La production minière du Zimbabwe réduite de 10% à cause du déficit énergétique

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 « L’industrie minière requiert une fourniture continue d’électricité parce qu’elle opère 24h/24. Avec la situation actuelle, nous avons de l’énergie environ 4 jours sur 7, ce qui a induit une baisse générale de notre production ». C’est par ces mots que Batirai Manhando, directeur exécutif de Bindura Nickel Corporation a expliqué la chute de la production minière au Zimbabwe lors d’une interview.

En termes clairs, la production du secteur minier a baissé de 10% au cours des 4 premiers mois de 2019 par rapport à 2018, à cause du déficit énergétique actuellement subi par l’industrie.

L’usage de générateurs électriques, entraîné par cette faible fourniture d’énergie assurée par le réseau électrique, a également accru les coûts de production, impactant négativement les résultats financiers du secteur. Si la situation ne change pas, certaines mines de petite taille pourraient fermer, a averti le responsable.

Mais en attendant, l’une des conséquences directes est la baisse des recettes en devises extérieures réalisées par le secteur, ce qui rend difficile la satisfaction de la dernière demande de la compagnie électrique. Cette dernière a en effet demandé aux compagnies minières de s’acquitter de leurs factures en devises étrangères, le dollar notamment, afin de lui permettre de faire face à ses obligations extérieures.

La compagnie, pour faire face au déficit, envisage d’importer de l’énergie depuis l’Afrique du Sud et le Mozambique. Afin d’accroître ses chances, elle s’est engagée à payer une partie des 83 millions $ qu’elle doit déjà à ses voisins pour fourniture d’électricité.

Rappelons que ce déficit est dû à la baisse du niveau de l’eau dans le barrage de Kariba qui a vu sa production baisser d’environ 600 MW. Le Zimbabwe s’est donc retrouvé avec une production de 969 MW pour une demande de 2 100 MW.

Cette baisse de performance du barrage, due au niveau de l’eau, est déjà survenue, en 2016 notamment, à cause du phénomène météorologique El Niño. En raison des effets du changement climatique actuellement en cours, il est plus que probable qu’elle se répète au cours des années à venir. Raison pour laquelle les experts conseillent au pays, qui est très dépendant de l’hydroélectricité, de varier ses sources d’énergie afin de stabiliser ses performances économiques.

Moctar FICOU / VivAfrik                 

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