A la veille du One Planet Summit, tenu le 14 mars 2019 à Nairobi au Kenya, la Banque mondiale (BM) annoncé, mercredi 13 mars 2019 qu’elle mobilisera 22,5 milliards de dollars entre 2021 et 2025 pour des mesures d’adaptation et d’atténuation au changement climatique au profit du continent africain. Cette manne, gérée par l’Association internationale de développement (IDA), le bras armé de la Banque mondiale.
Ce sommet, coorganisé par le Groupe de la Banque mondiale, la France et le Kenya, se penchera sur les moyens d’accélérer et d’intensifier la lutte contre le changement climatique en Afrique, avec comme principaux axes d’action la promotion des énergies renouvelables, la protection de la biodiversité et le renforcement de la résilience et de l’adaptation.
Le Groupe de la Banque mondiale va mobiliser 22,5 milliards de dollars de financements pour des mesures d’adaptation et d’atténuation en Afrique, entre 2021 et 2025, soit plus du double de ses engagements dans des projets climatiques depuis cinq ans, apprend-on d’un communiqué de l’institution financière mondiale.
C’est prévu dans la troisième édition du « One Planet Summit » qui se tient à Nairobi, sous l’égide du président de la République du Kenya, Uhuru Kenyatta, du président de la République française Emmanuel Macron, de la présidente par intérim du Groupe de la Banque mondiale, Kristalina Georgieva, et de la vice-secrétaire générale des Nations unies, Amina Mohammed.
Ce financement s’inscrit dans le cadre des cibles en faveur de l’action climatique d’ici 2025, définies par l’institution et présentées en décembre 2018 à la COP24 des Nations unies, en Pologne. Il s’agit d’aider les pays africains à affronter les conséquences du changement climatique, tout en ouvrant de nouvelles perspectives d’investissement. La société financière internationale (IFC) et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), les branches du Groupe qui se consacrent au secteur privé, continueront également d’intensifier fortement leurs activités dans ce sens.
Bien conscient qu’un certain nombre de pays africains sont parmi les plus exposés du monde aux chocs et stress climatiques, le Groupe de la Banque mondiale va engager plus de la moitié de cette enveloppe de 22,5 milliards de dollars (soit entre 12 et 12,5 milliards de dollars) dans des mesures de soutien à l’adaptation et la résilience sur le continent. Un choix qui s’inscrit dans la lignée de ses nouveaux engagements financiers en faveur du climat et de l’orientation future de son « Business Plan » pour le climat en Afrique. En effet, parmi les actions prévues en 2019, la Banque mondiale offrira notamment au gouvernement éthiopien un programme de soutien axé sur les résultats pour améliorer l’adaptation et la résilience. Cette opération (en cours d’élaboration) est d’une ampleur encore inédite pour l’institution sur le continent puisqu’elle financera à hauteur de 500 millions de dollars, l’optimisation des systèmes de gestion des bassins versants et d’administration foncière. Pour Kristalina Georgieva, présidente par intérim du Groupe de la Banque mondiale, les populations d’Afrique subissent déjà les effets toujours plus sévères du changement climatique.
La région est particulièrement exposée à la recrudescence des inondations, des sécheresses et des tempêtes dévastatrices. « Nous devons faire davantage et plus vite, sans quoi des millions d’individus risquent de basculer dans la pauvreté. La Banque mondiale mobilise donc des fonds supplémentaires pour renforcer la résilience et aider les communautés à s’adapter au changement climatique en Afrique », a-t-elle déclaré.
Moctar FICOU / VivAfrik