la résilience urbaine et côtière dans la ville de Saint-Louis. Ce projet, d’un coût global 38 millions de dollars US, permettra, dans le court terme, de reloger provisoirement les populations sinistrées actuellement installées à Khar Yalla, au Camp Gazeille et dans des familles d’accueil. C’est ainsi que, depuis son entrée en vigueur, le SERRP s’est attelée, à travers ses premières activités, pour permettre à ces populations dont les maisons ont été détruites suite à l’avancée de la mer, de vivre dans de meilleures conditions d’existence, en attendant leur réinstallation définitive dans des logements. Pour ce faire, des unités mobiles d’habitation (UMH) plus confortables et ayant une plus grande capacité d’accueil, sont en train d’être mises en place, au travers d’un contrat signé avec l’UNOPS (Bureau des Nations Unies pour les Services d’appui au projet), sur un terrain situé à Diougob, dans la Commune de Gandon, indique pour sa part ndarinfo.com.
Moctar FICOU / VivAfrik