Le Cap, le 21 Février 2019 – Les élus locaux africains ont pris de nouveaux engagements en faveur de l’amélioration des infrastructures d’assainissement à l’échelle des zones urbaines et rurales et de mettre fin à la défécation à l’air libre d’ici à 2030 le 19 février 2019 au Cap en Afrique du Sud.
Lors de la Conférence AfricaSan 5, tenue conjointement avec la 5ème Conférence sur la gestion des boues de vidange (FSM5), des élus locaux africains se sont engagés à fournir un assainissement adéquat conformément aux objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unis. Ces engagements ont été pris au cours d’une réunion organisée par l’Association Africaine de l’eau (AAE), le Conseil des Ministres Africains chargés de l’eau (AMCOW) et Speak Up Africa.
La Conseillère Nompumelelo Sithole rattachée à la municipalité d’e-Thekwini en Afrique du Sud, et Mme Blanche Akouala, Présidente du Conseil Régional des Plateaux en République du Congo se sont exprimées quant à l’importance de la coopération Sud-Sud avant le début de la réunion. La nécessité pour les autorités locales d’établir et de maintenir des plateformes d’échanges sur des questions spécifiques à l’eau et à l’assainissement a été soulignée. Au total, 30 élus locaux ont participé au forum, dont les maires de Tagandougou (Mali), de Kampala (Ouganda) et de Dakar (Sénégal).
L’honorable maire de Kampala, M. Erias Lukwago, a déclaré :
« Il est regrettable de constater que la défécation en plein air reste un problème majeur sur notre continent. Nous devons œuvrer à la mise en place d’un cadre institutionnel solide permettant aux villes et aux municipalités d’affronter les problèmes d’assainissement. »
Au cours de la réunion, les participants ont également discuté des problèmes liés à l’assainissement, de l’urgence d’adopter des mesures concrètes, et du rôle de plus en plus important que les autorités locales doivent jouer dans la résolution des problèmes liés à l’assainissement. Conformément à la Déclaration de Ngor de 2015 et aux ODD, les élus locaux se sont engagés à mener une série d’actions, notamment :
· Intégrer des stratégies d’assainissement équitables et sensibles à la question du genre dans les plans stratégiques de leurs municipalités ;
· Établir et maintenir un dialogue entre les maires et les élus locaux sur les défis de l’assainissement en milieu urbain ;
· Travailler avec des experts en assainissement pour assurer la satisfaction des ménages et usagers quant aux produits et services d’assainissement et d’hygiène ;
· Élaborer une vision globale alignée sur les ODD à l’échelle locale, qui fournit au secteur un cadre commun pour la conduite des activités.
L’accès à des infrastructures d’assainissement adéquates est un grand défi à relever pour la plupart des pays africains, sachant qu’en Afrique sub-saharienne, seuls 17% de la population ont accès à des systèmes d’assainissement améliorés.
Yacine Djibo, fondatrice et Directrice générale de Speak Up Africa a déclaré :
« Aujourd’hui, une personne sur trois vit encore sans installations sanitaires adéquates, un pourcentage qui atteint 75% en Afrique de l’ouest. AfricaSan représente une opportunité unique pour engager les autorités locales autour de cette question, tout en insistant sur leurs responsabilités de contribuer au développement des villes et des zones urbaines à travers la mise en place d’infrastructures d’assainissement. En améliorant les services liés à l’assainissement, nous améliorerons également la santé, la productivité économique et l’égalité sur tout le continent. »
Sylvain Usher, Directeur exécutif de l’Association africaine de l’eau (AAE) a déclaré :
« En ce qui nous concerne, l’AAE ne peut que se réjouir car nous pouvons désormais compter sur la participation de ces acteurs importants – les maires et les élus locaux – pour mieux assurer notre mission. Les problèmes liés à l’accès à l’eau et aux services d’assainissement sont d’abord et avant tout locaux; le meilleur diagnostic ne peut être fait que localement, et les solutions appropriées doivent tenir compte des spécificités locales. »
Ces Élus locaux, maires et gouverneurs sont venus du Burkina Faso, du Cameroun, de Djibouti, de l’Érythrée, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Sénégal, de la Sierra Leone, de l’Afrique du Sud et du Zimbabwe. A ces pays représentés, il faut ajouter :
· Les Directeurs des offices nationaux d’assainissement
· L’Association Africaine de L’eau (AAE)
· Le Conseil des Ministres Africains Chargés de l’Eau (AMCOW)
· Speak Up Africa
· La Banque Africaine de Développement
· L’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF)
· Association des gouvernements locaux d’Afrique du Sud (SALGA)
· Cités unies et gouvernements locaux (UCLG)
· La Fondation Bill and Melinda Gates
· Vidangeurs
· Entreprises du secteur privé
· Organisations de la société civile
À propos de Speak up Africa
Basée à Dakar, au Sénégal, Speak Up Africa est une plateforme dédiée à la mise en œuvre d’actions concrètes de plaidoyer en faveur du développement durable.
À travers ses programmes, ses réseaux et avec l’aide de ses partenaires, elle s’assure que les décideurs rencontrent les acteurs de terrain, que des solutions soient présentées et que chaque secteur, des citoyens et groupes de la société civile aux partenaires financiers et dirigeants d’entreprises contribue de manière critique au dialogue et s’efforce d’agir de manière concrète pour la santé et le développement durable sur le continent.
À propos de AfricaSan & FSM5
Le concept d’AfricaSan 5 vise à créer un élan politique en faveur de l’assainissement et de l’hygiène et à fournir un forum panafricain pour présenter les meilleures pratiques et soutenir la résolution des problèmes.
AfricaSan5 s’associe à la cinquième Conférence internationale sur la gestion des boues de vidange fécales (FSM) afin de proposer un mélange d’une richesse sans précédent de dialogues politiques et d’échanges de connaissances. AfricaSan5 a notamment présenté des dialogues nationaux et multisectoriels, des sessions techniques interactives, des salons d’exposition et les prix AfricaSan présentés par AMCOW. Les résultats donneront une impulsion à la réalisation des engagements de la précédente Conférence AfricaSan – la Déclaration de Ngor sur l’assainissement et l’hygiène – dans laquelle les pays africains et leurs partenaires se sont engagés à accélérer l’accès à un assainissement adéquat et équitable et à l’hygiène pour tous, et à mettre fin à la défécation à l’air libre en Afrique d’ici à 2030.