IPBES : un nouveau rapport sur les changements de la biodiversité présenté à Paris

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La capitale française, Paris, va abriter, du lundi 29 avril au 4 mai 2019 la 7ème session de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Durant cette conférence, un nouveau rapport, synthèse mondiale sur l’état de la nature et des écosystèmes, va être présenté aux représentants de 132 États. L’objectif est de contribuer à améliorer les politiques et les actions en faveur de la biodiversité pour les dix prochaines années. En termes clairs, l’IPBES veut établir la première évaluation mondiale de l’état des écosystèmes, depuis près de 15 ans.

Le diagnostic global est tristement connu. D’après la dernière évaluation du WWF, entre 1970 et 2014, 60 % des populations de vertébrés ont disparu de la surface de la Terre. Mais pour la première fois depuis près de quinze ans, une évaluation très détaillée de la biodiversité mondiale, s’intéressant à la fois aux écosystèmes terrestres, marins et de rivière, va être rendue publique le 6 mai. Mieux, ce travail de trois ans, qui a mobilisé 150 scientifiques des quatre coins du globe, va être soumis aux gouvernements de 132 pays pour qu’ils se l’approprient et engagent des discussions cruciales pour l’avenir de la nature.

Le rapport de l’IPBES a été établi par 150 experts internationaux issus de 50 pays, conciliant les sciences naturelles et sociales. Cette évaluation mondiale s’appuie sur plus de 15 000 documents, émanant des scientifiques et des gouvernements. C’est la toute première évaluation qui prenne en compte systématiquement les savoirs, les problématiques et les priorités des populations autochtones.

Au menu : les changements intervenus au cours des 50 dernières années et leurs conséquences sur l’ensemble des écosystèmes terrestres, des océans et des eaux intérieures ; les incidences du commerce mondial sur la biodiversité ; ainsi que les impacts du changement climatique et de la pollution.

Les enjeux de l’érosion de la biodiversité

« Les enjeux qui sont derrière cette érosion de la biodiversité sont majeurs en termes bien sûr de protection et de conservation de la nature, mais aussi dans les domaines culturel, économique, alimentaire et sanitaire, et c’est pourquoi les attentes sont fortes par rapport aux recommandations qui vont être faites pour les pouvoirs publics concernant la lutte contre cette érosion de la biodiversité », explique Thierry Caquet, directeur environnement à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra).

Le rapport de l’IPBES étudie les causes de ces changements et les conséquences pour les populations. Puis il envisage l’avenir et les options politiques, traçant les futures trajectoires possibles pour les 30 ans à venir, selon 6 scénarios, si les tendances actuelles se poursuivent.

« Le temps de la recherche n’est pas nécessairement toujours le temps de l’action, mais nous avons déjà des connaissances qui ont été accumulées sur les dernières dizaines d’années qui nous permettent de faire des propositions en termes d’appuis à la gestion, notamment en ce qui concerne la conservation des espèces, décrypte Thierry Caquet, de l’Inra. Le problème n’est pas tant de développer des connaissances que de les mettre en œuvre. Et c’est pourquoi il est indispensable de transférer ces connaissances aux acteurs de la gestion, qu’il s’agisse des pouvoirs publics ou des acteurs privés, et c’est l’une des ambitions de l’IPBES. »

Moctar FICOU / VivAfrik

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