La NASA a révélé que la surface de végétation avait augmenté ces vingt dernières années. Du pain béni pour les climatosceptiques, qui occultent le fait que ce verdissement participe d’un dérèglement climatique global. « C’est officiel : la planète est de plus en plus verte. » Tout commence avec une étude de la NASA qui, à première vue, peut passer pour une bonne nouvelle. Après avoir analysé des relevés satellitaires effectués pendant une vingtaine d’années, l’agence américaine a conclu en février 2019 que les surfaces de verdure avaient augmenté de 5 % entre 2000 et 2017, soit une superficie supplémentaire équivalente à celle de la forêt amazonienne. Cette croissance est en grande partie due aux politiques de l’Inde, qui a augmenté ses surfaces cultivées, et de la Chine, qui reboise des terres déforestées, indique lemonde.fr.
Ce que dit la rumeur
Certains médias et internautes de bonne foi ont relayé l’information, y voyant un signe annonciateur de jours meilleurs. D’autres s’en sont emparés pour légitimer leur agenda climatosceptique. On retrouve par exemple les résultats de l’étude de la NASA chez des médias conservateurs américains comme Fox News ou Red State. Ces publications appliquent une stratégie éprouvée en dévoyant les résultats de l’étude scientifique, en sélectionnant certains éléments pour en laisser d’autres de côté. Avec un propos clairement assumé : mettre en avant le verdissement pour dénoncer l’alarmisme ambiant sur le climat, ajoute la même source.
Replanter ne restaure pas les forêts vierges
Ces articles trompeurs relaient un chiffre de l’étude : un tiers du verdissement de la planète est directement dû à l’activité humaine (reforestation, agriculture…). C’est vrai, mais un autre élément est passé sous silence : replanter des forêts en Chine ne permet pas de restaurer, par exemple, la biodiversité perdue en Amazonie. C’est pourtant l’un des points essentiels portés par la NASA en conclusion de son étude : « Ce verdissement (…) ne compense pas les dommages causés sur la végétation tropicale naturelle (comme au Brésil, en République démocratique du Congo et en Indonésie), et n’atténue pas les conséquences sur la durabilité des écosystèmes et de la biodiversité. ». Il est difficile d’obtenir une estimation précise du temps qu’il faut à une forêt vierge pour retrouver son état originel après déboisement. D’après les résultats d’une étude scientifique menée au Brésil en 2008, une jungle mettrait en moyenne 66 ans pour reprendre ses droits et développer un écosystème durable. Mais il faudrait attendre « entre 1 000 et 4 000 années » pour constater une restauration complète de la faune et de la flore de la forêt vierge d’origine, détaille encore le journal.
Au Sénégal, l’UNCEFS accompagne la politique nationale de reforestation du gouvernement
Le président de l’Union nationale des coopératives forestières du Sénégal (UNCEFS), Abdoulaye Sow a présenté la pépinière de l’UNCEFS de Mbao, créée en 1999 avec de taux de production de plants en moyenne de 50 000 plants pour accompagner la politique nationale de reforestation du gouvernement. Mais depuis 2010, la coopérative s’est orientée dans la production d’arbres forestiers. Il a également évoqué la visite du nouveau ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Abdou Salam Sall, le 06 juin 2019 à la pépinière, dans le cadre d’un programme de visite de ses services et de ses partenaires. Lors de cette visite, le ministre a proposé un programme : « Une commune, un mois de reboisement ». Par à ce programme, l’UNCFS a mis à la disposition du gouvernement dans la région de Dakar 20 000 plants constitués d’arbres forestiers. Notre organisation est prête à les accompagner dans ce programme du PSE vert, a-t-il confié à igfm.sn.
Moctar FICOU / Vivafrik