« Le projet du Parc éolien de Taïba Ndiaye (PETN) qui fait l’objet d’un contrat d’achat d’énergie entre la Société nationale d’électricité du Sénégal (SENELEC) et la Société Parc éolien de Taïba Ndiaye pour une durée de 20 ans, vient ainsi enrichir notre bouquet énergétique à travers cette composante éolienne. Il vient contribuer à l’atteinte des objectifs d’augmentation et d’utilisation des énergies renouvelables et la maitrise des coûts de production et de réduction de notre empreinte carbonne. Le Parc éolien de Taïba Ndiaye, c’est 300 000 tonnes de CO2 évitées, ce qui correspond à environ 1 500 000 arbres plantés », a laissé entendre Pape Mademba Bitèye.
Le Directeur général de la SENELEC s’exprimait ce jeudi 23 mai 2019 à Dakar lors de la Cérémonie officielle de réception des turbines du plus grand projet d’énergie éolienne d’Afrique de l’Ouest en présence de Mouhamadou Makhtar Cissé, ministre du Pétrole et des énergies, de Son Excellence Tulinabo S. Mushingi et de Son Excellence george Hodgson, respectivement ambassadeurs des Etats Unis et du Royaume-Uni, du Fournisseur public national d’énergie, d’Aboubacar Sadikh Bèye, Directeur du Port autonome de Dakar, d’une délégation de la Banque mondiale et de Massaer Cissé, Directeur général de LEKELA Sénégal.
Poursuivant son speech, M. Bitèye ajoute : « d’ailleurs, il sera bientôt lancé au niveau de SENELEC une évaluation de notre empreinte carbonne sur toute nos activités afin d’anticiper sur la prise en charge responsable de nos impacts actuels et futurs sur le climat ». Selon lui, la capacité installée en énergie renouvelable sera de 294 Mégawatts (MW) avec la mise en service du Parc éolien de Taïba Ndiaye. Ceci, sans compter les futurs projets d’hydroélectricité venant de la sous-région et surtout du programme Scaring Solar au niveau de kahone.
Le projet du Parc éolien de Taïba Ndiaye a connu une acceptabilité sociale en ayant pris en compte les intérêts et les valeurs des populations en s’intégrant parfaitement dans le tissu économique et social. C’est dans ce sens que PETN, en collaboration avec la population locale a pu définir et mettre en œuvre tout un programme d’utilité publique à la communauté incluant la formation professionnelle, le soutien de certaines activités agricoles.
« En plus de créer des centaines d’opportunités d’emplois durant la phase de construction, le PETN engagera un large programme socio-économique dans la région de Taïba Ndiaye afin de développer des moyens de subsistances durables pour les communautés locales. Des projets visant à améliorer l’agriculture locale, à fournir des possibilités de formation professionnelle (Ndlr : 40 jeunes sélectionnés seront formés au lycée technique de Thiès), à rénover ou construire des infrastructures locales comptant parmi les principaux points qui durera 20 ans et investira jusqu’à 20 millions de dollars (environ 200 milliards F CFA) sur la durée de vie du parc éolien. Un nouveau marché a d’ores et déjà été construit pour offrir un environnement commercial sûr aux femmes locales, et un nouveau centre informatique est en cours de construction pour les écoliers locaux », a pour sa part soutenu Massaer Cissé, Directeur général de LEKELA Sénégal.
Qui renchérit qu’« avec cet investissement et une capacité installée de 158 MW, la centrale éolienne de LEKELA représentera à elle seule plus de la moitié de l’énergie renouvelable dans le mix énergétique du Sénégal ».
A l’en croire, le Parc éolien de Taïba Ndiaye est à la fois un projet national et local qui répond aux principes de LEKELA de fournir au plus grand nombre de citoyens une énergie durable, fiable et compétitive, dans le cadre de programme ayant un impact à long terme sur les communautés. Dans tous ses projets, que ce soit en Egypte, en Afrique du Sud, au Ghana, et maintenant au Sénégal, LEKELA fait la promotion de l’éducation, de l’entreprenariat et des initiatives pour l’environnement, a-t-il dit promettant de construire un centre d’excellence pour les énergies renouvelables à Taïba Ndiaye où des centaines de travailleurs se familiariseront avec l’énergie éolienne lors de la construction du parc. Le Directeur général de LEKELA Sénégal a enfin expliqué que les premiers 50 MW du parc sont attendus d’ici à fin décembre 2019.
Venu prendre part à la Cérémonie officielle de réception des turbines du plus grand projet d’énergie éolienne d’Afrique de l’Ouest, Mouhamadou Makhtar Cissé, ministre du Pétrole et des Energies a coupé court aux spéculations faisant état de la baisse du prix de l’électricité une fois le parc éolien de Taïba Ndiaye sera mis en service. Selon lui, il est encore très tôt de penser à une quelconque baisse du prix de l’électricité en raison des investissements très couteux.
« Une baisse du prix de l’électricité, j’ai dis et j’ai répété plusieurs fois, ne peut pas être envisagé dans le contexte actuel. Déjà le parc n’est opérationnel qu’à partir de décembre où les premiers 50 MW sont attendus. C’est 200 milliards FCFA d’investissement qu’il faudra naturellement remboursés, ce n’est pas un don », a-t-il clarifié. Donc les investissements dans le secteur sont très lourds et jusqu’à présent, nous continuons pour l’essentiel de notre parc de production de dépendre des importations de pétrole. Et pour ces importations, nous ne maîtrisons pas le coût. Aujourd’hui, vous voyez que les cours (du pétrole) sont en train de monter et c’est assez inquiétant pour le prix de l’électricité et le prix du carburant de façon générale parce que jusqu’à présent, c’est l’Etat qui supporte et il y a des pertes commerciales très importantes pour la Société africaine de raffinage (SAR) et pour la SENELEC », a-t-il clarifié.
Avant de poursuivre : « il y a surtout un coût budgétaire énorme en termes de subventions supportées par l’Etat, de l’ordre de près de 200 milliards FCFA depuis 2016. Ce coût budgétaire énorme à un impact sur le vécu des Sénégalais. C’est vrai que la baise va soulager nos compatriotes mais elle ne permet pas à l’Etat d’investir dans d’autres secteurs sociaux pour lesquels les Sénégalais ont également des attentes. L’un dans l’autre, il faut suivre la réalité des prix en attendant que le Sénégal soit producteur de gaz, d’ici à l’horizon 2022, pour permettre de baisser les coûts de production. C’est une chaine, il faut d’abord arriver à maîtriser les coûts de production, les diminuer et seulement vous pouvez envisager une baisse. Le défi majeur aujourd’hui, c’est la stabilité du système de fourniture de l’électricité, le Sénégalais aspire déjà à une électricité de qualité, la baisse sera envisagée vers 2022 ou 2023 avec l’arrivée du gaz et du pétrole ».
Moctar FICOU / VivAfrik