Kolda (Sénégal) peine à vaincre la déforestation

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La levée du moratoire sur l’exportation du bois récemment en Gambie a-t-elle boosté le trafic du bois qui semble aiguiser de nouveau des appétits, obligeant la région de Kolda d’assister de manière impuissante au massacre de la forêt qui se poursuit de jours en jours.

Ainsi, à Kolda, les interpellations des braconniers sont quasi quotidiennes. N’empêche, le phénomène a repris de plus belle, avec une passivité inconcevable des communautés. En effet, les habitants des zones forestières laissent ou aident parfois les braconniers dans l’exercice de leur sale besogne. Inconsciemment pour certains. Parce ce que, souvent, les braconniers viennent parfois avec des faux papiers pour tromper la vigilance des populations. En une semaine, en guise d’exemple, 111 billions, 119 charrettes, 43 chevaux, 98 ânes, 2 tronçonneuses, 2 scies passepartout, 2 haches et 2 motos ont été saisis par les agents des Eaux et Forêts de Kolda, durant la période du 1erau 9 février 2019. Les 20 trafiquants de bois de vène arrêtés en même temps encourent 5 à 10 ans de prison.

Aujourd’hui le combat est mené par l’ensemble des Forces de  défense et de sécurité sur le terrain. Mais les brigands sont souvent bien informés des patrouilles. Ils ont réussi à tisser des relations à certains niveau et cela les aident à passer à travers les mailles des filets des agents de sécurité. En plus de cette faille, le maillage sécuritaire reste encore très faible. Pis, tout le département de Médina Yéro Foulah, plus vaste que la région de Thiès, un des trois que compte la région de Kolda, ne dispose pas de Commissariat de Police, ni de Brigade de Gendarmerie. Il ne compte simplement que sur un détachement militaire et des gendarmes stationnés, selon l’organisation interne de la hiérarchie. A cela s’ajoute un manque criard de moyens. Les hommes de tenues ne parlent jamais de leur dénuement, certes. Mais, sur le terrain, on constate le déficit en matériel roulant de ses hommes de tenue préposés à la sécurité dans ce vaste territoire sans aucune bonne route.

En outre, malgré la révision des textes consacrant le renforcement des sanctions contre les contrevenants, la nouvelle loi condamnant à plus de 5 ans les coupables de trafic international du bois sans possibilité de transaction est encore très mal connue des populations locales. Au-delà de l’absence d’efforts pour vulgariser cette loi auprès des communautés, la non-implication des élus locaux dans ce combat est à déplorer. En plus, les chefs des bandes de brigands sont souvent tapis dans l’ombre, sans jamais être inquiétés.

Toutefois, le candidat Macky Sall a promis une Brigade verte pour renforcer le combat. Des volontaires qui vont renforcer le dispositif. Il reste qu’il faudra renforcer les moyens de communication et surveiller encore plus et mieux les complices en tenue de braconniers. En fin, la diplomatie sénégalaise doit être mise en branle pour faire arrêter ce trafic dans lequel est impliqué la Gambie.

(Koldanews)

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