Saltinho (Guinée-Bissau), le 15 mars 2019 – Le Président de la République de Guinée-Bissau, José Mário Vaz, a officiellement posé la première pierre du poste à haute-tension (225 KV) de Saltinho, dans le cadre du projet Energie de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG), dont la Banque africaine de développement (BAD) est le partenaire clé.
Le projet Energie de l’OMVG vise à renforcer l’intégration et la coopération régionales par l’exploitation conjointe des ressources des bassins du fleuve Gambie.
L’événement s’est déroulé, le 4 mars dernier, en présence des plus hautes autorités de l’Etat, parmi lesquelles le ministre de l’énergie, de l’industrie et des ressources naturelles de Guinée-Bissau, le président du Conseil des ministres de l’OMVG, mais aussi des Représentants Résidents de la Banque ouest- africaine de développement, de la Banque mondiale et de la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine.
Dans son discours inaugural, le président José Mário Vaz a vanté l’intégration sous-régionale, dont le projet est issu. Il a salué l’engagement de la Banque africaine de développement et des partenaires techniques et financiers du projet auprès des pays membres de l’OMVG. Il a également remercié l’ensemble des parties prenantes au projet pour leurs efforts constants qui ont permis d’atteindre l’étape clé du démarrage effectif des travaux. Enfin, il a sollicité la poursuite de l’appui des partenaires techniques et financiers du secteur de l’énergie en Guinée-Bissau afin de donner un accès universel à l’énergie à la population du pays.
Pour son rôle moteur dans la préparation du projet et la mobilisation des ressources financières, la Banque africaine de développement a été déclarée chef de file des bailleurs de fonds par le Conseil des ministres de l’OMVG.
Le chef de division des Opérations énergie en Afrique de l’Ouest pour la Banque africaine de développement, Amadou Bassirou Diallo, a rappelé, au nom des partenaires techniques et financiers, les objectifs du projet et s’est félicité des progrès accomplis dans sa mise en œuvre, avec l’appui constant des Etats membres de l’OMVG. Il a souligné l’impact du projet en Guinée-Bissau dès 2020 : importer une électricité moins polluante, plus fiable, durable et à moindre coût (hydroélectricité en Guinée) ; accroître le taux d’accès à l’électricité. Il a appelé l’OMVG et les Etats membres à finaliser la mise en place de la Société de Gestion des Ouvrages Communs de l’aménagement hydroélectrique de Sambangalou et du Réseau de Transport et aussi à accélérer le processus de sélection de l’opérateur du réseau électrique et la finalisation de tous les documents contractuels relatifs à la vente de l’énergie et des services de transport d’électricité.
Le projet Energie de l’OMVG fait partie du programme d’infrastructure du Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain (EEEOA), issu lui-même du Plan Directeur des moyens de production et de transport d’énergie électrique de la CEDEAO. A l’échelle régionale, l’une de ses composantes (aménagement hydroélectrique de Sambangalou) est partie intégrante du plan d’action prioritaire du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA).
Le projet OMVG a pour but de permettre des échanges d’énergie et d’améliorer la qualité de la fourniture d’électricité en Gambie, Guinée, Guinée-Bissau et au Sénégal, par la fourniture d’une énergie renouvelable, propre et à un coût compétitif. Il prévoit l’aménagement d’un barrage hydroélectrique d’une puissance de 128 mégawatts (MW), capable de produire annuellement 402 GWh ainsi que la réalisation d’un réseau d’interconnexion de 1677 km de long.
Le coût total du projet est estimé à 1,2 milliard de dollars, dont une composante interconnexion cofinancée à hauteur de 722 millions de dollars par un large panel de partenaires : aux côtés de la Banque africaine de développement, figurent la Banque Mondiale, la Banque Islamique de Développement, le Fonds Koweitien pour le développement économique arabe, la Banque européenne d’investissement, l’Agence française de développement, la banque allemande KfW, la Banque ouest-africaine de développement et les gouvernements des quatre pays membres de l’OMVG.
L’objectif du projet vise à renforcer l’accès des populations locales à une énergie plus fiable, d’améliorer la compétitivité des entreprises dans chaque pays, de stimuler la croissance économique et de créer des emplois en contribuant à réduire la pauvreté. Le futur réseau d’interconnexion doit permettre la création d’un marché régional de l’électricité et la baisse du coût moyen de production électrique dans chaque pays membres de l’OMVG. L’utilisation des ressources hydrauliques aura pour impact de réduire fortement la consommation d’énergies fossiles et par conséquent les émissions de gaz à effets de serre.