Les conséquences néfastes des changements climatiques se font toujours sentir sur le continent noir. Pour sa part, la Namibie qui a déclaré en mai 2019 l’état de catastrophe naturelle en raison de la sécheresse, a décidé de mettre en vente aux enchères un millier d’animaux sauvages pour limiter les pertes animales et disposer de 1,1 million de dollars pour la conservation des espèces, selon le ministère de l’Environnement.
Ce pays du sud-ouest de l’Afrique, caractérisé par le désert du Namib et qui longe le littoral de l’Océan Atlantique a vécu une fin de saison des pluies qui n’a pas apporté suffisamment d’eau. Suffisant pour le gouvernement de décider à prendre une mesure radicale pour sauver les animaux vivant sur son territoire : le ministère de l’Environnement a donc annoncé qu’un millier d’entre eux seraient mis aux enchères, à partir de cette semaine. C’est une mesure radicale, pour éviter les pertes recensées l’année dernière : d’après un rapport du ministère de l’Agriculture, plus de 60 000 animaux sont morts en 2018 en raison de la sécheresse.
« Cette année étant une année de sécheresse, le ministère aimerait vendre différents types d’animaux qui se trouvent dans des zones protégées afin de générer des fonds qui sont nécessaires pour les parcs et la gestion de la vie sauvage », a déclaré le porte-parole du ministère de l’Environnement, Romeo Muyunda.
Dans le détail, le ministère de l’Environnement informe que la vente aux enchères devrait donc permettre de sauver des buffles, des springboks, des girafes et autres éléphants qui se trouvent dans les zones protégées. Des espèces sauvages qui risqueraient autrement de mourir de faim à cause des mauvaises conditions de pâturages. Cette initiative pourrait permettre au pays de récolter plus d’un million de dollars, une somme qui servira à la conservation des espèces dans les parcs.
« Les conditions de pâturage dans la plupart de nos parcs sont extrêmement mauvaises et si nous ne réduisons pas le nombre d’animaux, cela conduira à une perte d’animaux qui mourront de faim », a ajouté le Responsable Namibien.
Rappelons que la Namibie est victime de l’une des pires sécheresses de ces dernières années. Ces pénuries d’eau affectent directement les habitants : près d’un Namibien sur cinq n’a pas accès à une nourriture suffisante. Et de nombreux agriculteurs voient leur moyen de subsistance être menacé. Le mois dernier, le président a décrété l’état d’urgence et a sollicité l’aide internationale.
« Les moyens de subsistance d’une majorité de Namibiens sont menacés, notamment ceux qui dépendent des activités de l’agriculture », s’été désolée, en mai dernier, la Première ministre, Saara Kuugongelwa-Amadhila.
Moctar FICOU / VivAfrik