L’Afrique entre abattage des arbres et urbanisation décriée

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Le continent africain s’adonne à l’abattage des arbres qui est une des méthodes proéminentes et la plus connue de dégradation de la forêt tropicale. Pire, l’abattage non renouvelable des forêts tropicales continue au profit des retombées économiques. A ce fléau, il faut ajouter le manque d’urbanisation. Dans ce domaine, notre continent est considéré comme le plus oublié. Ces deux problématiques ont retenu l’attention de la presse.

C’est dans cette optique que le journal agenceecofin.com, dans son hebdo du week-end dernier, a affiché à sa Une : « Tanzanie : 3,5 millions de mètres cubes d’arbres à abattre pour construire un barrage hypothétique ». Selon le journal, « En Tanzanie, la construction de la centrale hydroélectrique de Stiegler Gorge, qui semble être devenue pour le chef de l’Etat une question de fierté personnelle, risque fort de finir en éléphant blanc. Mais il aura réussi au passage l’exploit de saccager une bonne partie des ressources forestières du pays. D’une capacité de 2115 MW, le barrage est l’un des projets les plus ambitieux du gouvernement de John Magufuli. Le président, que ses concitoyens surnomment (le taureau), semble sur ce dossier vouloir faire honneur à son sobriquet. En effet, divers organismes internationaux ont marqué leur réticence face à la construction d’une infrastructure qui sera implantée au cœur de la réserve naturelle de Selous Game. Elle déséquilibrera l’écosystème inscrit au patrimoine de l’Unesco, même si la commission d’étude environnementale constituée par le gouvernement affirme le contraire ».

Nos confrères n’ont pas hésité à baptiser cette infrastructure de « centrale de la discorde ». Dans le détail, le journal explique que « Le développement de l’infrastructure prévue pour une capacité de 2115 MW a débuté dans les années 2000, mais le projet très décrié par les environnementalistes, a été considérablement ralenti. Jusqu’à sa remise sur le tapis en février 2017. Et depuis, les choses se sont pour le moins accélérées. Contre vents et marées, les autorités ont procédé au choix de l’Egyptien Arab Contractor Company pour la construction de l’infrastructure. Les travaux ont démarré en février 2019 ».

La Banque mondiale et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) se sont également jointes à la vague des contestataires, chacune de ces institutions affichant ses craintes. « La Banque mondiale craint que ce projet n’aggrave le risque de pénurie d’eau dans la région. La banque rappelle que le pays a du mal à faire fonctionner ses centrales hydroélectriques déjà en service, à cause du manque d’eau », peut-on lire dans le journal. Qui ajoute qu’ « En 2012, l’Unesco a affirmé dans un rapport, que l’implantation de projets hydroélectriques majeurs n’est pas appropriée à l’intérieur des sites du patrimoine mondial naturel. L’institution a demandé à l’Etat de revoir le projet afin d’être en accord avec les engagements pris dans le sens de la conservation de site ».

Pour sa part, algerie-eco.com se penche sur le déficit criard d’urbanisation dont font face les petites villes africaines, confrontées à une explosion démographique galopante. D’où son titre révélateur « Les petites villes, grandes oubliées de l’urbanisation en Afrique ».

Le média en veut pour preuve, « la concentration (qui) en un lieu unique du capital humain, des infrastructures et des entreprises (et qui) constitue, à priori, un moteur de richesse. Néanmoins, les villes sont loin de tenir toutes les promesses liées à l’effet d’agglomération. En effet, le PNB/citadin en Afrique est de l’ordre de 1000 $. Or, à un niveau de développement démographique égal (40% de la population régionale), le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA) affichaient un PIB/habitant de 1800 $ tandis que l’Asie était à 3600 $ par habitant ».

De l’avis de la source citée, en Afrique subsaharienne, la population urbaine a doublé depuis le milieu des années 1990. Elle a atteint 400 millions de personnes en 2016. Selon les experts, 40% de la population totale de la région réside dans une ville contre 31% en 2000. A l’ombre des grandes métropoles qui font l’objet de toutes les attentions, les petites villes et les villes secondaires sont les véritables moteurs de la croissance urbaine.

« Les petites villes, moteur de la croissance urbaine : La croissance urbaine de l’Afrique, c’est d’abord à ces petites villes qu’on le doit. Alors que la proportion de la population urbaine résidant dans les villes principales est restée à peu près similaire sur les 20 dernières années, celle de ces petites villes a progressé. Les villes de plus d’un million d’habitants concentrent 34% de la population urbaine, tandis que les villes secondaires (entre 250 000 et 1 million d’habitants) en abritent 15%. Environ 51% des citadins africains vivent dans des villes de moins de 250 000 habitants ».

Moctar FICOU / VivAfrik

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