L’Afrique ne peut pas se permettre de rater la révolution du gène

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L’Afrique ne peut pas se permettre d’être laissée pour compte tandis que la révolution génétique transforme l’agriculture moderne, selon des experts agricoles africains.

Cela est particulièrement vrai pour le Nigeria, qui doit nourrir sa population en croissance rapide, a déclaré Yarama Ndirpaya, directeur des partenariats et des liens au Conseil de la Recherche Agricole du Nigeria (ARCN).

Le Nigeria et d’autres pays africains semblent traîner les pieds ou hésiter quant à l’innovation en matière de biotechnologie, une attitude qui a effectivement limité leur participation aux révolutions industrielle et verte qui ont balayé le monde et à la révolution technologique en cours.

Mais Ndirpaya a prévenu que le Nigeria et le reste du continent seront dans une situation encore pire s’ils échouent à nouveau dans leur identification et leur exploration de la nouvelle ère lancée par la révolution génétique.

Il a souligné que des pays très peuplés, tels que les États-Unis, la Chine, l’Inde et le Brésil, déployaient déjà des technologies qui les aident à développer leur agriculture afin de parvenir à la sécurité alimentaire.

« Malheureusement pour nous, nous avons toujours pris le train en retard », a déclaré Ndirpaya. « Lorsque la révolution verte est arrivée, nous avons été laissés de côté. Aujourd’hui, la révolution des gènes est arrivée et nous traînons les pieds. Avant même de nous en rendre compte, le train de la révolution des gènes pourrait aussi partir sans nous. Nous sommes donc fermement convaincus que le Nigeria ne devrait pas être exclu de la révolution génétique. Nous devons nous imprégner de toute technologie sûre, crédible et susceptible d’améliorer notre productivité. »

« Si nous avons des problèmes à nous nourrir aujourd’hui, alors demain doit être très important pour nous », a ajouté Ndirpaya. « Notre devons voir quelles technologies disponibles quelque part dans le monde peuvent nous aider à améliorer les choses et à nous assurer que cette augmentation de production est assurée non pas en augmentant le nombre d’hectares, car les surfaces disponibles s’épuisent également, mais en augmentant la productivité par unité de surface. Nous avons découvert que la biotechnologie était l’une des technologies très importantes et critiques pour une population foisonnante comme la nôtre. »

M. Issoufou Kollo Abdourhamane, représentant régional pour l’Afrique de l’Ouest de la Fondation Africaine pour la Technologie Agricole (AATF), a déclaré que cette fondation s’emploie actuellement à améliorer la productivité du niébé au Nigeria en introduisant un gène de Bacillus thuringiensis (Bt) dans des variétés locales afin de renforcer la résistance inhérente au foreur de la gousse, et à mener des recherches sur d’autres cultures de base.

L’histoire a montré que les Africains sont toujours sceptiques à l’égard des innovations, a déclaré Abdourhamane, soulignant que l’AATF pensait que l’Afrique devrait bénéficier des technologies qui profitaient déjà au reste du monde.

« Nous nous sommes rendu compte que chaque fois qu’une nouvelle technologie destinée à améliorer la production agricole fait son apparition, des personnes très intelligentes diront : « Non, ce n’est pas pour l’Afrique », ou trouveront des préyextes pour dénier cette technologie aux Africains. C’est ainsi que la révolution agricole a contourné l’Afrique il y a de nombreuses années. L’Asie, qui se trouvait dans la même situation, a pu utiliser cette même technologie pour nourrir sa population alors que la production de l’Afrique par habitant diminuait », a déclaré Abdourhamane.

