Du 13 au 14 mai 2019, se déroule à Paris, la capitale française, la première conférence internationale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) sur l’eau. Lors de cet événement qui regroupe, pendant deux jours, des ministres en charge de l’eau issus d’une quarantaine de pays ainsi que plus de mille experts, scientifiques et jeunes de 126 pays, les solutions innovantes aux problèmes liés à la gouvernance et à la gestion de cette ressource aussi fragile qu’essentielle sont au cœur des échanges.
La première conférence internationale sur l’eau de l’organisation onusienne est organisée par l’UNESCO appuyée par GEIDCO, du Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP), de la Regulation Agency for Water, Energy and Sanitation Services of Federal District, Brésil (ADASA) et la revue Techniques Sciences Méthodes.
Dans son discours d’ouverture, Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO a soutenu que « l’accès à l’eau n’est pas uniquement une affaire de développement. C’est surtout un droit fondamental et un instrument de paix et de sécurité dans le monde ».
La première journée de cette rencontre internationale a été consacrée aux liens entre l’énergie et l’eau en Afrique. Ces liens ont été examinés par les experts et des propositions présentées afin d’accroître les bénéfices pour les populations. La conférence s’articule autour de panels thématiques qui abordent des sujets aussi divers que l’eau et l’innovation technologique, l’éthique de l’eau, l’eau et le patrimoine ou encore l’eau et le genre.
Un panel de haut niveau sur l’eau a réuni des acteurs clés du domaine de l’eau à la Suite à la cérémonie d’ouverture, notamment M. Zhenya LIU, Président de la Global Energy Interconnection Development and Cooperation Organization (GEIDCO) ; M. Hamet Baby Ly, Président du Conseil intergouvernemental du Programme hydrologique international (PHI) de l’UNESCO ; M. Loic Fauchon, Président du Conseil mondial de l’eau ; M. Jean-Louis Chaussade, Président Directeur général de Suez ; et M. Torgny Holmgren, Directeur exécutif du Stockholm International Water Institute.
Récemment, le rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), un groupe international d’experts sur la biodiversité rappelait que la moitié des cours d’eau dans le monde est désormais altérée et près d’une personne sur trois vit toujours sans accès à l’eau potable et à l’assainissement. Dès lors, « il est de notre responsabilité collective de mettre en place une gestion responsable de ce bien commun. C’est l’esprit même de cette Conférence : changer notre façon de penser et adopter une approche holistique pour une gestion durable de cette ressource universelle. »
L’eau, source de vie sur la planète terre, est un levier prioritaire de prévention des conflits et de paix, préalable à tout développement. Sans eau, aucun des objectifs du Programme de développement durable des Nations unies à l’horizon 2030 ne peut être atteint. Suffisant pour le ministre Sénégalais de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam de souligner « la place centrale que l’eau joue dans le développement sociaux-économique, la production d’énergie et d’aliment, la santé des écosystèmes – bref, la survie de l’humanité ». Selon les statistiques, les trois-quarts de l’énergie renouvelable dans le monde sont fournis par l’eau, tandis que les trois-quarts des ressources en eau disponibles sont consacrés à l’alimentation.
Face à la complexité des questions liées à l’eau, il urge de réunir toutes les expertises nécessaires pour aboutir à un traitement efficace de ces questions. Une telle approche est considéré comme une approche multilatérale, transsectorielle et multidisciplinaire : holistique. Seul le mandat de l’UNESCO dans les sciences, l’éducation, la culture et la communication permet de réunir ce champ des possibles.
Moctar FICOU / VivAfrik