L’affaire de l’hippopotame abattu à Kédougou dimanche 31 mars 2018 par un chasseur sur ordre du gouverneur a fini de choquer les défenseurs de l’environnement. C’est aux environs de 5h du matin que les premiers témoins ont aperçu l’hippopotame vers la mare de Dalaba longeant les habitations de ce quartier et celui des quartiers de Compagnie et de Dinguessou. L’animal a causé beaucoup de dégâts dans des maisons où il cherchait refuge. Mais en fin de compte, il a été perturbé par la forte mobilisation des populations sorties en masse pour le voir.
Malgré la présence des forces de défense et de sécurité, l’hippopotame a fait durer la scène jusqu’à ce qu’il tombe dans une fosse septique d’où il ne pouvait plus sortir. Les autorités ont dû faire appel à un chasseur du nom de François, Directeur du campement le Relais, qui a abattu l’animal de 5 balles de calibre 375 à la tête, pour abattre l’animal…
Après Moustapha Diakhaté, c’est au tour de l’avocat Me Bamba Cissé de crier sa colère. « Si cet hippopotame a été abattu alors qu’il était coincé dans une fosse septique à Kédougou, ce sont alors des faits extrêmement graves qui méritent l’ouverture d’une enquête pour que les auteurs soient traqués. L’hippopotame est une espèce intégralement protégée au sens du code de la protection de la faune qui, en son article 27 in fine, prévoit des peines allant « de 1 à 5 ans pour quiconque abat volontairement des espèces intégralement protégées sans permis scientifique », en tout état de cause, il faut nécessairement qu’une enquête soit ouverte sur ces faits », s’est indigné l’avocat.
Pour sa part, Ali Haïdar a regretté l’abattage de l’animal. Le Président de l’association Océanium a estimé que les populations ne sont pas très conscientes de l’importance qu’ont les animaux pour la nature. « Ce sont les animaux qui transportent les pains des arbres et les disséminent dans la forêt pour qu’ils poussent. Ce sont les animaux qui mangent les fruits. L’animal est très important pour disséminer les graines des arbres. Les oiseaux sont aussi très importants. Hélas les citoyens ne sont pas conscients de ces faits. (…) C’est assez quotidien de voir que tout le monde à un fusil et tue. C’est dommage pour l’écosystème, pour la biodiversité et pour la forêt qui est très utile pour notre pays », a-t-il expliqué.
« Nul n’est insensible à la nécessaire protection des personnes, de la faune et de la flore. Cependant chaque fois qu’une équation s’impose comme la présence d’un hippopotame en pleine Ville comme Kédougou, le dilemme s’impose à l’autorité garant de la Sécurité des personnes et des biens ainsi que de la faune.
Alors l’autorité a choisi souverainement de tuer l’animal pour protéger les personnes. Cette décision aussi critiquable soit-elle demeure légale. Si l’hippopotame avait tué une personne avant d’être tué la même autorité serait au centre des critiques.
Tout ne s’avoue point surtout en matière de Sécurité nationale mais toutes les populations ont eu le même constat c’est qu’il n’y avait aucun moyen disponible pour faire face en tous cas jusqu’à ce dimanche 31 Mars 2019. Personne n’est fier de voir cet animal exécuté ni même l’autorité mais dos au mur l’État se devait d’agir et leur décision est celle appliquée.
Nous sommes tous conscients que ce n’est pas la décision opportune ni la meilleure décision ni celle voulue par les populations qui était trop tristes face à l’horreur du jour mais DURALEX SEA LEX.
Nos États sont pauvres et trop mal équipés en matériels d’intervention et de secours alors nous devons agir en fonction des moyens et faire la politique avec des moyens disponibles en attendant mieux », a analysé un conseiller qui a requis l’anonymat.
Moctar FICOU / VivAfrik
On devait avoir une autre solution au-lieu de tuer c’est grave est très sauvage l’acte