« À l’AATF, nous pensons qu’il n’y a pas de technologie qui soit bonne pour le reste du monde et qui ne soit pas bonne pour l’Afrique », a-t-il ajouté. « Nous sommes des êtres humains comme le reste du monde. Ainsi, toute technologie bénéfique pour les États-Unis, l’Afrique du Sud, la Chine et l’Inde peut également être bénéfique pour l’Afrique. La technologie est la technologie, la science est la science. C’est universel. Quand la science est bonne, elle est bonne pour tous, elle n’a pas de couleur ou d’origine tribale. C’est notre philosophie. »

« Mais nous trouvons parmi nous des scientifiques qui n’ont jamais étudié la biologie, la médecine ou l’agriculture et qui pensent connaître davantage l’agriculture que les professeurs d’agriculture de ce pays, qui effraient les gens en affirmant que les OGM sont mauvais, qui disent que cela cause le cancer, et qui déploient toutes sortes d’arguments fabriqués à la télévision et aux actualités », a poursuivi Abdourhamane.

« Nous croyons qu’il est important de montrer les faits aux gens grâce à des scientifiques crédibles qui travaillent dans la région depuis plus de 40 ans, car les conséquences de l’acceptation de la science et de la technologie pour développer notre agriculture pourraient être extraordinaires pour nos sociétés », a-t-il ajouté.

Mme Rose Gidado, coordinatrice nationale du Forum Ouvert sur la Biotechnologie Agricole au Nigeria, a déclaré que la biotechnologie s’est révélé être sans danger depuis plus de 40 ans dans d’autres pays. Des protocoles nationaux et internationaux garantissent la sécurité de la technologie, a-t-elle noté.

« Nous avons une Agence Nationale de Gestion de la Biosécurité (AMNB) au Nigeria, relevant du Ministère Fédéral de l’Environnement, qui est chargée de veiller à ce que cette technologie soit mise en œuvre par des scientifiques nigérians et que ses produits soient sans danger pour la consommation humaine, les aliments pour animaux et l’environnement », a déclaré Gidado.

« De nombreux protocoles de sécurité doivent être suivis aux niveaux international et national pour garantir que tout ce qui est distribué aux agriculteurs ou aux consommateurs est réellement très sûr. L’application de la biotechnologie n’a eu aucun effet délétère dans le monde », a-t-elle déclaré.

Si le Nigeria adoptait la biotechnologie agricole, a déclaré Gidado, « les devises étrangères seraient conservées, le PIB augmenterait et l’agriculture passerait au niveau suivant pour atteindre la sécurité alimentaire afin que le Nigeria puisse nourrir la population foisonnante que nous avons. Nous avons besoin de cette technologie. Nous ne disons pas que c’est une panacée, mais au moins, cela peut aider à résoudre certains de nos problèmes, tout comme la mécanisation et d’autres [innovations]. »

Les experts agricoles ont fait part de leurs commentaires lors d’une visite de courtoisie/plaidoyer auprès de la direction de Leadership Group Ltd., une organisation de presse qui a son siège à Abuja. Gidado a déclaré que la visite de courtoisie visait à rechercher le partenariat de la société pour fournir aux Nigérians des faits réels, plutôt que des mythes, et de les éclairer afin que les pauvres qui ont le plus besoin de la technologie ne passent pas à côté de la révolution génétique.

Dele Fanimo, directeur d’exploitation du journal LEADERSHIP, a promis de s’associer à l’équipe pour diffuser des informations factuelles via sa plate-forme. Il a également critiqué les distorsions délibérées de faits scientifiques défavorables au continent, même s’il a exhorté l’équipe à faire de la vulgarisation pour obtenir des résultats optimaux.

« Vous devez prendre l’initiative », a-t-il conseillé. « Engagez votre combat à la base, car la majorité de ceux qui bénéficieront de la technologie sont les ruraux et il existe des moyens de transmettre ce message à la base. Nous avons des stations de radio communautaires dans tout le pays pour diffuser les nouvelles. Nous avons également LEADERSHIP A Yau (une version haoussa du journal) qui paraît tous les jours de la semaine car peu de gens à la base savent lire l’anglais, mais ils peuvent lire la langue de leur pays. Ils devraient être sensibilisés aux avantages de la technologie GM. Vous devez également impliquer les organisations communautaires, les institutions traditionnelles et les autres parties prenantes dans ce plaidoyer afin d’obtenir des résultats optimaux. »

Avec seppi.over-blog.com

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