Gestion de l’eau au Sénégal : l’ARMP annule le marché accordé à Suez

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La Sénégalaise des eaux (SDE) peut crier victoire. En effet, l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) a remis les contrats d’affermage et de fourniture de l’eau au Sénégal à plat demandant que les propositions financières de SUEZ et de la SDE soient reprises. Une position qui témoigne clairement que l’ARMP a ordonné l’annulation du marché de la gestion de l’eau à Suez.

Selon L’Observateur qui donne l’information, le gendarme des marchés publics soupçonne les services de Mansour Faye d’avoir ouvert « un canal de soupçons et collision sur le marché ». En d’autres termes, le journal informe que le gendarme des marchés a constaté des irrégularités et incohérences dans la procédure d’attribution de ce marché de près de 80 milliards FCFA.

Le Comité de règlement des différends de l’ARMP a aussi apprécié le caractère substantiel des non-conformités par un mode de calcul qui consiste à estimer l’incidence sur le prix de l’exploitant. Non prévu dans le dossier d’appel d’offres, il a permis de valider l’offre de Suez et Veolia et rejeter celle de la SDE. En conclusion, l’ARMP reproche à l’autorité contractante de n’avoir pas appliqué ce mode de calcul aux candidats durant l’évaluation dans la transparence.

Or, ce mode de calcul qui n’était pas prévu dans le dossier d’appel d’offres a permis de validé l’offre de Suez et Veolia, rejetant celle de la SDE.  En clair, la procédure retourne donc à l’étape du 1 juin 2018.

Il ne suffit pas de casser l’attribution, il faudrait redresser l’évaluation et adjuger sans avoir à relancer cette consultation. Reprendre cette consultation, si le dossier de la SDE ne présente pas des faiblesses insurmontables, serait préjudice à celle-ci.

Les services de l’hydraulique et le Ministre devraient faire l’objet de remontrance, pour avoir volontairement orienté l’évaluation en faveur d’un soumissionnaire. En toute logique, il devrait être interdit à toute personne ayant participé à cette mascarade d’évaluation, à ne plus intervenir sur des dossiers d’évaluation. Il faudrait aussi au niveau national, que le Président de la Commission d’évaluation ait les pouvoirs les plus larges, et ne pas être soumis à l’autorité administrative. Cela reviendrait à engager leurs responsabilités dans les opérations d’évaluation.

Rappelons que, le 5 novembre dernier, déboutée par la Commission des marchés du Ministère de l’Hydraulique, la SDE avait saisi l’Armp. Un recours pour contester l’attribution de la gestion de l’eau à la multinationale française, SUEZ.

Moctar FICOU / VivAfrik                 

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