José Graziano da Silva appelle à « exploiter le potentiel des innovations agricoles »

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Le Directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), José Graziano da Silva a invité l’humanité à « exploiter le potentiel des innovations agricoles ». A travers un communiqué émis en marge de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse, il a également insisté sur la nécessité d’utiliser des « solutions simples » et des outils de haute technologie afin d’améliorer la résilience des agriculteurs face à la sécheresse.         

«Exploiter le potentiel des innovations agricoles, que ce soit des solutions simples ou des technologies satellitaires, contribuera à empêcher la sécheresse de se transformer en famine et évitera non seulement la désertification mais aussi des déplacements forcés de populations», a-t-il noté dans le document lu par VivAfrik.

«Il est quasiment impossible de prévenir l’apparition d’une sécheresse mais nous pouvons éviter qu’une sécheresse se transforme en famine et entraîne des déplacements de populations», a indiqué le communiqué qui précise que M. Graziano da Silva s’exprimait à l’ouverture du Deuxième séminaire international sur la sécheresse et l’agriculture, qui s’est tenu au siège de la FAO, dans le cadre des célébrations liées à la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse.

Notre source informe en outre que, lors de son speech, le responsable de la FAO a insisté sur le fait que les agriculteurs et le secteur agricole absorbaient plus de 80 % de toutes les pertes et dégâts causés par la sécheresse, soulignant que l’une des principales causes de la hausse des souffrances liées à la faim ces trois dernières années était le phénomène El Niño, notamment les graves sécheresses qu’il avait entraîné sur la côte est-africaine.

Le Directeur général de la FAO a profité de cette allocution pour inviter les agriculteurs à s’orienter vers des solutions très simples, à côté des technologies géo-spatiales afin de faire face à la sécheresse et d’inverser la donne en matière de désertification. Il en veut pour preuve, le projet 1 million de citernes qui consiste à recueillir l’eau de pluie. «C’est très simple. Vous stockez l’eau de pluie en-dessous de votre maison pour pouvoir plus tard la boire et la donner aux animaux, et ce, pendant toute l’année», a-t-il expliqué. « La FAO et ses partenaires soutiennent l’Union Africaine (UA) dans la création de la Grande Muraille Verte dans la région du Sahel – une initiative importante sur le continent africain afin de lutter contre la dégradation des sols, la désertification et la sécheresse», a encore détaillé José Graziano da Silva. Le plan est d’encercler le Sahara avec une vaste ceinture de végétation, des arbres et des arbustes en vue de verdir et de protéger le paysage agricole et d’empêcher l’avancée du désert.

« Cette mesure nous aide à stopper la désertification qui est l’une des principales raisons derrière la hausse des conflits entre éleveurs et agriculteurs », a-t-il souligné dans le texte.

Dans un message vidéo enregistré spécialement pour cette journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres a pour sa part confié à qui veut l’entendre que « chaque année, le monde perd 24 milliards de tonnes de sol et la dégradation des terres arides contribue à réduire le produit intérieur national des pays en développement de 8 % chaque année ». «Nous devons changer la donne de manière urgente. Protéger et restaurer les terres – mieux les utiliser – peut aider à réduire les migrations forcées, à améliorer la sécurité alimentaire et à stimuler la croissance économique. Cela peut également nous aider à lutter contre les urgences mondiales liées au climat», a-t-il ajouté.

Tirer profit des technologies pour lutter contre la sécheresse – lancement de la nouvelle version du WaPOR

Le développement d’applications et de portails innovants ces dernières années peut aider les agriculteurs à accéder directement à des informations importantes. La FAO aide les pays à sensibiliser le public et à renforcer les capacités nécessaires pour pouvoir utiliser de tels outils et ainsi améliorer l’adoption de pratiques agricoles résilientes face au climat.

Aujourd’hui, la FAO a lancé une version revue du WaPOR; une base de données en libre accès se servant des données satellitaires en temps quasi réel pour surveiller la productivité des terres et de l’eau en Afrique et au Proche-Orient. Lancées en 2017, les données issues du WaPOR, aide les décideurs politiques et les agriculteurs à prendre des décisions en toute connaissance de cause et à être mieux préparés pour faire face à la sécheresse, tout en augmentant leur production agricole et en utilisant moins d’eau.

La version 2.0 mise à jour offre une meilleure méthodologie et couvre trois pays supplémentaires avec une résolution spatiale de 100 mètres: l’Irak, le Soudan et le Niger. Avec ces derniers ajouts, le nombre total de pays couverts par cette résolution s’élève maintenant à 21. Le gouvernement des Pays-Bas a alloué 2,5 millions de dollars au développement de la base de données du WaPOR et à son introduction dans d’autres régions pour une période de deux ans (2019-2020).

La FAO et la Nouvelle banque de développement renforcent leur collaboration

La FAO et la Nouvelle banque de développement (NDB) ont convenu d’intensifier les efforts conjoints afin d’aider les pays à réaliser les Objectifs de développement durable, en prêtant particulièrement attention à la sauvegarde de ressources en eau et en sol, ainsi qu’à la lutte contre la désertification.

L’accord a été signé aujourd’hui, peu avant le lancement de la cérémonie par M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, et par M. Kundapur Vaman Kamath, Président de la Nouvelle banque de développement.

M. Graziano da Silva a souligné que le protocole d’accord permettra de faciliter la coopération dans des domaines d’intérêt commun tels que l’alimentation, l’agriculture, les infrastructures agricoles et rurales, le développement rural durable, les investissements et la surveillance du secteur de l’eau, entre autres.

«Ce protocole d’accord représente une autre étape importante dans la solidification de ce qui s’est déjà révélé être un partenariat actif et fructueux entre la NDB et la FAO», a indiqué M. K.V. Kamath.

«Les engagements pris concernant le partage de connaissances et mis en œuvre jusque-là ont été particulièrement utiles en améliorant l’approche de la Banque qui s’assure maintenant que ses projets puissent avoir des résultats transformateurs, conformément aux besoins en développement de nos pays membres», a-t-il ajouté.

La NDB est une banque de développement multilatéral, mise sur pied par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud en vue de mobiliser des ressources pour des projets liés aux infrastructures et au développement durable.

Organisé par la FAO en coopération avec les Pays-Bas, le séminaire de haut niveau «Compter les cultures et les gouttes: bâtissons le futur ensemble», vise à présenter des outils, des méthodologies et des politiques en vue d’améliorer la résilience agricole face aux sécheresses. L’objectif est de réduire la vulnérabilité des communautés et de promouvoir une gestion durable des ressources naturelles – notamment en ce qui concerne l’eau – pour une meilleure sécurité alimentaire.

Moctar FICOU / VivAfrik

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