Le Chinois Sinohydro Corporated a signé, le 26 février 2019 à Conakry, un contrat commercial avec l’Organisation de la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) pour la réalisation des travaux d’aménagement du barrage hydroélectrique de Koukoutamba, dont la puissance future est estimée à 294 MW.
Pour le ministre guinéen de l’énergie et de l’hydraulique, Cheik Sylla qui était présent à la cérémonie de signature de ce contrat, cette dernière marque un pas vers la concrétisation des objectifs. La cérémonie de signature a eu lieu à l’hôtel Kaloum de Conakry entre le haut-commissaire de l’OMVS, le Malien Hamed Diane Séméga, et Ding Zhenguo, le Président directeur général (PDG) de l’entreprise chinoise Sinohydro, en charge des travaux, en présence du président Alpha Condé. « Une étape importante a été franchie », selon le ministre guinéen de l’Énergie, Cheick Taliby Sylla, dans le financement du projet à hauteur de 812 millions de dollars soit environ 467,5 milliards de francs CFA par la Banque chinoise Exim Bank pour une durée travaux 4 ans.
Le barrage hydroélectrique de Koukoutamba, d’une puissance de 294 mégawatts, renchérit-il, constituera le « plus important de tous les ouvrages réalisés par l’OMVS depuis sa création », en mars 1972. L’organisation sous-régionale permet une gestion partagée des ressources en eaux du fleuve Sénégal entre ses membres que sont le Mali, la Mauritanie, le Sénégal et la Guinée, où il prend sa source.
« La tenue à Conakry de la cérémonie de signature du contrat commercial de l’aménagement hydroélectrique de Koukoutamba, en Guinée est pour nous un réel motif de fierté et de satisfaction », a déclaré le ministre ajoutant que « les objectifs qui ont été assignés au conseil des ministres et au Haut-Commissariat de l’OMVS sont en train d’être atteints. L’un des objectifs phares de cette conférence était la réalisation du barrage hydroélectrique de Koukoutamba sur le territoire guinéen ».
Un projet stratégique
Le projet de Koukoutamba, une fois ses travaux terminés, deviendrait le 4ème et plus grand aménagement hydroélectrique réalisé par l’OMVS, après ceux de Manantali (2002), de Félou (2013), et Gouina (en cours de construction).
Aux yeux des acteurs impliqués, il s’agit d’un projet très stratégique. Séméga a fait remarquer que le projet « fait partie de ces ouvrages stratégiques dont la vocation est d’impacter positivement les conditions de vie des populations ainsi que l’avenir et le développement de tout le bassin. Le projet d’aménagement de Koukoutamba a été conçu pour résorber le déficit énergétique de pays membres de l’organisation ».
« De surcroît, l’aménagement favorisera la disponibilité d’une énergie bon marché et davantage respectueuse des exigences de préservation de l’environnement. Ce sera ainsi un productible de 888 Megawatts qui viendra renforcer de façon significative la fourniture d’énergie à faible coût », a-t-il ajouté.
Un ouvrage « stratégique » pour l’essor économique de la région
Le barrage de Koukoutamba sera construit sur le Bafing, principal affluent du fleuve Sénégal qui coule dans la préfecture de Tougué, à 570 km au nord de la Guinée. Ce chantier nécessitera l’ouverture d’une route d’accès bitumée de 150 km et de 7 m de large, reliant le centre-ville de Labé (chef-lieu de région) au site.
Il est également prévu la construction de deux lignes de transport haute tension de 225 kV d’une longueur cumulée d’environ 600 km qui partiront de la future centrale vers Conakry et le barrage de Manantali, l’autre ouvrage hydroélectrique de l’OMVS réalisé au Mali voisin.
Hamed Diane Séméga évoque un ouvrage « stratégique qui aura un impact positif sur les communautés » et contribuera « essentiellement au développement économique » de cette partie de la Guinée où le déficit de routes et d’énergie est criard.
Apport de financement
Les travaux dureront quatre ans et débuteront après la mise à disposition du financement par Exim Bank. Ce qui dépend de « certains réglages administratifs entre le bailleur et les quatre États prêteurs [les membres de l’OMVS, ndlr] », confie le coordinateur du projet, Bouya Condé, qui espère un démarrage « à la fin du premier semestre 2019 ».
« Je dois féliciter la société Sinohydro pour avoir remporté l’appel d’offres. Nous espérons qu’elle fera vite et qu’elle n’attendra pas le financement d’Exim Bank pour commencer les travaux », a de son côté déclaré le président guinéen, se félicitant du mode de financement choisi, jugé « innovant », l’Engineering Procurement Construction (EPCF), ou « construction clé en mains avec apport de financement », selon un communiqué de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal.
Sinohydro a remporté l’appel d’offres lancé en mars 2015 au terme « d’un long, difficile et complexe processus de trois ans », reconnaît le Haut-commissaire de l’OMVS, Hamed Diane Séméga. L’autre concurrent, China Gezhouba Group Company (CGGC), avait été donné gagnant par certains médias étrangers qui rappellent des soupçons de corruption à l’avantage de Sinohydro.
Devant être réalisé en territoire guinéen sur le Bafing, principal affluent du fleuve Sénégal, à environ 570 km au nord-est de la capitale guinéenne, Conakry, le projet prévoit un barrage hydroélectrique, de lignes Haute tension de transport d’énergie, une route de 150 km partant de Labé au site du barrage, un pont de 180 m et une cité du maître d’ouvrage, a indiqué le Haut-commissaire de l’OMVS, Hamed Diane Séméga lors de son intervention à la cérémonie de signature.
Un projet stratégique
Le projet de Koukoutamba, une fois ses travaux terminés, deviendrait le 4ème et plus grand aménagement hydroélectrique réalisé par l’OMVS, après ceux de Manantali (2002), de Félou (2013), et Gouina (en cours de construction).
Aux yeux des acteurs impliqués, il s’agit d’un projet très stratégique. Séméga a fait remarquer que le projet « fait partie de ces ouvrages stratégiques dont la vocation est d’impacter positivement les conditions de vie des populations ainsi que l’avenir et le développement de tout le bassin. Le projet d’aménagement de Koukoutamba a été conçu pour résorber le déficit énergétique de pays membres de l’organisation ».
Moctar FICOU / VivAfrik